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  • LITTÉRATURE IRLANDAISE ROMANS

    Hamnet, Maggie O’Farrell : Shakespeare & le fils oublié magnifié

    8 avril 2021 Read More
  • LITTÉRATURE FRANÇAISE ROMANS

    L’Attente du soir, Tatiana Arfel : un plaidoyer pour les marginaux (#PremierRoman)

    3 avril 2021 Read More
  • LITTÉRATURE FRANÇAISE

    Deux remords de Claude Monet, Michel Bernard : peindre pour capter la fugacité de la vie et la fixer pour l’éternité

    27 mars 2021 Read More
  • LITTÉRATURE ITALIENNE ROMANS

    Le Ladies Football Club, Stefano Massini : les mecs n’ont qu’à bien se tenir !

    23 mars 2021 Read More
  • LITTÉRATURE AUTRICHIENNE ROMANS

    L’homme sans postérité, Adalbert Stifter : une filiation par procuration

    16 mars 2021 Read More
  • COUPS DE COEUR LITTÉRATURE IRLANDAISE

    Normal People, Sally Rooney : l’amour moderne au scalpel {#CoupDeFoudreLittéraire}

    11 mars 2021 Read More
  • COUPS DE COEUR LITTÉRATURE SERBE

    Soixante-neuf tiroirs, Goran Petrović : un lieu où s’aimer {#PépiteLittéraire}

    4 mars 2021 Read More
  • LITTÉRATURE FRANÇAISE ROMANS

    Les Grandes Familles, Maurice Druon : le meilleur du roman français {#Goncourt1948}

    25 février 2021 Read More
  • LITTÉRATURE ITALIENNE ROMANS

    Le Train des enfants, Viola Ardone : l’espoir d’une vie meilleure

    20 février 2021 Read More
  • DIVERS

    {Sélection spéciale} : HISTOIRES D’AMOUR

    14 février 2021 Read More
  • lignes-de-faille-nancy-huston
    LITTÉRATURE FRANÇAISE ROMANS

    Lignes de faille, Nancy Huston : nos existences cachées, aux origines du mal

    En géologie, une ligne de faille est une zone de rupture. L’endroit critique où un bloc se scinde pour former deux entités distinctes. De ce déplacement naît un nouvel agencement. Transposé à la généalogie,…

    24 mai 2020
  • des-fleurs-pour-algernon-daniel-keyes
    LITTÉRATURE AMÉRICAINE SCIENCE-FICTION

    Des fleurs pour Algernon, Daniel Keyes : artificiellement intelligent, humainement défaillant

    « Toute ma vie jai eu anvi detre un télijen au lieu detre bète. » Grâce à une opération du cerveau, Charlie Gordon voit son vœu exaucé. D’handicapé il devient surdoué. Il est ainsi le premier…

    16 mai 2020
  • booksnjoy-la-horde-du-contrevent-alain-damasio-grand-prix-de-limaginaire
    FANTASY LITTÉRATURE FRANÇAISE

    La Horde du Contrevent, Alain Damasio : la quête des origines, une aventure ontologique (#GrandPrixdelImaginaire2006)

    « Notre grandeur, notre probité, elles se sont construites par le contre, dans ce combat ! Le combat valait par lui-même, indépendamment du but. Le but était dans le chemin ! » Lauréat du Grand Prix…

    10 mai 2020
  • booksnjoy-gagner-la-guerre-jean-philippe-jaworski
    COUPS DE COEUR FANTASY

    Gagner la guerre, Jean-Philippe Jaworski : les confessions d’un maître espion sur les dessous d’une ascension ou Machiavel au pays de la fantasy

    « Plus le gâteau est gros, plus on a les crocs. » Cette analyse militaire implacable d’une concision remarquable est signée Benvenuto Gesufal. Fine lame, truand hissé au rang de conseiller privé, tueur à gages membre…

    3 mai 2020
  • booksnjoy-les-buddenbrook-thomas-mann
    LITTÉRATURE ALLEMANDE ROMANS

    Les Buddenbrook, Thomas Mann : décadence et dégénérescence d’une grande famille de marchands {#Classique}

    L’héritier des Buddenbrook, l’esprit embué mais guidé par un instinct quasi prémonitoire, fait preuve d’une lucidité étonnante lorsqu’il trace au bas de son nom dans le livret de famille deux lignes horizontales, à valeur…

    25 avril 2020
  • booksnjoy-amok-ou-le-fou-de-malaisie-stefan-zweig
    LITTÉRATURE AUTRICHIENNE NOUVELLES

    Amok ou Le fou de Malaisie, Stefan Zweig : un coup de folie

    Amok ? « C’est plus que de l’ivresse… c’est de la folie, une sorte de rage humaine… une crise de monomanie meurtrière et insensée. » Stefan Zweig est un nouvelliste de génie qui réussit à porter…

    18 avril 2020
  • booksnjoy-la-vie-devant-soi-romain-gary-emile-ajar-prix-goncourt
    LITTÉRATURE FRANÇAISE ROMANS

    La vie devant soi, Romain Gary (Émile Ajar) : Prix Goncourt 1975 {#Classique}

    « Est-ce qu’on peut vivre sans amour ? » La vie devant soi de Romain Gary – écrit sous le pseudonyme d’Émile Ajar et lauréat du Prix Goncourt 1975 – s’ouvre et se clôt sur cette…

    14 avril 2020
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    LITTÉRATURE FRANÇAISE ROMANS

    La mort est mon métier, Robert Merle : la « banalité du mal » {#Classique}

    La banalité du mal. Cette réflexion philosophique controversée développée en 1963 par Hannah Arendt, à l’ouverture du procès d’Eichmann à Jérusalem, lui vaudra d’être accusée de déresponsabiliser les dirigeants nazis et de minimiser le…

    11 avril 2020
  • LITTÉRATURE YIDDISH ROMANS

    La famille Karnovski, Israël Joshua Singer : être « Mishling » en Allemagne nazie

    « Jegor Holbek prenait plaisir à faire souffrir son ennemi Jegor Karnovski. » Écrit en 1943, La famille Karnovski est une formidable saga familiale qui, à travers trois générations, livre une réflexion magistrale sur l’identité juive,…

    8 avril 2020
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    LITTÉRATURE FRANÇAISE ROMANS

    Le Grand Meaulnes, Alain-Fournier : le roman de l’adolescence et de l’amitié {#Classique}

    Classique de la littérature française, Le Grand Meaulnes – dont la parution en 1913 précède d’un an la mort de son auteur, tombé au combat – est l’unique roman d’Alain-Fournier. La proximité entre la…

