Les conseils de libraires, les applis, les blogs, les réseaux sociaux, la presse, une amie qui vous a dit que lire Krishnamurti changera votre vie… bref, les sources d’inspiration où puiser des idées de lecture ne manquent pas. Mais parfois, c’est l’effet inverse qui se produit et sous le flux d’infos, on finit par se noyer. J’ai conscience aussi – à force de discussions avec des lecteur.ice.s de toutes horizons/générations – que tout le monde n’est pas forcément à l’aise à l’idée de franchir la porte d’une librairie ou n’a pas été bien conseillé par le passé. Taper dans la barre de recherche : livres à lire sous un plaid en automne, livre ambiance hivernale ou chef-d’œuvre à lire absolument dans sa vie, à moins d’être en veine ce jour-là, ne vous aiguillera probablement pas vers Les forestiers de Thomas Hardy, Encabanée de Gabrielle Filteau-Chiba ou La huitième vie de Nino Haratischwili. En revanche, le site Babelio est un outil formidable dans ce cas-là. Depuis sa création en 2007, des centaines de listes ont été éditées par les lecteurs, autour de thèmes aussi généralistes que : “150 livres à lire avant de mourir”, “Le roman américain la bibliothèque idéale”, ou de niche tels que : “Quand la science-fiction se fait poésie”, “Le froid”, “Les livres dans les livres”, “La science-fiction pour ceux qui ne croient pas aimer ça”, “Sauvages, libres et éternels”… En ce qui me concerne, j’ai passé un nombre d’heures incalculables à fouiner pour prolonger une expérience de lecture agréable et trouver une atmosphère similaire, m’aidant des critiques, du nuage de mots-clés ou des listes thématiques. Par exemple, Là où chantent les écrevisses de Delia Owens est mentionné dans “L’univers des bois dans la littérature” où il y a des merveilles, telles que justement : Les forestiers de Thomas Hardy, mais aussi Kafka sur le rivage de Murakami ou L’amant de Lady Chatterley de D. H. Lawrence, lais également dans “Les romans les mieux notés”, et là faites votre choix !
Mon expérience de lectrice
Lorsque je regarde mes applis les plus consultées, sans surprise Babelio ressort en premier. C’est devenu un réflexe avec le temps. Dès que l’on me parle d’un livre qui attise ma curiosité, je le cherche dans l’appli et l’ajoute dans mes « à lire ». Au moment où j’écris cet article, ma bibliothèque virtuelle en recense plus de 400… Cette fonctionnalité me permet de ne pas oublier les titres que l’on m’a conseillés ou que j’ai repérés, sans pour autant passer le pas de l’acheter (même si c’est probablement ce qu’il va se passer 😉 ).
Un système de notation pertinent à double tranchant
Comme tout système d’évaluation, celui mise à la disposition des lecteurs – les invitant à attribuer une note de 0 à 5 – a ses atouts et ses inconvénients. De mon côté, je m’y réfère instinctivement pour avoir une idée de l’accueil du public, au risque de passer complétement à côté d’un roman encensé. Ce fut le cas pour Betty de Tiffany McDaniel, noté 4,3/5 et présenté comme un chef-d’œuvre de la littérature américaine, mettant en scène une héroïne au destin tragique née d’une mère blanche et d’un père cherokee. Une très bonne note donc que je trouve usurpée, ayant trouvé la narration lourde et le propos douteux. Quand Où es-tu monde admirable de Sally Rooney affiche un modeste 3,6/5, alors que ce texte au style ciselé nous offre une radioscopie virtuose du malaise générationnel que traversent les trentenaires dans la société aujourd’hui. Vous me direz qu’il s’agit d’une affaire de goût. Peut-être est-ce le cas. D’ailleurs, À l’est d’Éden du Prix Nobel de littérature John Steinbeck, qui écrit comme nul autre sur le péché, la rédemption, le pardon, le mal, le bien, le mensonge, la jalousie, avec son 4,48/5 apparaît dans les ouvrages les mieux notés. De quoi me réconforter en imaginant le plaisir pris par les lecteurs n’ayant pas encore eu la chance de rencontrer Samuel Hamilton et de dévorer ce monument de la littérature américaine. Enthousiasme toutefois douché face au 4/5 de la série de new romance After. De manière générale, l’expérience m’a montré que les livres dont la note passe sous la barre des 3/5 se révélaient assez mauvais, tandis que ceux au-dessus de 4,2/5 méritaient une lecture attentive des recensions de lecteurs pour éviter une potentielle déconvenue. But don’t judge a book by it’s cover et il se peut que vous ne partagiez pas l’avis de la majorité. En ça, rien de grave. Vous pourrez toujours le prêter et un.e autre que vous saura l’apprécier. Une astuce pour s’assurer de la validité ou plutôt du bon sens d’une note attribuée – qu’elle soit bonne ou mauvaise – consiste à regarder le nombre d’internautes ayant évalué et critiqué le livre. Plus ce chiffre est élevé, plus la note associée est fiable (sauf exception, le cas de livres de romance ou feel-good me laisse perplexe, mais c’est un autre sujet). Prenons Dune de Frank Herbert, qui est un des plus grands romans de science-fiction. Le premier tome est noté 4,3/5. 15057 lecteurs l’ont lu, 4774 lui ont attribué une note et 413 critiques ont été déposées. Il y a de grandes chances pour que l’enthousiasme affiché soit justifié ! Je vous laisse en juger.
