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COUPS DE COEURLITTÉRATURE ALLEMANDE

Melnitz, Charles Lewinsky : la vie d’une famille juive entre respect des traditions, tragédies personnelles et drames historiques de 1871 à 1945 en République helvétique {Prix du meilleur livre étranger 2008}

Publié sur mai 2, 2024mai 7, 2024
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Oublier ? Ils n’oublient rien. Sauf peut-être la vérité. Mais pas les mensonges. […] ces histoires, ils continuent à les raconter, et ils y croient. Quelquefois ils disent : « Nous sommes des gens modernes et, par conséquent, n’ignorons pas que tout cela est faux », mais pour autant ils ne cessent pas de le croire. C’est chevillé dans leur tête. Le mensonge a beaucoup de tenons. Parfois, il ne se fait plus entendre pendant quelques années, mais il est seulement en sommeil, refait ses forces. Un jour […] il se réveille.

Tout débute en 1871, pendant la guerre franco-prussienne au sein d’une famille traditionnelle juive…ou plutôt, non. L’histoire commence bien avant, il y a 2 000 ans, et s’il faut se montrer tatillon en fixant une date exacte, le point d’orgue, l’origine macabre d’où découle toute la lignée Meijer, disons 1648 avec les Cosaques de Chmjelniski, les pogroms en Ukraine et à Lublin, avec cet aïeul un brin taquin : oncle Melnitz, ayant écopé d’un nom qui n’est pas le sien. Touche fantastique d’une lecture immersive au charme fou, dont le voile entourant l’identité de ce personnage central traversant les époques, faisant fi de toute chronologie, ne sera levé qu’à la fin. L’oncle Melnitz est une figure spectrale rendant régulièrement visite à ses descendants, inoculant son pessimisme, rodant comme la mort, jouant sa partition à la manière d’un oiseau de mauvais augure : Toc ! Toc ! Oyez ! Oyez ! Écoutez-moi bien, ouvrez grand vos écoutilles : l’Histoire finit TOUJOURS par se répéter ! Selon une périodicité variable et des moyens plus ou moins évolués, fonction du degré de modernité de la société, certes, mais l’antisémitisme latent pointe inévitablement le bout de son nez. L’oncle Melnitz fait office de mémoire, qui flanche chez certains, quand d’autres n’oublient pas, démentant l’adage selon lequel « jamais plus, ça n’arrivera ». Éleveur de bétails et artiste en Guématriah, Salomon Meijer est un homme respecté, notable de la communauté juive d’Endingen, l’une des deux villes en Suisse où les Juifs au 19e siècle avaient le droit de résider. Bien que jouissant de l’égalité politique – octroyée en 1866, les Juifs restaient encore cantonnés à des zones de résidence étroitement délimitées. À la table du dîner, un homme fait irruption, le visage barré d’un bandeau taché. Golda – épouse Meijer – sa fille Mimi et Hanelle – orpheline recueillie lors d’un voyage d’affaires en Alsace – se précipitent auprès de Janki. Ce parent éloigné, débarqué comme un coup de vent dans leur vie, donne le la d’une saga familiale monumentale, où les portes s’ouvrent sur des inconnus et se claquent sur des rancœurs tenaces, que seule la promiscuité familiale favorise à un tel degré d’intensité. Dans la veine des grandes fresques romanesques faisant s’entrelacer la petite et la grande histoire, rendant compte des tragédies personnelles à l’aune des événements politiques, Melnitz retrace 75 ans de la vie d’une famille juive de 1871 à 1945 en République helvétique. En creux, se dessinent les mutations profondes du judaïsme : accélération du processus de sécularisation, exigences de l’assimilation, avec pour corollaire une perte de repère, un repli communautaire ou la dilution de l’identité juive dans le temps ; magnifiquement incarnées par le renouvellement naturel des générations. Souffrant de sa mise au ban de la bonne société chrétienne zurichoise, François à la tête d’un grand magasin s’émancipe de rites millénaires jugés archaïques et anachroniques – socles ayant assuré la pérennité de la religion au fil des générations (l’interdiction de travailler à chabbat, le respect de la cacheroute règles alimentaires juives, l’accomplissement des mitsvot, la Ché’hita abattage rituel…) pour se convertir au christianisme. Par pur opportunisme, certes, mais le geste en dit long sur son désir de se délester du fardeau inaliénable – puisque hérité de la mère – et encombrant de sa judéité.