    3 avril 2020
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🎭#SHAKESPEARE
« C’est la règle commune : tout ce qui vit doit mourir, emporté par la nature dans l’éternité. » Cette réplique tirée d'Hamlet résonne différemment à la lecture du magnifique roman que Maggie O’Farrell consacre au fils de William Shakespeare, Hamnet, mort en 1596, à seulement onze ans. Puisque quatre ans après ce décès, Shakespeare - qui n'a jusqu'alors écrit que des comédies - signe sa première tragédie, et lui donne comme titre le prénom de son fils mort prématurément. Comment la postérité a-t-elle pu occulter un choix si éloquent ? Le poids de la filiation et la sacralisation de la relation père-fils dans ses pièces se lisent à l'aune du drame survenu dans l'intimité de l'écrivain. Alors que son fils est emporté par la peste bubonique - liberté que s'autorise la romancière irlandaise, alors qu'en réalité, la cause du décès n'est pas officiellement arrêtée, l'homme de théâtre est loin de sa famille, restée à Stratford dans le comté du Warwickshire. Celui qui deviendra le plus grand dramaturge de tous les temps joue avec sa troupe dans les théâtres londoniens - quand ses derniers ne sont pas fermés par les autorités pour endiguer l'épidémie de peste qui sévit - les pièces qu'il a composées, sillonne l'Angleterre ou écrit dans sa garçonnière. Pendant ce temps, sa femme seule avec ses deux filles s'éteint doucement, sombre dans la mélancolie et évolue à la lisière de la folie. Son extrême sensibilité au monde qui l'entoure et ses talents divinatoires l'ont trahie. Elle a failli à préserver sa famille. Alors que dans Hamlet, le père empoisonné revient sous la forme d'un spectre hanter son fils, à qui il demande de le venger, tuer le père et faire évoluer le fils sur scène, n'est-il pas une manière pour le dramaturge de ressusciter l'enfant qu'il n'a pas pu sauver ? De se racheter en échangeant leur place sur le papier, et ce pour l'éternité ? Un subterfuge qu’Hamnet a déjà utilisé pour sauver sa jumelle condamnée, et que Maggie O'Farrell éclaire subtilement dans une biographie romancée où le fils oublié est extirpé des limbes et magnifié.
🔻
@editionsbelfond #maggieofarrell #hamnet #biographieromancée
🎪 #PREMIERROMAN « J'étais déjà démolie de 🎪 #PREMIERROMAN
« J'étais déjà démolie depuis longtemps par cette vie sans regard. » L'Attente du soir, qui aurait tout aussi bien pu s'intituler l'attente d'un regard, est un premier roman polyphonique lumineux et travaillé, où trois marginaux vont se croiser et ainsi se sauver. Psychologue de formation, Tatiana Arfel a puisé dans son métier matière à brosser des portraits psychologiques fouillés, à ausculter la psyché d'êtres esseulés et à articuler des destins individuels, qui confrontés offrent des scènes d'une rare intensité. L'autrice fait de l'altérité le socle sur lequel devrait reposer une société et montre la difficulté de se construire sans extirper au préalable ce que notre inconscient a englouti pour nous protéger. Abandonné près d'un terrain vague quand il était enfant, le môme est un enfant sauvage, trouvant dans les poubelles de quoi s'alimenter, mais surtout de quoi dessiner. Cette fascination pour les couleurs : le jaune qui réchauffe le cœur, l'orange du soleil couchant ou le rouge sang, lui permet de fixer sur la toile un monde intérieur riche auquel personne n'a accès. Son art est un outil cathartique lui permettant d'exorciser les fantômes du passé pour peut-être un jour s'en libérer. Mlle B., elle, oscille entre folie douce et neurasthénie. Élevée dans une famille où l'absence d'égards et de regards ont fini par flouter les contours de son identité, c'est lorsqu'elle tombe enceinte accidentellement et qu'on lui retire son enfant que l'arrachement est tel qu'il entérine son effacement. Giacomo, quant à lui, est le directeur d'un cirque itinérant. Ce saltimbanque vieillissant, terrifié à l'idée que le "Sort" ne l'attrape avant qu'il n'ait transmis à autrui ce qu'une vie à côtoyer des âmes égarées lui a enseigné, sera le liant entre ces trois destins accidentés. Trois êtres en quête d'humanité qui finiront in fine par trouver dans le regard de l'autre le sens qui leur manquait, et par là une raison d'exister. L'Attente du soir est un plaidoyer d'une grande beauté en faveur de ceux que la vie a malmenés.
🟨
@editionscorti #tatianaarfel #lattentedusoir
👨‍🎨 #MONET « On saurait ce que pouvait v 👨‍🎨 #MONET
« On saurait ce que pouvait voir un homme du paysage du monde et comment, l'ayant saisi avec un pinceau et quelques tubes de couleur, il pouvait l'installer au milieu des autres hommes, beau et tremblant dans son cadre doré, longtemps et toujours vivant. » Toute sa vie, #ClaudeMonet a été obsédé par l'idée de saisir l’instant fugace avant qu’il ne s’efface, de capter la lumière à l'instant précis où elle est perçue, avant que le passé n'engloutisse le présent, en la lui soustrayant. Cette quête désespérée d’immortalité consistant à fixer en les peignant les êtres et les choses pour l'éternité, Michel Bernard la restitue à la manière du peintre impressioniste, par touches successives, brossant le portrait d'un homme tourmenté, habité par ceux qu'il a aimés et qui l'ont prématurément quittés. Présences disparues rendues dans les jeux de couleur et de lumière des #Nympheas. Si ce cycle composé de 250 peintures représentant le jardin de #Giverny et réalisé dans les dernières années de sa vie laisse éclater tout son talent, c'est que le peintre revisite et laisse affleurer sur la toile les fantômes de son passé. Après Frédéric Bazille, jeune bourgeois fortuné rencontré à l’atelier Gleyre et à la carrière soufflée par la guerre, c'est Camille, l'amour de sa vie, qui sera emportée par la maladie. Sa muse, celle qui par son « silence éponge l'inquiétude de son âme ». Dans cette biographie d'une délicatesse infinie, Michel Bernard choisit avec minutie le mot juste, celui qui restituera avec le plus de précision les sensations que procure une impression. Comme ce tableau de Camille, le visage cerclé d'une capeline rouge, saisie en plein hiver à travers la fenêtre de leur maison, Michel Bernard a choisi d’éclairer l'œuvre du peintre à travers le prisme des êtres qui ont marqué sa vie. Restituant avec poésie les ramifications invisibles que cache un tableau une fois fini, nous donnant à voir l’intention derrière la création.
◾️
@edlatableronde #michelbernard #deuxremordsdeclaudemonet
⚽️🏃🏻‍♀️#LESMECSNONTQUABIENSETENIR ⚽️🏃🏻‍♀️#LESMECSNONTQUABIENSETENIR
« Ce fut comme si elles se rappelaient soudain/qu'elles existaient vraiment/par elles-mêmes./Car si jusqu'à présent elles avaient bien eu un rôle/c'était leur rôle à l'usine, à la chaîne de montage,/ou leur rôle domestique : fille, épouse ou mère./Enfin : un air nouveau ! » Le 6 avril 1917, une femme - ouvrière de Doyle & Walkers Munitions - repère un ballon dans la cour de l'usine - en réalité le prototype inoffensif d'une bombe destinée à atterrir sur la tête des Allemands - s'élance, et shoote, bientôt suivie par onze ouvrières, encore inconscientes de l'opportunité que leur offre la guerre dans le combat pour l'émancipation et la liberté. La mobilisation des hommes sur le front apparaît comme une bénédiction. L'occasion rêvée pour s'affranchir des rôles dans lesquels la société les a cantonnées. Fille et épouse de pasteurs, célibataire à la recherche d'un mari craignant de devenir vieille fille si la guerre se poursuit, épouse d'un socialiste à qui l'on notifie que ses avis politiques ne sont pas requis... Onze femmes qui, alors que les hommes affrontent l'ennemi, sont en charge de faire marcher le pays et de produire l'artillerie. Et puis après tout, les absents ont toujours tort, il sera toujours temps de leur expliquer lorsqu'ils reviendront le pourquoi du comment. En attendant, elles ont d'autres chats à fouetter ou plutôt des matchs à disputer. Contre des équipes de bras cassés, la tête ceinte de bonnets roses - puisque des femmes courant les cheveux au vent, c'est parfaitement inconvenant..., elles dribblent, jouent comme des déchaînées la rage au ventre, prêtent à en découdre, galvanisées par l'envie de mettre à bas des milliers d'années de patriarcat. Après l'éblouissant #LesFreresLehman, poème en vers libres retraçant le destin hors du commun d'une famille de banquiers, #StefanoMassini réitère le procédé et relate avec la même fougue épique un événement historique. Plus qu’une satire politique, sous la plume drôle et piquante du romancier, la naissance en Angleterre du football féminin devient un acte féministe militant. Une lecture délicieuse. Une véritable bouffée d'air frais ! #leladiesfootballclub 💪
🥀🪦#ROMANDAPPRENTISSAGE « En secret, ma voi 🥀🪦#ROMANDAPPRENTISSAGE
« En secret, ma voix intérieure n'a cessé de me le dire : tu n'arriveras pas à faire que son œil te regarde, tu n'atteindras pas la bonté de son cœur, parce que tu ne l'as point semée, ni plantée. » Un vieil homme, seul, assis sur un banc, songe avec mélancolie au passage du temps, à ce qu’il a manqué et aurait assuré sa postérité. Tandis qu’ailleurs, par-delà les montagnes bleutées, un adolescent jouit pleinement de l’instant présent, sans imaginer que son destin se situe à un tournant. Chez l’écrivain autrichien Adalbert Stifter - dont le génie littéraire empreint de romantisme a été salué par Nietzsche, Kafka, Hermann Hesse ou encore Thomas Mann, on évolue dans un temps suspendu. Tout est retenu. Nulle effusion lors des retrouvailles entre un jeune orphelin et un oncle inconnu, que ce dernier a jugé bon de rencontrer avant d'en faire son unique héritier. Victor - qui a été confié à une femme d'une extrême bonté après le décès de ses parents, s'apprête à entamer un voyage à pied pour honorer l’invitation de son dernier parent à le rencontrer. Le vieil homme taciturne qui ne s'est jamais marié vit en ermite sur une île isolée. Aussi sauvage que Victor est aimable, il peine à exprimer ses sentiments. Devant ce mutisme déstabilisant, Victor ne comprend pas les intentions du vieillard qui le retient prisonnier. Les jours s'égrènent dans un silence plombant, les mêmes activités se répétant inlassablement, jusqu'à ce que peu à peu commence de sourdre la vérité, qu'un geste trahisse l'émotion procurée par la vue de cet adolescent qui, si les choses s’étaient passées autrement, aurait pu être son fils, et sera par procuration son unique descendant. Tel un aquarelliste, Adalbert Stifter compose par touches successives un roman d'apprentissage délicat où, derrière l'apparente banalité des thèmes évoqués, l'émotion affleure au détour d'une ombre portée, d'un regard surpris ou d'un mot glissé. Cette quête de filiation manquée se révèle d'une éclatante beauté.
◾️
@editionslibretto #adalbertstifter #lhommesansposterite
👥#COUPDEFOUDRELITTERAIRE « Les gens peuvent v 👥#COUPDEFOUDRELITTERAIRE
« Les gens peuvent vraiment se changer mutuellement. » À tout juste 30 ans, #SallyRooney - jeune autrice irlandaise devenue un véritable phénomène d'édition - nous donne à voir toute l'étendue de son talent. #NormalPeople est un livre brillant, fulgurant et terriblement intelligent sur l'influence qu'exerce autrui sur nos vies. Le tour de force de ce second roman réside dans le contraste entre une écriture dépouillée et un propos d'une rare intensité. L'amour est passé au scalpel. Les dialogues sont au cordeau. Chaque mot est juste, d'une précision clinique. Sally Rooney décortique les relations amoureuses avec une telle finesse psychologique que, faute de pouvoir l'imputer à sa maturité, son acuité est sans nul doute un trait de sa précocité. Connell et Marianne se sont connus au lycée. Lui est plutôt beau gosse, lisse, taiseux et apprécié de tous - amabilité qui satisfait son désir de normalité, elle est la fille weird, asociale, considérant son aptitude à vivre en marge de la communauté comme un marqueur de sa supériorité. La mère de Connell faisant le ménage chez Marianne, les deux adolescents en viennent à se fréquenter et à partager une certaine intimité. Tenant à sa réputation, Connell ne tient surtout pas à officialiser leur relation. Comment cette complicité serait-elle perçue au lycée ? Quelle part trouble révèlerait-elle de sa personnalité ? Les années passent, l'université succède au lycée. Marianne s'épanouit, quand Connell perd ses repères. Seule perdure cette amitié amoureuse qui, sans le conscientiser infuse leur personnalité et structure leur identité. Ils se construisent en miroir : l’un apaisant l'anxiété que l'autre seul ne parvient pas à endiguer. Par le biais de ce chassé-croisé subtilement élaboré, Sally Rooney interroge la notion de normalité dans nos sociétés. Quels traits de caractère doit-on afficher pour être aimé ou au contraire dissimuler pour éviter d'être rejeté ? Dans ce texte salvateur d'une grande modernité, les jeunes adultes détricotent leur schéma de pensée, pour réaliser que leur singularité est avant tout fondée sur leurs fragilités, choses précisément pour lesquelles ils sont aimés.
💛#COUPDECOEURLITTERAIRE « Les livres sont pare 💛#COUPDECOEURLITTERAIRE
« Les livres sont pareils aux éponges. Leur tissu alvéolaire, poreux, de dimension apparemment modeste, est capable d'absorber d'innombrables destinées, d'abriter même des peuples entiers. » De temps en temps, une pépite tombée dans l'oubli en est extirpée par une maison d'édition bien avisée. C'est le cas ici. Adam Lozanitch, étudiant en lettres à Belgrade, se voit confier une mission de correction déconcertante portant, non pas sur un manuscrit, mais sur un roman déjà imprimé dont l'auteur méconnu se serait suicidé. Publié à compte d'auteur, Ma Fondation d'Anastase S. Branitza est un texte aride : 600 pages de descriptions minutieuses d'une précision qui confine à l'obsession, sans qu'aucun personnage ne vienne y insuffler de l'action. Doté de la faculté de pénétrer à l'intérieur d'un texte, jusqu’à l'habiter, Adam mobilise son don pour apporter les corrections demandées. Un mot biffé suffisant à modifier l'agencement de la maison, une phrase subtilement tournée à moduler le tombé d'un tissu. Peu à peu, Adam comprend que derrière l'absurdité de ce texte désincarné se cache l’œuvre d’une vie. La création d'un espace hors du monde. Une pure construction de l'esprit, fruit d’une imagination foisonnante, faite entièrement de mots qui posés sur le papier prennent vie, se matérialisent, abritent un amour qui dans la réalité aurait été entravé. Un lieu qui permet à Anastase de retrouver celle qu'il aime en s'affranchissant de la société, du temps et de l'espace, grâce à la lecture simultanée d'un roman qu’il perfectionne jusqu’à l’acharnement. Un projet d'un romantisme fou conçu par un homme éperdument amoureux. Mais cette liaison qui s'épanouit entre les pages d'un roman, dans un temps suspendu s'écoulant au rythme des sentiments des amants, n’est-elle pas qu'une construction de papier ? Une chimère d'un raffinement exquis vouée à péricliter au contact de la réalité ? Partant du constat que le roman offre un espace de création infini, Goran Petrović livre une démonstration éblouissante des pouvoirs immenses du romancier capable de s’affranchir de la réalité pour jouir pleinement de sa liberté de créer. Merveilleux et vertigineux !
🏦#GONCOURT 1948 « Et cette certitude d'être 🏦#GONCOURT 1948
« Et cette certitude d'être un salaud lui procurait en même temps la sensation salutaire d'être un homme. » #PrixGoncourt 1948, #LesGrandesFamilles est le premier volet d'un triptyque romanesque, une fresque historique savoureuse sur plusieurs générations, s'inscrivant dans la tradition du grand roman balzacien. Paris, début du xxe siècle. L'illustre poète Jean de La Monnerie vient de décéder. À ses côtés, Simon Lachaume, son protégé, recueille ses derniers vers sibyllins, dont il s'empressera de faire un papier comme gage de son intimité. Sans se douter que le destin ne se joue à rien : saisir lors d'un enterrement le bref instant où un ministre flâne en solitaire suffit parfois à lancer une carrière. Encore faut-il avoir les bons appuis. En unissant leurs descendants, les de La Monnerie - grande famille aristocratique - et les Schoudler - richissimes hommes d'affaires - ont assuré la pérennité de leurs lignées. Commandeurs de la légion d'honneur, croix de guerre, académiciens, banquiers d'affaires, magnats des médias...les patriarches tout-puissants forment une élite politique et économique ayant ses entrées dans les hautes sphères. Dans cette atmosphère crépusculaire de l'entre-deux-guerres, où la société française sclérosée est tiraillée entre des dirigeants réticents à l'idée de céder les rênes du pouvoir et des jeunes pressés dont les dents rayent le parquet, les chefs de tribus bouffis d'orgueil refusent d'abdiquer. Quitte à écraser leurs enfants. Victimes collatérales d'une guerre d'ego entre clans situées au mauvais endroit au mauvais moment. D'une plume féroce, #MauriceDruon dresse un tableau caustique de ces lignées de dirigeants. Ces grandes dynasties patriarcales où les femmes sont au choix des épouses cocufiées, des veuves éplorées ou des maîtresses vénales. Alors que pour rester au sommet, ces prédateurs sont prêts à toutes les extrémités, d'autres avancent leurs pions minutieusement, s'alliant au gré des opportunités, parfaitement conscients qu’« il y a, à l'intérieur même de la gloire, autant de degrés que de l'obscurité au succès. Simplement, on est moins nombreux sur les marches. » Le meilleur du roman français.
🚂 #ROMANHISTORIQUE "Nous ne nous dirons jamais 🚂 #ROMANHISTORIQUE
"Nous ne nous dirons jamais ce que nous ne nous sommes pas dit, mais pour moi il a suffi de te savoir à l'autre bout de ces kilomètres de voie ferrée. Tu attends, tu ne pars pas." 1946 en Italie, la guerre a fait place à la misère. Les gamins se coursent dans les ruelles de Naples, repeignent des rats les faisant passer pour des hamsters pour les vendre sur les étals des marchés, engoncés dans des vêtements rapiécés et des souliers élimés. Mère célibataire, Antonietta peine à joindre les deux bouts alors que son époux, parti faire fortune en Amérique, ne semble pas disposé à rentrer et son fils aîné est décédé. Lorsque le parti communiste offre la possibilité aux enfants défavorisés d'être placés le temps d'un hiver dans des familles plus nanties du Nord de l'Italie celle-ci s'en saisit. Comme des dizaines d'autres enfants - craignant comme lui d'être envoyés en Russie, Amerigo Speranza monte dans le train, ignorant alors que ce voyage est la première étape du chemin qui lui fera épouser un tout autre destin. Une vie aux antipodes de celle qu'il a toujours connue, auprès d'une mère peu encline aux gestes de tendresse et aux démonstrations d'affection. Mais qui par amour pour son enfant a consenti à un sacrifice d'une violence inouïe. À Bologne, les enfants sont répartis entre les familles. Auprès de Derna, Rosa, Alcide, Rivo, Luzio et Nario - sa famille d’adoption, Amerigo voit ses horizons s'élargir et son monde s'enrichir. Une autre vie s'ouvre à lui. Il se met à espérer troquer le métier de savetier auquel il est destiné pour le maniement de l’archet. Loin de son foyer, les souvenirs s'effacent, que d'autres remplacent. Le voyage de retour à Naples auquel il aspirait, il se met à le redouter, tiraillé entre ses deux identités. Comment renouer avec sa vie d'avant, reprendre un quotidien étriqué aux possibilités limitées, maintenant qu’il sait qu'une vie meilleure l’attend ? Dans ce roman doux et lumineux, Viola Ardone explore un pan méconnu de l'histoire de l'Italie et nous offre un roman touchant à hauteur d'enfant.
◾️
@editionsalbinmichel #violaardone #letraindesenfants
💖 {Sélection spéciale} : #HISTOIREDAMOUR Amo 💖 {Sélection spéciale} : #HISTOIREDAMOUR