Une classification par nuages de mots-clés
Mon premier réflexe quand j’entends parler d’un livre, est donc d’aller jeter un œil à sa fiche, de checker sa note et quelques critiques. Sur le côté droit de la fiche du titre, un encart présente les livres associés. Si j’en ai lu et apprécié certains, cela me conforte dans l’idée que mon alerte “livre à garder dans un coin de ma tête” ne s’est pas enclenchée pour rien. Le nuage de mots-clés sous la couverture de l’ouvrage met en avant les thèmes abordés : science-fiction, nature, récit de voyage, nature writing, mythologie, féminisme, oiseaux, marche… Ce sont des étiquettes permettant d’orienter les lecteurs et de classer les livres. Celles-ci sont cliquables et permettent d’avoir accès à des listes de livres partageant des thèmes communs. Quelques exemples autour de la “marche” : Wild de Cheryl Strayed, Sur les chemins noirs de Sylvain Tesson, le roman graphique Americana de Luke Healy… Une de mes étiquettes préférées est celle de “nature writing”, vous invitant à vous plonger dans les œuvres de : Pete Fromm, Jean Hegland, Jamey Bradbury, Peter Heller, Delia Owens, Glendon Swarthout et une infinité d’autres. Pour un même livre, des dizaines de portes d’entrée permettent d’y accéder et c’est toute la richesse de cette communauté de passionnés.
Les événements : des moments de convivialité & d’échange entre passionnés
C’est justement après avoir assisté à une rencontre autour de l’hexalogie écrite à quatre mains par Claire Duvivier et Guillaume Chamanadjian, que m’est venue l’idée de partager mon expérience de Babelionaute ici. Le plaisir pris lors de la rencontre, le professionnalisme des équipes, les échanges avec les auteurs et lecteurs, le pot qui a suivi arrosé de vin rouge (évidemment 😉 ), m’ont convaincu d’encourager d’autres lecteurs à tenter l’expérience. Babelio est un réseau de geeks bienveillants, de fous de littérature, de personnes prenant un plaisir indicible toute une soirée à se conseiller des ouvrages par destination, à défricher des pans de la littérature où l’on n’aurait pas oser s’aventurer, à exhumer un livre culte tombé dans l’oubli ou à saluer le travail des petites maisons d’édition qui tentent de gagner en visibilité et à mettre en lumière un catalogue qui mériterait qu’on y regarde de plus près. Pendant la soirée, j’ai eu la joie d’assister à une heure d’échange avec les auteurs. C’était passionnant. Puis d’évoquer le rôle-clé de l’éditeur avec David Meulemans, le directeur des Éditions Aux Forges de Vulcain. De discuter avec les équipes, de prendre un, deux verres. De me faire dédicacer les livres, tout en m’en faisant conseiller d’autres par Claire Duvivier. Notamment Kra de John Crowley, que j’ai dans ma pal (il n’y a plus qu’à l’en sortir). Les deux mots d’ordre de la soirée étaient : convivialité & passion. On aurait tort de s’en priver, non ?
D’autres fonctionnalités : masse critique, articles, interviews, quiz, vide-bibliothèque…
Chaque fin d’année, Babelio fait le tri et propose à 300 lecteurs inscrits et sélectionnés de participer à un vide-bibliothèque dans leur locaux et de repartir avec des livres gratuits ! Ce moment festif est aussi l’occasion d’établir le traditionnel Sapin de rêve des lecteurs ayant été présents à l’événement. Un sapin est dessiné au mur et chacun est invité à coller un post-it sur lequel il a inscrit son coup de cœur de l’année écoulée. Les listes recensant les ouvrages des années précédentes sont à retrouver en ligne. Vous avez également la possibilité de participer à des quiz, des animations ludiques en ligne. Un rendez-vous annuel est l’organisation du Prix Babelio. Les Babelionautes sont encouragés à voter pour leur livre préféré par catégorie. À l’issue de ce vote, une soirée de remise de prix (avec fontaine de chocolat et autres festivités) a lieu chez eux. À une fréquence mensuelle, Babelio propose des masse critique. Le principe ? C’est très simple : vous postulez et recevez un livre en échange d’une critique publiée sur le site.
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