Amours contrariées, déclarations enflammées, premier amour inoubliable surgissant du passé, histoires d’amour impossibles,  chassés-croisés, passions destructrices, mariages ratés… L’amour en littérature est dans tous ses états ! Voici un florilège de textes qui l'ont sublimé et m'ont profondément touchée. (Article complet sur le blog)

🌹#Aurelien d’#Aragon : les vertiges de l’amour idéalisé (#ClassicBooks)

« La première fois qu’Aurélien vit Bérénice, il la trouva franchement laide. » Chef-d’œuvre classique, Aurélien est la chronique sans fard d’un amour fantasmé.

🥃 #Laseulehistoire de #JulianBarnes : quand l’amour ne suffit pas à sauver l’être aimé

« Préféreriez-vous aimer davantage, et souffrir davantage ; ou aimer moins, et moins souffrir ? » D’un premier amour subversif et éclatant à sa lente agonie, Julian Barnes ausculte avec finesse l’éclosion des sentiments jusqu’à leur délitement.

🔥#Douleur de #ZeruyaShalev : retrouver son premier amour justifie-t-il de tout quitter ?

Outre la question de l’arbitrage, une autre question apparaît en filigrane : celle du degré de culpabilité que l’on est prêt à accepter pour assumer les choix que l’on fait.

🌳 #LesForestiers de #ThomasHardy : rendez-vous manqués & amours contrariées dans un village anglais {#chefdoeuvre}

En réalisant la chronique d’un mariage raté, l’écrivain victorien signe une tragédie sentimentale et sociale. Un monument au charme bucolique avec des portraits d’une grande finesse psychologique.

🇮🇹 #Lederniereteenville de #GianfrancoCalligarich : amours impossibles et chassés-croisés dans la Rome de la dolce vita {#RomanCulte}

🏳️‍🌈 #Deseletdefumee d’#AgatheSaintMaur : une histoire d’amour tragique et incandescente à Paris entre deux hommes issus de milieux différents (#PremierRoman)

#Lamourenlitterature #ValentinesDay 💐#Amour #LoveStory
🌈 #LGBT "C'est la différence entre optimisme e 🌈 #LGBT
"C'est la différence entre optimisme et naïveté. Les gens naïfs n'ont pas encore connu de véritables difficultés, alors ils pensent que jamais cela ne pourra leur arriver. Les optimistes ont déjà traversé des épreuves. Et nous continuons à nous lever le matin, parce que nous croyons pouvoir empêcher que cela se produise à nouveau." À la Génération perdue des années 20 - d'après l'expression consacrée de #GertrudeStein et reprise par #Hemingway en épigraphe de son roman Le soleil se lève aussi - fait écho la génération sacrifiée des premiers contaminés du sida. Des homosexuels, mais pas seulement, foudroyés par le "cancer gay". Les optimistes de Rebecca Makkai est une grande fresque romanesque qui se déploie sur une double temporalité : du Chicago des années 80, au plus fort de l'épidémie, au Paris d'aujourd'hui. C'est l'histoire de Yale, de Nico, de Charlie, d’Asher, de Julian...et de Fiona. Unique fille de Boystown. Unique rescapée d'une époque révolue. Hantée sa vie durant par la culpabilité du survivant. Comment vit-on après avoir enterré tous ses amis ? Après les avoir vus diminués, fauchés dans la fleur de l'âge, et ce, dans l'indifférence générale ? Impossible de se délester d'un sentiment d'injustice et d'impuissance. D'autant plus que frappée de cécité, l'administration reaganienne participa à la propagation du virus en refusant de dispenser aux populations infectées les traitements adaptés. Ce que décrit admirablement Rebecca Makkai à travers ce groupe d'amis soudés et décimés, c'est le glissement au sein de la communauté gay de l'insouciance des premières années de liberté sexuelle à la peur et à la honte d'être infecté. Puisque à la contamination s'ajoute la stigmatisation. La mort prématurée de milliers d'homosexuels étant pour la société puritaine américaine la juste rétribution de penchants déviants. Bouleversant, ce grand roman d'amitié fige ces garçons d'à peine trente ans, au sourire éclatant et pleins de vitalité, pour l'éternité sur le papier. L'art a cette vertu d’immortaliser les êtres aimés, permettant ainsi de les ressusciter et de ne jamais les oublier. Un texte édifiant.
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@editions1018 #rebeccamakkai #lesoptimistes
🇮🇹 #ROMANCULTE "Du reste, c'est toujours par 🇮🇹 #ROMANCULTE
"Du reste, c'est toujours pareil. On se démène pour rester à l'écart et puis un beau jour, sans savoir comment, on se retrouve embarqué dans une histoire qui nous conduit tout droit à la fin." Roman culte publié en Italie en 1973 enfin traduit en français, #Lederniereteenville met en scène les amours impossibles dans l'Italie des années 60 du jeune Leo Gazzara et de l'évanescente Arianna. Journaliste en dilettante, Leo avance avec indolence dans l'existence : entre des repas pris dans les trattorias, ses errances nocturnes alcoolisées  et des visites sporadiques à la rédaction del Corriere dello Sporte où il officie en temps que gratte-papier. Mais cette inertie s'achève le jour de ses trente ans. Alors qu’il échoue dans une soirée mondaine organisée par un couple d’amis, il la voit. Elle est là, l’air "crâne", assise en équilibre sur le canapé, le regard perdu, superbe, altière, un oiseau de nuit avec quelque chose d'instable qui suffit à accrocher le regard et à piquer la curiosité. Arianna est troublante. Sous ses airs détachés, elle cache une profonde fragilité, une propension à passer de la joie au désarroi en un claquement de doigts. Dans la Rome de la #DolceVita, les angoisses existentielles quoique réelles se dissimulent sous une apparente légèreté et une frivolité forcée. La vie nocturne est bouillonnante. L'amour un jeu de chassé-croisé qu'il n'est pas recommandé d'appréhender avec trop de gravité. Au risque de s’y brûler. C'est dans cette ambiance crépusculaire des journées d'été, où l'ivresse succède à l'allégresse, la fébrilité à la gaieté, que la vie de Leo va peu à peu s'effilocher. À l'instar des héros des romans de Fitzgerald et de Salinger, Leo possède la même douceur mâtinée de candeur, la même mélancolie désespérée, une manière d'être absent à sa propre vie, la laissant s'écouler sans chercher à la rattraper. Il y a une forme de grâce dans cet abandon face au vertige de la solitude, que dès le début on le comprend il épousera complètement. Un aveu d'impuissance et un abîme de souffrance impossible à combler d'une cruelle beauté. #GianfrancoCalligarich magnifie le dernier été d’un jeune homme désoeuvré.
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@editions_gallimard
✍️#CREATION "Elle savait ce qu'on attendait d' ✍️#CREATION
"Elle savait ce qu'on attendait d'elle. [...] une révision de sa déposition, un acte d'expiation." Ian McEwan est un écrivain de génie ! Dans ce roman à la construction virtuose, où la fiction et le réel se télescopent subtilement, l'écrivain britannique explore la liberté que lui confère son statut de romancier. Tel un démiurge tout-puissant capable d'infléchir la réalité. Angleterre, 1935. À treize ans, Briony n'a aucun doute quant à sa vocation et s'apprête à montrer l'étendue de son talent en faisant jouer une pièce qu'elle a composée pour le retour de son frère aîné. L'été est caniculaire, l'atmosphère saturée. Les acteurs inconscients qu'une machination est en train de se tramer et que le crime sur le point d'être commis supplantera la tragédie composée par Briony. Avec un sens aigu du détail, des profils psychologiques brossés dans toute leur ambiguïté et un talent fou pour la mise en scène, Ian McEwan plante le décor. Chaque protagoniste se place de telle sorte à ce que, suivant une mécanique implacable, le drame que l'on sent affleurer ne puisse être évité. Conséquence inéluctable de la personnalité de ceux qui l'ont provoqué. Retranchée dans la maison où elle rumine l'échec cuisant des répétitions, Briony surprend une scène troublante entre sa sœur et Robbie - le fils de leur domestique - qu'elle déchiffre à travers le prisme de ses émotions. Voyant dans chaque action matière à nourrir son imagination. Plus tard dans la soirée, après avoir remis un message qui n'aurait pas dû être distribué, elle surprend à nouveau le couple dans une position inconfortable à la dimension érotique indubitable. Grisée par le sentiment d'entrer dans le monde des grands et d'avoir été le témoin privilégié d'un acte révoltant, Briony pose un jugement altéré sur les événements et condamne un innocent. Une faute qu'une vie à expier ses péchés ne suffit pas à racheter. Rongée par la culpabilité, Briony se servira de son métier de romancier pour enfin trouver la paix en réparant ce qui a été brisé. Une réflexion éblouissante sur le pouvoir de création et une déclaration d'amour à la fiction.
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@folio_livres #ianmcewan #expiation #coupdecoeurlitteraire
🙅🏻‍♀️#LECONSENTEMENT « Je pressens un 🙅🏻‍♀️#LECONSENTEMENT
« Je pressens un inéluctable glissement de situation et pour autant, je ne me lève pas, ne parle pas. Je suis paralysée. » Dans ce récit édifiant, #VanessaSpringora revient sur la relation qu’elle a entretenue à l'âge de 13 ans avec #GabrielMatzneff, alors âgé de 50 ans. Plus que l'histoire d'une emprise exercée par une figure littéraire notoire, un homme de lettres adoubé par ses pairs au point de recevoir en 2013 le prestigieux #prixRenaudot, et d’une jeune fille, à qui un praticien zélé incisera l’hymen pour faciliter l’accès, c'est le portait révoltant d'une société dégénérée. Outre la complaisance d’une époque post soixante-huitarde, le désengagement des parents, qui sont définitivement les grands absents, sidère. Le père inexistant apparaît le temps d’une scène grotesque. Vanessa est hospitalisée. Dans un élan filial insoupçonné, il se rend à son chevet. Par effronterie ou plus vraisemblablement pour susciter une réaction, elle le met au courant de sa liaison. Tout en la traitant de traînée, il se met dans une colère spectaculaire et promet de s’occuper de l’affaire pour filer et ne plus jamais se montrer. Un aveu d’abandon après s’être déchargé de sa culpabilité. Quant à la mère, après avoir minaudé le temps du dîner à l’issue duquel Vanessa tombe dans les filets de G, elle capitule face à sa fille que l’écrivain a choisi. Véritable ouvrière du malheur de son enfant, elle s’enorgueillit d’héberger les amours du couple licencieux - confondant subversivité et pédocriminalité, allant jusqu'à organiser des repas à trois comme une petite famille. À aucun moment, les parents ne jouent leur rôle de pare-feu, conscients du désir pervers d’un pédophile qui n’hésite pas dans ses carnets librement publiés à esthétiser son désir pour les "moins de seize ans". Vanessa est seule. Et c’est cette liberté précocement accordée, qui l’empêche de conscientiser ce que la situation a de désespéré. Car que vaut le consentement d’une gamine de 14 ans face à des adultes défaillants dans leur rôle de parents, et les désirs déviants d’un homme que la société au lieu de condamner laisse agir en toute impunité ? #metoo
☄️#PREMIERROMAN "Imaginez-vous sous l'eau depu ☄️#PREMIERROMAN
"Imaginez-vous sous l'eau depuis le jour de votre naissance à retenir votre respiration en attendant une bouffée d'air qui ne vient pas ma vie c'est ça." En prison, Duke lit #LesConfessions de #SaintAugustin. Choix subtil éclairant les intentions d'un criminel en quête de rédemption, espérant ainsi soulager une conscience alourdie par les crimes commis. Puisque si l'homme naît bon et la société le corrompt - d’après #Rousseau, autre auteur des Confessions - cela vaut pour lui aussi. Il n'est donc pas par nature pourri, mais le produit des sévices infligés par ses parents. Séquestré avec ses frères et sœurs dans une pièce privée de lumière, Duke est violé, battu, humilié par son père, pendant que sa mère immortalise les scènes en les filmant avec sa caméra. L'horreur absolue. Duke subit. Chaque nouvelle agression alimente le Démon. Le mal s'insinue en lui, rongeant les derniers relents d'humanité qu'il avait réussi à préserver. Telle une hydre à deux têtes, il apprend à apprivoiser cette autre facette de sa personnalité, dont la réaction idiosyncrasique à l'agression est la destruction. Ses parents condamnés, rien n'y fait, l'âme de Duke a été avilie. Peut-on s'émanciper du seul schéma que l'on connaît ? Double pénitence que ce mimétisme comportemental : infliger aux autres ce que l'on a subi tout en ayant conscience de notre incapacité à enrayer la spirale infernale initiée par l'être honni à qui on finit par ressembler. "J'étais comme quelqu'un qui se débat avec un poids tu coules tu coules mais tu ne sais pas où est attachée la pierre." Dénué de ponctuation, le premier roman de #DimitriRouchonBorie se lit d’un souffle comme les confessions d'un homme privé de liberté, condamné d'emblée par ses liens de filiation, et soumis à la fatalité. #LeDemondelaCollineauxLoups est d'une beauté diabolique. Cruel, anxiogène, mais terriblement addictif, ce livre est le cri effroyable d'une âme damnée qui donnerait tout pour se racheter et éradiquer le monstre avec qui elle doit cohabiter. Une immersion éprouvante dans la fabrique du mal. Âmes sensibles s’abstenir...
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@le.tripode
💥#FRATRIE "Souviens-toi. Mais pourquoi ? Pour n 💥#FRATRIE
"Souviens-toi. Mais pourquoi ? Pour ne pas le refaire ? Mais tu le referas. Un savoir qui n'est pas intimement relié à soi est vain." Raconter une visite à #Auschwitz ratée et, de surcroît, avoir le talent de le faire avec causticité, ironie et tendresse, ce n'est pas donné à tous les romanciers. Telle une équilibriste, Yasmina Reza évolue sur le fil du rasoir et parvient à distiller de l'humour là où on ne l'attend pas. La famille Popper, fratrie juive dont Serge est l'aîné, prend un malin plaisir à s’écharper. Suite au décès de la mère, qui n'a pas survécu une journée au calvaire du lit médicalisé, Serge, Jean - son frère cadet qui nous relate les faits, et Nana - la dernière qui a épousé un gauchiste assisté, se retrouvent embarqués dans un voyage sur les traces de leurs ancêtres hongrois victimes de la #Shoah. Pèlerinage mémoriel censé ressouder la fratrie fragilisée par les morts qui se sont succédé et les rancœurs nourries depuis des années. Nul doute, Yasmina Reza a le sens de la scène. Avec en fond sonore des bruits ferroviaires - ayant pour vocation de faciliter l'immersion, et pour décor des fils barbelés artificiellement recréés, Auschwitz apparaît comme un lieu de pèlerinage désincarné qui, par un processus inversé tendant à le sacraliser, s'est retrouvé banalisé. À mille lieux des images que le film de #ClaudeLanzmann a gravées sur nos rétines et des mots de #CharlotteDelbo, Auschwitz est investi par les touristes et leurs cannes à selfie. Décalage vertigineux qui fait grincer des dents. C'est dans cette oscillation subtile du tragique au comique, cette vision du sacré profané par la réalité et dans l'intelligence de dialogues cinglants parfaitement rythmés, où les répliques fusent faisant fi du politiquement correct, que réside la réussite du roman. Serge, personnage truculent aussi agaçant que touchant refusant obstinément de se plier à un devoir de mémoire imposé, simulacre qui n'empêchera pas les hommes de recommencer, donne son titre au roman, ainsi que toute sa portée. Un livre cynique, subversif, drôle, mélancolique et désabusé à la fois.
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@flammarionlivres #yasminareza #serge #rentreelitteraire2021
🏳️‍🌈#COUPDEFOUDRELITTERAIRE
"S+L, le goût du sel." Association éphémère, duo précaire, passion amoureuse partie en fumée le jour où Lucas - vingt ans, étudiant engagé - tombe, roué de coups par des militants excités à l'idée de casser du "pédé". #Premierroman époustouflant de la rentrée de janvier, De sel et de fumée est un des plus beaux textes que j'ai lus ces dernières années ! L'incipit ravageur donne le ton. Annonciateur d'un roman fulgurant, d'une histoire d'amour tragique portée par une langue sèche, contenue, brute, parfaitement maîtrisée, incisive, creusant des sillons chargés d'émotions. Une lame de fond d'une puissance inouïe qui ravit, laisse exsangue, vidé, le lecteur assiégé. Dévasté par la perte de son amant, Samuel remonte le fil de leur relation. Lucas, hétérosexuel, le regard aguicheur et le charme dévastateur, provincial "monté" à Paris, transfuge de classe - statut qu'il peine à assumer, rencontre Samuel, juif, bisexuel, bourgeois de gauche, né au sein d’une famille aisée où les langues sont déliées et la sexualité un sujet librement évoqué. Lentement le désir sape les fondations de leur amitié, s'insinue dans leur intimité, obsédant, entêtant jusqu'à les faire flancher. Le choc est violent. Avant d'assumer, ils vont devoir s'apprivoiser. C'est un processus qui prend du temps. Un ballet maladroitement exécuté, oscillant entre un amour incandescent et une haine viscérale. Si les sentiments sont là, les différences de classe persistent et le combat de Lucas auprès des antifas maintient Samuel en retrait, exaspéré par le bandana rouge, les fumigènes, l'attirail général que Lucas revêt pour aller manifester. Samuel demeure étranger à la nécessité qui habite Lucas d'aller défendre des droits dont il a toujours bénéficié. Agathe Saint-Maur saisit avec acuité la fugacité des relations et retranscrit brillamment l'impermanence de nos existences. La rapidité avec laquelle l'autre peut nous échapper et l'amour s'évaporer, pour laisser place à l'effroi d'habiter un monde privé de l'être aimé. Une vie tronquée enveloppée d'un sentiment d'insécurité qui ne la quittera plus jamais. Chapeau bas !
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@editions_gallimard #agathesaintmaur #deseletdefumee
👋 #BYE2020 La fin des temps. Titre de circonsta 👋 #BYE2020
La fin des temps. Titre de circonstance pour clôturer l’année 2020 et entamer 2021 l’esprit empli de la magie des mots d'#HarukiMurakami. À cheval entre deux mondes, le "Pays des merveilles sans merci" et la "Fin du monde", deux hommes voient leur vie basculer en miroir simultanément. L’un, programmeur au service de l'État, est contacté par un mystérieux scientifique vivant reclus avec sa petite-fille rondouillarde près d’un repère de ténèbrides. Bestioles peuplant les bas-fonds d’un Tokyo futuriste, où la guerre informatique entre programmeurs et pirateurs fait rage. Deux entités se disputent le monopole du contrôle de l'information et œuvrent secrètement à l'écart de la population à asseoir leur organisation. Prié de pratiquer le shuffling, une opération hautement confidentielle visant à brouiller des données, le programmeur comprend qu'il a un rôle à jouer dans cette lutte acharnée. Qu'il n'est qu'un maillon entre les mains des puissants. Parallèlement, dans une ville "parfaite" où le temps semble être à l'arrêt, un lieu paisible où les hommes sont privés de cœur et donc de sentiments, un homme dont le passé tend à s'effacer doit se séparer de son ombre pour accéder à l'immortalité. Chaque hiver, des licornes au pelage doré meurent, succombant sous le poids des émotions de ceux qui s'en sont délestés à l'entrée de la cité. Offrant ainsi leur crâne au liseur de "vieux rêves" chargé de les déchiffrer. Refusant d'abdiquer, l'ombre travaille à les faire s'évader. Quel lien unit ces deux hommes qui ne se sont jamais rencontrés ? Par quelle magie leurs vies s’avèrent intimement liées ? Gorgé d'onirisme, le roman de Murakami nous entraîne dans un univers merveilleux où le réel s'étiole délicatement faisant place à la fantasmagorie et au pouvoir de l'imagination. Alors que le temps est compté, que la fin du monde est tout près, la solution réside dans l'élucidation du mystère qui entoure ces destins enchâssés. Comme à son habitude, l'écrivain nippon s'amuse à laisser en suspens la fin de son roman. Plutôt que de chercher à rationaliser, il est délicieux de se laisser envoûter par la douce mélodie de Murakami.
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@editions1018 #murakami #lafindestemps
✨#LIVREDECHEVET "Entrez en vous, sondez les prof ✨#LIVREDECHEVET
"Entrez en vous, sondez les profondeurs où la vie prend source ; vous y trouverez la réponse à la question «dois-je créer ?»". #Lettresaunjeunepoete de #RainerMariaRilke dépasse le cadre d'un échange épistolaire entre un aspirant poète et le grand écrivain autrichien. Manifeste philosophique, guide spirituel, ce petit ouvrage d'une intensité rare sonde les origines de la création artistique et propose une réflexion ontologique, en faisant de la patience une vertu cardinale. Rilke fonde la valeur d'une œuvre, sa légitimité à exister, sur la nécessité existentielle qui la fait naître. Le caractère impérieux d'écrire ressenti au fond de soi. Au préalable encore faut-il avoir éprouvé son individualité, avoir creusé profondément en soi, accepter le vertige, l'angoisse que peuvent procurer une extrême solitude : "votre solitude, vous sera un appui, et c'est à partir de vous-même que vous trouverez tous vos chemins". La solitude est aussi une manière d'appréhender le monde, les autres. L'altérité n'est envisageable que si au préalable nous faisons l'expérience de notre individualité. Rainer Maria Rilke développe une réflexion sur l'amour, le couple, cette épreuve ultime comme un aboutissement du processus de maturation. L'éloge de la solitude se fait éloge de la sexualité. L'union entre deux êtres nécessite une phase de préparation, une réclusion pour atteindre une forme de maturité, de disposition à aimer véritablement. Ce voyage intérieur, cette réclusion volontaire, n'est pas une exclusion, bien au contraire, mais permet in fine de s'ouvrir sur l'extérieur, d'appréhender l'autre dans le respect de ce qu’il est. Aussi, la procréation, l'acte charnel et la création intellectuelle participent d'un même mouvement. La volupté est une nourriture terrestre. Une affaire sérieuse, qui ne souffre pas la légèreté. Puisque l'intellect y puise son inspiration. L’amour est un apprentissage sur la durée, non un processus inné. "Ceux qui, dans les nuits, se rejoignent et s'enlacent dans les bercements de la volupté, ceux-là font un travail sérieux, ils amassent des provisions de douceurs, de profondeur et de force pour le chant d'un poète à venir."
🪄#GONCOURT2020 🪅 L’anomalie, #prixGoncourt 🪄#GONCOURT2020 🪅
L’anomalie, #prixGoncourt 2020 ? À mi-chemin entre la #SF, l’#anticipation, la #dystopie, le #thriller, une série américaine au scénario calibré et un pastiche français, rien ne prédestinait le roman d’@herve_le_tellier à rafler le plus prestigieux des prix littéraires français. Son pedigree aurait du l’exclure d’office des listes. Et pourtant... Les membres du jury semblent s’être concertés pour distinguer une œuvre ROMANESQUE, la victoire de l’imagination sur l’#autofiction, l’#exofiction, la bio romancée... bref le moi décliné jusqu’à plus que satiété. Puisque c’est de cela qu’il s’agit au fond. Depuis des années, les tables des libraires croulent sous le poids du « JE » tout-puissant. Du nombrilisme français le plus exacerbé. Corolaire du marasme ambiant ou simplement de l’incapacité de certains à s’extraire de leur « JE » étriqué et pas forcément très intéressant ? Cette fois-ci, s’en est fini, il semblerait. Si la littérature étrangère regorge de romans captivants, de fictions où triomphent l’imagination et d’intrigues travaillées à la perfection, il était temps que le roman français décide d’en faire tout autant et de laisser de côté apitoiement et ressentiment. Merci Hervé Le Tellier et l’académie Goncourt d’élargir les horizons du « moi » autocentré ! 🙌

« Le mathématicien observe cet homme primaire (président des États-Unis), et il se conforte dans l’idée désespérante qu’en additionnant des obscurités individuelles on obtient rarement une lumière collective. » #sotrue

#Imagination #SevaderEnLisant #Goncourt #prixlitteraire #HerveLeTellier #Lanomalie #CollectionBlanche #Gallimard
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ʙᴏᴏᴋs'ɴᴊᴏY
🎭#SHAKESPEARE
« C’est la règle commune : tout ce qui vit doit mourir, emporté par la nature dans l’éternité. » Cette réplique tirée d'Hamlet résonne différemment à la lecture du magnifique roman que Maggie O’Farrell consacre au fils de William Shakespeare, Hamnet, mort en 1596, à seulement onze ans. Puisque quatre ans après ce décès, Shakespeare - qui n'a jusqu'alors écrit que des comédies - signe sa première tragédie, et lui donne comme titre le prénom de son fils mort prématurément. Comment la postérité a-t-elle pu occulter un choix si éloquent ? Le poids de la filiation et la sacralisation de la relation père-fils dans ses pièces se lisent à l'aune du drame survenu dans l'intimité de l'écrivain. Alors que son fils est emporté par la peste bubonique - liberté que s'autorise la romancière irlandaise, alors qu'en réalité, la cause du décès n'est pas officiellement arrêtée, l'homme de théâtre est loin de sa famille, restée à Stratford dans le comté du Warwickshire. Celui qui deviendra le plus grand dramaturge de tous les temps joue avec sa troupe dans les théâtres londoniens - quand ses derniers ne sont pas fermés par les autorités pour endiguer l'épidémie de peste qui sévit - les pièces qu'il a composées, sillonne l'Angleterre ou écrit dans sa garçonnière. Pendant ce temps, sa femme seule avec ses deux filles s'éteint doucement, sombre dans la mélancolie et évolue à la lisière de la folie. Son extrême sensibilité au monde qui l'entoure et ses talents divinatoires l'ont trahie. Elle a failli à préserver sa famille. Alors que dans Hamlet, le père empoisonné revient sous la forme d'un spectre hanter son fils, à qui il demande de le venger, tuer le père et faire évoluer le fils sur scène, n'est-il pas une manière pour le dramaturge de ressusciter l'enfant qu'il n'a pas pu sauver ? De se racheter en échangeant leur place sur le papier, et ce pour l'éternité ? Un subterfuge qu’Hamnet a déjà utilisé pour sauver sa jumelle condamnée, et que Maggie O'Farrell éclaire subtilement dans une biographie romancée où le fils oublié est extirpé des limbes et magnifié.
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@editionsbelfond #maggieofarrell #hamnet #biographieromancée
🎪 #PREMIERROMAN « J'étais déjà démolie de 🎪 #PREMIERROMAN
« J'étais déjà démolie depuis longtemps par cette vie sans regard. » L'Attente du soir, qui aurait tout aussi bien pu s'intituler l'attente d'un regard, est un premier roman polyphonique lumineux et travaillé, où trois marginaux vont se croiser et ainsi se sauver. Psychologue de formation, Tatiana Arfel a puisé dans son métier matière à brosser des portraits psychologiques fouillés, à ausculter la psyché d'êtres esseulés et à articuler des destins individuels, qui confrontés offrent des scènes d'une rare intensité. L'autrice fait de l'altérité le socle sur lequel devrait reposer une société et montre la difficulté de se construire sans extirper au préalable ce que notre inconscient a englouti pour nous protéger. Abandonné près d'un terrain vague quand il était enfant, le môme est un enfant sauvage, trouvant dans les poubelles de quoi s'alimenter, mais surtout de quoi dessiner. Cette fascination pour les couleurs : le jaune qui réchauffe le cœur, l'orange du soleil couchant ou le rouge sang, lui permet de fixer sur la toile un monde intérieur riche auquel personne n'a accès. Son art est un outil cathartique lui permettant d'exorciser les fantômes du passé pour peut-être un jour s'en libérer. Mlle B., elle, oscille entre folie douce et neurasthénie. Élevée dans une famille où l'absence d'égards et de regards ont fini par flouter les contours de son identité, c'est lorsqu'elle tombe enceinte accidentellement et qu'on lui retire son enfant que l'arrachement est tel qu'il entérine son effacement. Giacomo, quant à lui, est le directeur d'un cirque itinérant. Ce saltimbanque vieillissant, terrifié à l'idée que le "Sort" ne l'attrape avant qu'il n'ait transmis à autrui ce qu'une vie à côtoyer des âmes égarées lui a enseigné, sera le liant entre ces trois destins accidentés. Trois êtres en quête d'humanité qui finiront in fine par trouver dans le regard de l'autre le sens qui leur manquait, et par là une raison d'exister. L'Attente du soir est un plaidoyer d'une grande beauté en faveur de ceux que la vie a malmenés.
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@editionscorti #tatianaarfel #lattentedusoir
👨‍🎨 #MONET « On saurait ce que pouvait v 👨‍🎨 #MONET
« On saurait ce que pouvait voir un homme du paysage du monde et comment, l'ayant saisi avec un pinceau et quelques tubes de couleur, il pouvait l'installer au milieu des autres hommes, beau et tremblant dans son cadre doré, longtemps et toujours vivant. » Toute sa vie, #ClaudeMonet a été obsédé par l'idée de saisir l’instant fugace avant qu’il ne s’efface, de capter la lumière à l'instant précis où elle est perçue, avant que le passé n'engloutisse le présent, en la lui soustrayant. Cette quête désespérée d’immortalité consistant à fixer en les peignant les êtres et les choses pour l'éternité, Michel Bernard la restitue à la manière du peintre impressioniste, par touches successives, brossant le portrait d'un homme tourmenté, habité par ceux qu'il a aimés et qui l'ont prématurément quittés. Présences disparues rendues dans les jeux de couleur et de lumière des #Nympheas. Si ce cycle composé de 250 peintures représentant le jardin de #Giverny et réalisé dans les dernières années de sa vie laisse éclater tout son talent, c'est que le peintre revisite et laisse affleurer sur la toile les fantômes de son passé. Après Frédéric Bazille, jeune bourgeois fortuné rencontré à l’atelier Gleyre et à la carrière soufflée par la guerre, c'est Camille, l'amour de sa vie, qui sera emportée par la maladie. Sa muse, celle qui par son « silence éponge l'inquiétude de son âme ». Dans cette biographie d'une délicatesse infinie, Michel Bernard choisit avec minutie le mot juste, celui qui restituera avec le plus de précision les sensations que procure une impression. Comme ce tableau de Camille, le visage cerclé d'une capeline rouge, saisie en plein hiver à travers la fenêtre de leur maison, Michel Bernard a choisi d’éclairer l'œuvre du peintre à travers le prisme des êtres qui ont marqué sa vie. Restituant avec poésie les ramifications invisibles que cache un tableau une fois fini, nous donnant à voir l’intention derrière la création.
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@edlatableronde #michelbernard #deuxremordsdeclaudemonet
⚽️🏃🏻‍♀️#LESMECSNONTQUABIENSETENIR ⚽️🏃🏻‍♀️#LESMECSNONTQUABIENSETENIR
« Ce fut comme si elles se rappelaient soudain/qu'elles existaient vraiment/par elles-mêmes./Car si jusqu'à présent elles avaient bien eu un rôle/c'était leur rôle à l'usine, à la chaîne de montage,/ou leur rôle domestique : fille, épouse ou mère./Enfin : un air nouveau ! » Le 6 avril 1917, une femme - ouvrière de Doyle & Walkers Munitions - repère un ballon dans la cour de l'usine - en réalité le prototype inoffensif d'une bombe destinée à atterrir sur la tête des Allemands - s'élance, et shoote, bientôt suivie par onze ouvrières, encore inconscientes de l'opportunité que leur offre la guerre dans le combat pour l'émancipation et la liberté. La mobilisation des hommes sur le front apparaît comme une bénédiction. L'occasion rêvée pour s'affranchir des rôles dans lesquels la société les a cantonnées. Fille et épouse de pasteurs, célibataire à la recherche d'un mari craignant de devenir vieille fille si la guerre se poursuit, épouse d'un socialiste à qui l'on notifie que ses avis politiques ne sont pas requis... Onze femmes qui, alors que les hommes affrontent l'ennemi, sont en charge de faire marcher le pays et de produire l'artillerie. Et puis après tout, les absents ont toujours tort, il sera toujours temps de leur expliquer lorsqu'ils reviendront le pourquoi du comment. En attendant, elles ont d'autres chats à fouetter ou plutôt des matchs à disputer. Contre des équipes de bras cassés, la tête ceinte de bonnets roses - puisque des femmes courant les cheveux au vent, c'est parfaitement inconvenant..., elles dribblent, jouent comme des déchaînées la rage au ventre, prêtent à en découdre, galvanisées par l'envie de mettre à bas des milliers d'années de patriarcat. Après l'éblouissant #LesFreresLehman, poème en vers libres retraçant le destin hors du commun d'une famille de banquiers, #StefanoMassini réitère le procédé et relate avec la même fougue épique un événement historique. Plus qu’une satire politique, sous la plume drôle et piquante du romancier, la naissance en Angleterre du football féminin devient un acte féministe militant. Une lecture délicieuse. Une véritable bouffée d'air frais ! #leladiesfootballclub 💪
🥀🪦#ROMANDAPPRENTISSAGE « En secret, ma voi 🥀🪦#ROMANDAPPRENTISSAGE
« En secret, ma voix intérieure n'a cessé de me le dire : tu n'arriveras pas à faire que son œil te regarde, tu n'atteindras pas la bonté de son cœur, parce que tu ne l'as point semée, ni plantée. » Un vieil homme, seul, assis sur un banc, songe avec mélancolie au passage du temps, à ce qu’il a manqué et aurait assuré sa postérité. Tandis qu’ailleurs, par-delà les montagnes bleutées, un adolescent jouit pleinement de l’instant présent, sans imaginer que son destin se situe à un tournant. Chez l’écrivain autrichien Adalbert Stifter - dont le génie littéraire empreint de romantisme a été salué par Nietzsche, Kafka, Hermann Hesse ou encore Thomas Mann, on évolue dans un temps suspendu. Tout est retenu. Nulle effusion lors des retrouvailles entre un jeune orphelin et un oncle inconnu, que ce dernier a jugé bon de rencontrer avant d'en faire son unique héritier. Victor - qui a été confié à une femme d'une extrême bonté après le décès de ses parents, s'apprête à entamer un voyage à pied pour honorer l’invitation de son dernier parent à le rencontrer. Le vieil homme taciturne qui ne s'est jamais marié vit en ermite sur une île isolée. Aussi sauvage que Victor est aimable, il peine à exprimer ses sentiments. Devant ce mutisme déstabilisant, Victor ne comprend pas les intentions du vieillard qui le retient prisonnier. Les jours s'égrènent dans un silence plombant, les mêmes activités se répétant inlassablement, jusqu'à ce que peu à peu commence de sourdre la vérité, qu'un geste trahisse l'émotion procurée par la vue de cet adolescent qui, si les choses s’étaient passées autrement, aurait pu être son fils, et sera par procuration son unique descendant. Tel un aquarelliste, Adalbert Stifter compose par touches successives un roman d'apprentissage délicat où, derrière l'apparente banalité des thèmes évoqués, l'émotion affleure au détour d'une ombre portée, d'un regard surpris ou d'un mot glissé. Cette quête de filiation manquée se révèle d'une éclatante beauté.
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@editionslibretto #adalbertstifter #lhommesansposterite
👥#COUPDEFOUDRELITTERAIRE « Les gens peuvent v 👥#COUPDEFOUDRELITTERAIRE
« Les gens peuvent vraiment se changer mutuellement. » À tout juste 30 ans, #SallyRooney - jeune autrice irlandaise devenue un véritable phénomène d'édition - nous donne à voir toute l'étendue de son talent. #NormalPeople est un livre brillant, fulgurant et terriblement intelligent sur l'influence qu'exerce autrui sur nos vies. Le tour de force de ce second roman réside dans le contraste entre une écriture dépouillée et un propos d'une rare intensité. L'amour est passé au scalpel. Les dialogues sont au cordeau. Chaque mot est juste, d'une précision clinique. Sally Rooney décortique les relations amoureuses avec une telle finesse psychologique que, faute de pouvoir l'imputer à sa maturité, son acuité est sans nul doute un trait de sa précocité. Connell et Marianne se sont connus au lycée. Lui est plutôt beau gosse, lisse, taiseux et apprécié de tous - amabilité qui satisfait son désir de normalité, elle est la fille weird, asociale, considérant son aptitude à vivre en marge de la communauté comme un marqueur de sa supériorité. La mère de Connell faisant le ménage chez Marianne, les deux adolescents en viennent à se fréquenter et à partager une certaine intimité. Tenant à sa réputation, Connell ne tient surtout pas à officialiser leur relation. Comment cette complicité serait-elle perçue au lycée ? Quelle part trouble révèlerait-elle de sa personnalité ? Les années passent, l'université succède au lycée. Marianne s'épanouit, quand Connell perd ses repères. Seule perdure cette amitié amoureuse qui, sans le conscientiser infuse leur personnalité et structure leur identité. Ils se construisent en miroir : l’un apaisant l'anxiété que l'autre seul ne parvient pas à endiguer. Par le biais de ce chassé-croisé subtilement élaboré, Sally Rooney interroge la notion de normalité dans nos sociétés. Quels traits de caractère doit-on afficher pour être aimé ou au contraire dissimuler pour éviter d'être rejeté ? Dans ce texte salvateur d'une grande modernité, les jeunes adultes détricotent leur schéma de pensée, pour réaliser que leur singularité est avant tout fondée sur leurs fragilités, choses précisément pour lesquelles ils sont aimés.
💛#COUPDECOEURLITTERAIRE « Les livres sont pare 💛#COUPDECOEURLITTERAIRE
« Les livres sont pareils aux éponges. Leur tissu alvéolaire, poreux, de dimension apparemment modeste, est capable d'absorber d'innombrables destinées, d'abriter même des peuples entiers. » De temps en temps, une pépite tombée dans l'oubli en est extirpée par une maison d'édition bien avisée. C'est le cas ici. Adam Lozanitch, étudiant en lettres à Belgrade, se voit confier une mission de correction déconcertante portant, non pas sur un manuscrit, mais sur un roman déjà imprimé dont l'auteur méconnu se serait suicidé. Publié à compte d'auteur, Ma Fondation d'Anastase S. Branitza est un texte aride : 600 pages de descriptions minutieuses d'une précision qui confine à l'obsession, sans qu'aucun personnage ne vienne y insuffler de l'action. Doté de la faculté de pénétrer à l'intérieur d'un texte, jusqu’à l'habiter, Adam mobilise son don pour apporter les corrections demandées. Un mot biffé suffisant à modifier l'agencement de la maison, une phrase subtilement tournée à moduler le tombé d'un tissu. Peu à peu, Adam comprend que derrière l'absurdité de ce texte désincarné se cache l’œuvre d’une vie. La création d'un espace hors du monde. Une pure construction de l'esprit, fruit d’une imagination foisonnante, faite entièrement de mots qui posés sur le papier prennent vie, se matérialisent, abritent un amour qui dans la réalité aurait été entravé. Un lieu qui permet à Anastase de retrouver celle qu'il aime en s'affranchissant de la société, du temps et de l'espace, grâce à la lecture simultanée d'un roman qu’il perfectionne jusqu’à l’acharnement. Un projet d'un romantisme fou conçu par un homme éperdument amoureux. Mais cette liaison qui s'épanouit entre les pages d'un roman, dans un temps suspendu s'écoulant au rythme des sentiments des amants, n’est-elle pas qu'une construction de papier ? Une chimère d'un raffinement exquis vouée à péricliter au contact de la réalité ? Partant du constat que le roman offre un espace de création infini, Goran Petrović livre une démonstration éblouissante des pouvoirs immenses du romancier capable de s’affranchir de la réalité pour jouir pleinement de sa liberté de créer. Merveilleux et vertigineux !
🏦#GONCOURT 1948 « Et cette certitude d'être 🏦#GONCOURT 1948
« Et cette certitude d'être un salaud lui procurait en même temps la sensation salutaire d'être un homme. » #PrixGoncourt 1948, #LesGrandesFamilles est le premier volet d'un triptyque romanesque, une fresque historique savoureuse sur plusieurs générations, s'inscrivant dans la tradition du grand roman balzacien. Paris, début du xxe siècle. L'illustre poète Jean de La Monnerie vient de décéder. À ses côtés, Simon Lachaume, son protégé, recueille ses derniers vers sibyllins, dont il s'empressera de faire un papier comme gage de son intimité. Sans se douter que le destin ne se joue à rien : saisir lors d'un enterrement le bref instant où un ministre flâne en solitaire suffit parfois à lancer une carrière. Encore faut-il avoir les bons appuis. En unissant leurs descendants, les de La Monnerie - grande famille aristocratique - et les Schoudler - richissimes hommes d'affaires - ont assuré la pérennité de leurs lignées. Commandeurs de la légion d'honneur, croix de guerre, académiciens, banquiers d'affaires, magnats des médias...les patriarches tout-puissants forment une élite politique et économique ayant ses entrées dans les hautes sphères. Dans cette atmosphère crépusculaire de l'entre-deux-guerres, où la société française sclérosée est tiraillée entre des dirigeants réticents à l'idée de céder les rênes du pouvoir et des jeunes pressés dont les dents rayent le parquet, les chefs de tribus bouffis d'orgueil refusent d'abdiquer. Quitte à écraser leurs enfants. Victimes collatérales d'une guerre d'ego entre clans situées au mauvais endroit au mauvais moment. D'une plume féroce, #MauriceDruon dresse un tableau caustique de ces lignées de dirigeants. Ces grandes dynasties patriarcales où les femmes sont au choix des épouses cocufiées, des veuves éplorées ou des maîtresses vénales. Alors que pour rester au sommet, ces prédateurs sont prêts à toutes les extrémités, d'autres avancent leurs pions minutieusement, s'alliant au gré des opportunités, parfaitement conscients qu’« il y a, à l'intérieur même de la gloire, autant de degrés que de l'obscurité au succès. Simplement, on est moins nombreux sur les marches. » Le meilleur du roman français.
🚂 #ROMANHISTORIQUE "Nous ne nous dirons jamais 🚂 #ROMANHISTORIQUE
"Nous ne nous dirons jamais ce que nous ne nous sommes pas dit, mais pour moi il a suffi de te savoir à l'autre bout de ces kilomètres de voie ferrée. Tu attends, tu ne pars pas." 1946 en Italie, la guerre a fait place à la misère. Les gamins se coursent dans les ruelles de Naples, repeignent des rats les faisant passer pour des hamsters pour les vendre sur les étals des marchés, engoncés dans des vêtements rapiécés et des souliers élimés. Mère célibataire, Antonietta peine à joindre les deux bouts alors que son époux, parti faire fortune en Amérique, ne semble pas disposé à rentrer et son fils aîné est décédé. Lorsque le parti communiste offre la possibilité aux enfants défavorisés d'être placés le temps d'un hiver dans des familles plus nanties du Nord de l'Italie celle-ci s'en saisit. Comme des dizaines d'autres enfants - craignant comme lui d'être envoyés en Russie, Amerigo Speranza monte dans le train, ignorant alors que ce voyage est la première étape du chemin qui lui fera épouser un tout autre destin. Une vie aux antipodes de celle qu'il a toujours connue, auprès d'une mère peu encline aux gestes de tendresse et aux démonstrations d'affection. Mais qui par amour pour son enfant a consenti à un sacrifice d'une violence inouïe. À Bologne, les enfants sont répartis entre les familles. Auprès de Derna, Rosa, Alcide, Rivo, Luzio et Nario - sa famille d’adoption, Amerigo voit ses horizons s'élargir et son monde s'enrichir. Une autre vie s'ouvre à lui. Il se met à espérer troquer le métier de savetier auquel il est destiné pour le maniement de l’archet. Loin de son foyer, les souvenirs s'effacent, que d'autres remplacent. Le voyage de retour à Naples auquel il aspirait, il se met à le redouter, tiraillé entre ses deux identités. Comment renouer avec sa vie d'avant, reprendre un quotidien étriqué aux possibilités limitées, maintenant qu’il sait qu'une vie meilleure l’attend ? Dans ce roman doux et lumineux, Viola Ardone explore un pan méconnu de l'histoire de l'Italie et nous offre un roman touchant à hauteur d'enfant.
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@editionsalbinmichel #violaardone #letraindesenfants
💖 {Sélection spéciale} : #HISTOIREDAMOUR Amo 💖 {Sélection spéciale} : #HISTOIREDAMOUR

Amours contrariées, déclarations enflammées, premier amour inoubliable surgissant du passé, histoires d’amour impossibles,  chassés-croisés, passions destructrices, mariages ratés… L’amour en littérature est dans tous ses états ! Voici un florilège de textes qui l'ont sublimé et m'ont profondément touchée. (Article complet sur le blog)

🌹#Aurelien d’#Aragon : les vertiges de l’amour idéalisé (#ClassicBooks)

« La première fois qu’Aurélien vit Bérénice, il la trouva franchement laide. » Chef-d’œuvre classique, Aurélien est la chronique sans fard d’un amour fantasmé.

🥃 #Laseulehistoire de #JulianBarnes : quand l’amour ne suffit pas à sauver l’être aimé

« Préféreriez-vous aimer davantage, et souffrir davantage ; ou aimer moins, et moins souffrir ? » D’un premier amour subversif et éclatant à sa lente agonie, Julian Barnes ausculte avec finesse l’éclosion des sentiments jusqu’à leur délitement.

🔥#Douleur de #ZeruyaShalev : retrouver son premier amour justifie-t-il de tout quitter ?

Outre la question de l’arbitrage, une autre question apparaît en filigrane : celle du degré de culpabilité que l’on est prêt à accepter pour assumer les choix que l’on fait.

🌳 #LesForestiers de #ThomasHardy : rendez-vous manqués & amours contrariées dans un village anglais {#chefdoeuvre}

En réalisant la chronique d’un mariage raté, l’écrivain victorien signe une tragédie sentimentale et sociale. Un monument au charme bucolique avec des portraits d’une grande finesse psychologique.

🇮🇹 #Lederniereteenville de #GianfrancoCalligarich : amours impossibles et chassés-croisés dans la Rome de la dolce vita {#RomanCulte}

🏳️‍🌈 #Deseletdefumee d’#AgatheSaintMaur : une histoire d’amour tragique et incandescente à Paris entre deux hommes issus de milieux différents (#PremierRoman)

#Lamourenlitterature #ValentinesDay 💐#Amour #LoveStory
🌈 #LGBT "C'est la différence entre optimisme e 🌈 #LGBT
"C'est la différence entre optimisme et naïveté. Les gens naïfs n'ont pas encore connu de véritables difficultés, alors ils pensent que jamais cela ne pourra leur arriver. Les optimistes ont déjà traversé des épreuves. Et nous continuons à nous lever le matin, parce que nous croyons pouvoir empêcher que cela se produise à nouveau." À la Génération perdue des années 20 - d'après l'expression consacrée de #GertrudeStein et reprise par #Hemingway en épigraphe de son roman Le soleil se lève aussi - fait écho la génération sacrifiée des premiers contaminés du sida. Des homosexuels, mais pas seulement, foudroyés par le "cancer gay". Les optimistes de Rebecca Makkai est une grande fresque romanesque qui se déploie sur une double temporalité : du Chicago des années 80, au plus fort de l'épidémie, au Paris d'aujourd'hui. C'est l'histoire de Yale, de Nico, de Charlie, d’Asher, de Julian...et de Fiona. Unique fille de Boystown. Unique rescapée d'une époque révolue. Hantée sa vie durant par la culpabilité du survivant. Comment vit-on après avoir enterré tous ses amis ? Après les avoir vus diminués, fauchés dans la fleur de l'âge, et ce, dans l'indifférence générale ? Impossible de se délester d'un sentiment d'injustice et d'impuissance. D'autant plus que frappée de cécité, l'administration reaganienne participa à la propagation du virus en refusant de dispenser aux populations infectées les traitements adaptés. Ce que décrit admirablement Rebecca Makkai à travers ce groupe d'amis soudés et décimés, c'est le glissement au sein de la communauté gay de l'insouciance des premières années de liberté sexuelle à la peur et à la honte d'être infecté. Puisque à la contamination s'ajoute la stigmatisation. La mort prématurée de milliers d'homosexuels étant pour la société puritaine américaine la juste rétribution de penchants déviants. Bouleversant, ce grand roman d'amitié fige ces garçons d'à peine trente ans, au sourire éclatant et pleins de vitalité, pour l'éternité sur le papier. L'art a cette vertu d’immortaliser les êtres aimés, permettant ainsi de les ressusciter et de ne jamais les oublier. Un texte édifiant.
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@editions1018 #rebeccamakkai #lesoptimistes
🇮🇹 #ROMANCULTE "Du reste, c'est toujours par 🇮🇹 #ROMANCULTE
"Du reste, c'est toujours pareil. On se démène pour rester à l'écart et puis un beau jour, sans savoir comment, on se retrouve embarqué dans une histoire qui nous conduit tout droit à la fin." Roman culte publié en Italie en 1973 enfin traduit en français, #Lederniereteenville met en scène les amours impossibles dans l'Italie des années 60 du jeune Leo Gazzara et de l'évanescente Arianna. Journaliste en dilettante, Leo avance avec indolence dans l'existence : entre des repas pris dans les trattorias, ses errances nocturnes alcoolisées  et des visites sporadiques à la rédaction del Corriere dello Sporte où il officie en temps que gratte-papier. Mais cette inertie s'achève le jour de ses trente ans. Alors qu’il échoue dans une soirée mondaine organisée par un couple d’amis, il la voit. Elle est là, l’air "crâne", assise en équilibre sur le canapé, le regard perdu, superbe, altière, un oiseau de nuit avec quelque chose d'instable qui suffit à accrocher le regard et à piquer la curiosité. Arianna est troublante. Sous ses airs détachés, elle cache une profonde fragilité, une propension à passer de la joie au désarroi en un claquement de doigts. Dans la Rome de la #DolceVita, les angoisses existentielles quoique réelles se dissimulent sous une apparente légèreté et une frivolité forcée. La vie nocturne est bouillonnante. L'amour un jeu de chassé-croisé qu'il n'est pas recommandé d'appréhender avec trop de gravité. Au risque de s’y brûler. C'est dans cette ambiance crépusculaire des journées d'été, où l'ivresse succède à l'allégresse, la fébrilité à la gaieté, que la vie de Leo va peu à peu s'effilocher. À l'instar des héros des romans de Fitzgerald et de Salinger, Leo possède la même douceur mâtinée de candeur, la même mélancolie désespérée, une manière d'être absent à sa propre vie, la laissant s'écouler sans chercher à la rattraper. Il y a une forme de grâce dans cet abandon face au vertige de la solitude, que dès le début on le comprend il épousera complètement. Un aveu d'impuissance et un abîme de souffrance impossible à combler d'une cruelle beauté. #GianfrancoCalligarich magnifie le dernier été d’un jeune homme désoeuvré.
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@editions_gallimard
✍️#CREATION "Elle savait ce qu'on attendait d' ✍️#CREATION
"Elle savait ce qu'on attendait d'elle. [...] une révision de sa déposition, un acte d'expiation." Ian McEwan est un écrivain de génie ! Dans ce roman à la construction virtuose, où la fiction et le réel se télescopent subtilement, l'écrivain britannique explore la liberté que lui confère son statut de romancier. Tel un démiurge tout-puissant capable d'infléchir la réalité. Angleterre, 1935. À treize ans, Briony n'a aucun doute quant à sa vocation et s'apprête à montrer l'étendue de son talent en faisant jouer une pièce qu'elle a composée pour le retour de son frère aîné. L'été est caniculaire, l'atmosphère saturée. Les acteurs inconscients qu'une machination est en train de se tramer et que le crime sur le point d'être commis supplantera la tragédie composée par Briony. Avec un sens aigu du détail, des profils psychologiques brossés dans toute leur ambiguïté et un talent fou pour la mise en scène, Ian McEwan plante le décor. Chaque protagoniste se place de telle sorte à ce que, suivant une mécanique implacable, le drame que l'on sent affleurer ne puisse être évité. Conséquence inéluctable de la personnalité de ceux qui l'ont provoqué. Retranchée dans la maison où elle rumine l'échec cuisant des répétitions, Briony surprend une scène troublante entre sa sœur et Robbie - le fils de leur domestique - qu'elle déchiffre à travers le prisme de ses émotions. Voyant dans chaque action matière à nourrir son imagination. Plus tard dans la soirée, après avoir remis un message qui n'aurait pas dû être distribué, elle surprend à nouveau le couple dans une position inconfortable à la dimension érotique indubitable. Grisée par le sentiment d'entrer dans le monde des grands et d'avoir été le témoin privilégié d'un acte révoltant, Briony pose un jugement altéré sur les événements et condamne un innocent. Une faute qu'une vie à expier ses péchés ne suffit pas à racheter. Rongée par la culpabilité, Briony se servira de son métier de romancier pour enfin trouver la paix en réparant ce qui a été brisé. Une réflexion éblouissante sur le pouvoir de création et une déclaration d'amour à la fiction.
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@folio_livres #ianmcewan #expiation #coupdecoeurlitteraire
🙅🏻‍♀️#LECONSENTEMENT « Je pressens un 🙅🏻‍♀️#LECONSENTEMENT
« Je pressens un inéluctable glissement de situation et pour autant, je ne me lève pas, ne parle pas. Je suis paralysée. » Dans ce récit édifiant, #VanessaSpringora revient sur la relation qu’elle a entretenue à l'âge de 13 ans avec #GabrielMatzneff, alors âgé de 50 ans. Plus que l'histoire d'une emprise exercée par une figure littéraire notoire, un homme de lettres adoubé par ses pairs au point de recevoir en 2013 le prestigieux #prixRenaudot, et d’une jeune fille, à qui un praticien zélé incisera l’hymen pour faciliter l’accès, c'est le portait révoltant d'une société dégénérée. Outre la complaisance d’une époque post soixante-huitarde, le désengagement des parents, qui sont définitivement les grands absents, sidère. Le père inexistant apparaît le temps d’une scène grotesque. Vanessa est hospitalisée. Dans un élan filial insoupçonné, il se rend à son chevet. Par effronterie ou plus vraisemblablement pour susciter une réaction, elle le met au courant de sa liaison. Tout en la traitant de traînée, il se met dans une colère spectaculaire et promet de s’occuper de l’affaire pour filer et ne plus jamais se montrer. Un aveu d’abandon après s’être déchargé de sa culpabilité. Quant à la mère, après avoir minaudé le temps du dîner à l’issue duquel Vanessa tombe dans les filets de G, elle capitule face à sa fille que l’écrivain a choisi. Véritable ouvrière du malheur de son enfant, elle s’enorgueillit d’héberger les amours du couple licencieux - confondant subversivité et pédocriminalité, allant jusqu'à organiser des repas à trois comme une petite famille. À aucun moment, les parents ne jouent leur rôle de pare-feu, conscients du désir pervers d’un pédophile qui n’hésite pas dans ses carnets librement publiés à esthétiser son désir pour les "moins de seize ans". Vanessa est seule. Et c’est cette liberté précocement accordée, qui l’empêche de conscientiser ce que la situation a de désespéré. Car que vaut le consentement d’une gamine de 14 ans face à des adultes défaillants dans leur rôle de parents, et les désirs déviants d’un homme que la société au lieu de condamner laisse agir en toute impunité ? #metoo
☄️#PREMIERROMAN "Imaginez-vous sous l'eau depu ☄️#PREMIERROMAN
"Imaginez-vous sous l'eau depuis le jour de votre naissance à retenir votre respiration en attendant une bouffée d'air qui ne vient pas ma vie c'est ça." En prison, Duke lit #LesConfessions de #SaintAugustin. Choix subtil éclairant les intentions d'un criminel en quête de rédemption, espérant ainsi soulager une conscience alourdie par les crimes commis. Puisque si l'homme naît bon et la société le corrompt - d’après #Rousseau, autre auteur des Confessions - cela vaut pour lui aussi. Il n'est donc pas par nature pourri, mais le produit des sévices infligés par ses parents. Séquestré avec ses frères et sœurs dans une pièce privée de lumière, Duke est violé, battu, humilié par son père, pendant que sa mère immortalise les scènes en les filmant avec sa caméra. L'horreur absolue. Duke subit. Chaque nouvelle agression alimente le Démon. Le mal s'insinue en lui, rongeant les derniers relents d'humanité qu'il avait réussi à préserver. Telle une hydre à deux têtes, il apprend à apprivoiser cette autre facette de sa personnalité, dont la réaction idiosyncrasique à l'agression est la destruction. Ses parents condamnés, rien n'y fait, l'âme de Duke a été avilie. Peut-on s'émanciper du seul schéma que l'on connaît ? Double pénitence que ce mimétisme comportemental : infliger aux autres ce que l'on a subi tout en ayant conscience de notre incapacité à enrayer la spirale infernale initiée par l'être honni à qui on finit par ressembler. "J'étais comme quelqu'un qui se débat avec un poids tu coules tu coules mais tu ne sais pas où est attachée la pierre." Dénué de ponctuation, le premier roman de #DimitriRouchonBorie se lit d’un souffle comme les confessions d'un homme privé de liberté, condamné d'emblée par ses liens de filiation, et soumis à la fatalité. #LeDemondelaCollineauxLoups est d'une beauté diabolique. Cruel, anxiogène, mais terriblement addictif, ce livre est le cri effroyable d'une âme damnée qui donnerait tout pour se racheter et éradiquer le monstre avec qui elle doit cohabiter. Une immersion éprouvante dans la fabrique du mal. Âmes sensibles s’abstenir...
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@le.tripode
💥#FRATRIE "Souviens-toi. Mais pourquoi ? Pour n 💥#FRATRIE
"Souviens-toi. Mais pourquoi ? Pour ne pas le refaire ? Mais tu le referas. Un savoir qui n'est pas intimement relié à soi est vain." Raconter une visite à #Auschwitz ratée et, de surcroît, avoir le talent de le faire avec causticité, ironie et tendresse, ce n'est pas donné à tous les romanciers. Telle une équilibriste, Yasmina Reza évolue sur le fil du rasoir et parvient à distiller de l'humour là où on ne l'attend pas. La famille Popper, fratrie juive dont Serge est l'aîné, prend un malin plaisir à s’écharper. Suite au décès de la mère, qui n'a pas survécu une journée au calvaire du lit médicalisé, Serge, Jean - son frère cadet qui nous relate les faits, et Nana - la dernière qui a épousé un gauchiste assisté, se retrouvent embarqués dans un voyage sur les traces de leurs ancêtres hongrois victimes de la #Shoah. Pèlerinage mémoriel censé ressouder la fratrie fragilisée par les morts qui se sont succédé et les rancœurs nourries depuis des années. Nul doute, Yasmina Reza a le sens de la scène. Avec en fond sonore des bruits ferroviaires - ayant pour vocation de faciliter l'immersion, et pour décor des fils barbelés artificiellement recréés, Auschwitz apparaît comme un lieu de pèlerinage désincarné qui, par un processus inversé tendant à le sacraliser, s'est retrouvé banalisé. À mille lieux des images que le film de #ClaudeLanzmann a gravées sur nos rétines et des mots de #CharlotteDelbo, Auschwitz est investi par les touristes et leurs cannes à selfie. Décalage vertigineux qui fait grincer des dents. C'est dans cette oscillation subtile du tragique au comique, cette vision du sacré profané par la réalité et dans l'intelligence de dialogues cinglants parfaitement rythmés, où les répliques fusent faisant fi du politiquement correct, que réside la réussite du roman. Serge, personnage truculent aussi agaçant que touchant refusant obstinément de se plier à un devoir de mémoire imposé, simulacre qui n'empêchera pas les hommes de recommencer, donne son titre au roman, ainsi que toute sa portée. Un livre cynique, subversif, drôle, mélancolique et désabusé à la fois.
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@flammarionlivres #yasminareza #serge #rentreelitteraire2021
🏳️‍🌈#COUPDEFOUDRELITTERAIRE
"S+L, le goût du sel." Association éphémère, duo précaire, passion amoureuse partie en fumée le jour où Lucas - vingt ans, étudiant engagé - tombe, roué de coups par des militants excités à l'idée de casser du "pédé". #Premierroman époustouflant de la rentrée de janvier, De sel et de fumée est un des plus beaux textes que j'ai lus ces dernières années ! L'incipit ravageur donne le ton. Annonciateur d'un roman fulgurant, d'une histoire d'amour tragique portée par une langue sèche, contenue, brute, parfaitement maîtrisée, incisive, creusant des sillons chargés d'émotions. Une lame de fond d'une puissance inouïe qui ravit, laisse exsangue, vidé, le lecteur assiégé. Dévasté par la perte de son amant, Samuel remonte le fil de leur relation. Lucas, hétérosexuel, le regard aguicheur et le charme dévastateur, provincial "monté" à Paris, transfuge de classe - statut qu'il peine à assumer, rencontre Samuel, juif, bisexuel, bourgeois de gauche, né au sein d’une famille aisée où les langues sont déliées et la sexualité un sujet librement évoqué. Lentement le désir sape les fondations de leur amitié, s'insinue dans leur intimité, obsédant, entêtant jusqu'à les faire flancher. Le choc est violent. Avant d'assumer, ils vont devoir s'apprivoiser. C'est un processus qui prend du temps. Un ballet maladroitement exécuté, oscillant entre un amour incandescent et une haine viscérale. Si les sentiments sont là, les différences de classe persistent et le combat de Lucas auprès des antifas maintient Samuel en retrait, exaspéré par le bandana rouge, les fumigènes, l'attirail général que Lucas revêt pour aller manifester. Samuel demeure étranger à la nécessité qui habite Lucas d'aller défendre des droits dont il a toujours bénéficié. Agathe Saint-Maur saisit avec acuité la fugacité des relations et retranscrit brillamment l'impermanence de nos existences. La rapidité avec laquelle l'autre peut nous échapper et l'amour s'évaporer, pour laisser place à l'effroi d'habiter un monde privé de l'être aimé. Une vie tronquée enveloppée d'un sentiment d'insécurité qui ne la quittera plus jamais. Chapeau bas !
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@editions_gallimard #agathesaintmaur #deseletdefumee
👋 #BYE2020 La fin des temps. Titre de circonsta 👋 #BYE2020
La fin des temps. Titre de circonstance pour clôturer l’année 2020 et entamer 2021 l’esprit empli de la magie des mots d'#HarukiMurakami. À cheval entre deux mondes, le "Pays des merveilles sans merci" et la "Fin du monde", deux hommes voient leur vie basculer en miroir simultanément. L’un, programmeur au service de l'État, est contacté par un mystérieux scientifique vivant reclus avec sa petite-fille rondouillarde près d’un repère de ténèbrides. Bestioles peuplant les bas-fonds d’un Tokyo futuriste, où la guerre informatique entre programmeurs et pirateurs fait rage. Deux entités se disputent le monopole du contrôle de l'information et œuvrent secrètement à l'écart de la population à asseoir leur organisation. Prié de pratiquer le shuffling, une opération hautement confidentielle visant à brouiller des données, le programmeur comprend qu'il a un rôle à jouer dans cette lutte acharnée. Qu'il n'est qu'un maillon entre les mains des puissants. Parallèlement, dans une ville "parfaite" où le temps semble être à l'arrêt, un lieu paisible où les hommes sont privés de cœur et donc de sentiments, un homme dont le passé tend à s'effacer doit se séparer de son ombre pour accéder à l'immortalité. Chaque hiver, des licornes au pelage doré meurent, succombant sous le poids des émotions de ceux qui s'en sont délestés à l'entrée de la cité. Offrant ainsi leur crâne au liseur de "vieux rêves" chargé de les déchiffrer. Refusant d'abdiquer, l'ombre travaille à les faire s'évader. Quel lien unit ces deux hommes qui ne se sont jamais rencontrés ? Par quelle magie leurs vies s’avèrent intimement liées ? Gorgé d'onirisme, le roman de Murakami nous entraîne dans un univers merveilleux où le réel s'étiole délicatement faisant place à la fantasmagorie et au pouvoir de l'imagination. Alors que le temps est compté, que la fin du monde est tout près, la solution réside dans l'élucidation du mystère qui entoure ces destins enchâssés. Comme à son habitude, l'écrivain nippon s'amuse à laisser en suspens la fin de son roman. Plutôt que de chercher à rationaliser, il est délicieux de se laisser envoûter par la douce mélodie de Murakami.
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@editions1018 #murakami #lafindestemps
✨#LIVREDECHEVET "Entrez en vous, sondez les prof ✨#LIVREDECHEVET
"Entrez en vous, sondez les profondeurs où la vie prend source ; vous y trouverez la réponse à la question «dois-je créer ?»". #Lettresaunjeunepoete de #RainerMariaRilke dépasse le cadre d'un échange épistolaire entre un aspirant poète et le grand écrivain autrichien. Manifeste philosophique, guide spirituel, ce petit ouvrage d'une intensité rare sonde les origines de la création artistique et propose une réflexion ontologique, en faisant de la patience une vertu cardinale. Rilke fonde la valeur d'une œuvre, sa légitimité à exister, sur la nécessité existentielle qui la fait naître. Le caractère impérieux d'écrire ressenti au fond de soi. Au préalable encore faut-il avoir éprouvé son individualité, avoir creusé profondément en soi, accepter le vertige, l'angoisse que peuvent procurer une extrême solitude : "votre solitude, vous sera un appui, et c'est à partir de vous-même que vous trouverez tous vos chemins". La solitude est aussi une manière d'appréhender le monde, les autres. L'altérité n'est envisageable que si au préalable nous faisons l'expérience de notre individualité. Rainer Maria Rilke développe une réflexion sur l'amour, le couple, cette épreuve ultime comme un aboutissement du processus de maturation. L'éloge de la solitude se fait éloge de la sexualité. L'union entre deux êtres nécessite une phase de préparation, une réclusion pour atteindre une forme de maturité, de disposition à aimer véritablement. Ce voyage intérieur, cette réclusion volontaire, n'est pas une exclusion, bien au contraire, mais permet in fine de s'ouvrir sur l'extérieur, d'appréhender l'autre dans le respect de ce qu’il est. Aussi, la procréation, l'acte charnel et la création intellectuelle participent d'un même mouvement. La volupté est une nourriture terrestre. Une affaire sérieuse, qui ne souffre pas la légèreté. Puisque l'intellect y puise son inspiration. L’amour est un apprentissage sur la durée, non un processus inné. "Ceux qui, dans les nuits, se rejoignent et s'enlacent dans les bercements de la volupté, ceux-là font un travail sérieux, ils amassent des provisions de douceurs, de profondeur et de force pour le chant d'un poète à venir."
🪄#GONCOURT2020 🪅 L’anomalie, #prixGoncourt 🪄#GONCOURT2020 🪅
L’anomalie, #prixGoncourt 2020 ? À mi-chemin entre la #SF, l’#anticipation, la #dystopie, le #thriller, une série américaine au scénario calibré et un pastiche français, rien ne prédestinait le roman d’@herve_le_tellier à rafler le plus prestigieux des prix littéraires français. Son pedigree aurait du l’exclure d’office des listes. Et pourtant... Les membres du jury semblent s’être concertés pour distinguer une œuvre ROMANESQUE, la victoire de l’imagination sur l’#autofiction, l’#exofiction, la bio romancée... bref le moi décliné jusqu’à plus que satiété. Puisque c’est de cela qu’il s’agit au fond. Depuis des années, les tables des libraires croulent sous le poids du « JE » tout-puissant. Du nombrilisme français le plus exacerbé. Corolaire du marasme ambiant ou simplement de l’incapacité de certains à s’extraire de leur « JE » étriqué et pas forcément très intéressant ? Cette fois-ci, s’en est fini, il semblerait. Si la littérature étrangère regorge de romans captivants, de fictions où triomphent l’imagination et d’intrigues travaillées à la perfection, il était temps que le roman français décide d’en faire tout autant et de laisser de côté apitoiement et ressentiment. Merci Hervé Le Tellier et l’académie Goncourt d’élargir les horizons du « moi » autocentré ! 🙌

« Le mathématicien observe cet homme primaire (président des États-Unis), et il se conforte dans l’idée désespérante qu’en additionnant des obscurités individuelles on obtient rarement une lumière collective. » #sotrue

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