D’autres se procurent ce dont ils ont envie avec de l’argent, avait-il dit, François, lui, a voulu se le procurer par le baptême. […]

On perd la mémoire quand on se fait baptiser. Tu as déjà oublié le J. Le J comme Juif. Il a disparu, sans doute ne voulais-tu plus être un Meijer avec un J. […] Tu t’es simplifié un tas de choses, n’est-ce pas ? Ton J, as-tu au moins pu le vendre ? En tirer un bon prix ? Une lettre aussi spéciale.

Mais, qu’en est-il de l’impact sur les enfants ? Peut-on faire table rase de son identité pour se glisser dans une nouvelle comme on changerait de vêtement ? Par ricochet, en coupant avec ses racines, François entraîne son fils Alfred dans un vertigineux conflit identitaire, dont Charles Lewinsky retranscrit les méandres, tiraillements et désœuvrements, à l’instar d’un Gaspard Hauser chez Jakob Wassermann ou d’un Jegor Karnovski (La famille Karnovski d’Israel Joshua Singer), héros mishling, issu d’un mariage mixte, tiraillé par sa double appartenance – antinomique – le condamnant dans l’Allemagne nazie.

Le pauvre garçon ne sait pas où est sa place, pensa-t-il. C’est le pire qui puisse vous arriver. […]

Il était malheureux, mais l’avait dit sans se plaindre, une simple constatation, un médecin faisant son diagnostic. Désirée avait-elle entendu parler de Gaspard Hauser ? Il se sentait ainsi, comme s’il avait perdu une partie de lui-même et ne savait plus où était sa place. « Je suis toujours assis entre deux chaises. Tu comprends ce que je veux dire ? »

Ce n’est pas le seul point commun qui relie l’écrivain suisse à l’auteur yiddish, qui partage avec son frère Isaac Bashevis Singer – Prix Nobel de littérature 1978, la verve du conteur capable d’osciller du tragique au comique, empruntant à l’humour juif, pour redonner ses couleurs au Yiddishland englouti. Bassin plein de vitalité, à la fois espace culturel, linguistique, politique, logé au cœur de l’Europe de l’Est, foyer des communautés ashkénazes, vibrant au rythme du folklore juif des shiddoukhim, rendez-vous arrangés se soldant – au hasard des attractions spontanées et affinités électives – par une union heureuse ou une association dépareillée, des célébrations : brit milah, Seder, Yom Kippour, Kaddish, mais aussi des divorces, tromperies, jalousies, dissensions politiques déchirant les familles. Usant de son libre arbitre, chaque personnage impulse une direction personnelle à son destin, tout en inscrivant sa trajectoire dans celle de son époque. À l’instar de l’engagement syndicaliste d’un Zalman Kamionker débarqué des États-Unis et originaire de Galicie, qui après une demande en mariage anthologique élargit la Mischpo’he, ou le rêve sioniste et socialiste d’Hillel se formant à l’agriculture avant d’intégrer un kibboutz en Palestine ; postures laïques aux antipodes de l’orthodoxie de Ruben. Comme Lion Feuchtwanger (Les enfants Oppermann) avant lui, Charles Lewinsky souligne la lâcheté avec laquelle une famille bourgeoise est frappée de cécité face à la réalité des camps de concentration et la flambée de l’antisémitisme. Sont à mettre sur le même plan, par leur prise de conscience tardive suivie d’un acte de résistance héroïque, un Arthur Meijer et un Gustav Oppermann. Ce dernier, travesti, s’infiltre dans un camp pour collecter la preuve des atrocités commises par le Reich allemand. Ainsi, chacune à sa façon, les cinq générations de Meijer, Pomeranz, Kamionker et Rosenthal, forment un maillon spécifique dans la chaîne de transmission, modifiant en profondeur le rapport à la religion et la nature des liens d’appartenance à une communauté, qui, grâce à la neutralité suisse pendant la Seconde Guerre mondiale, a pu passer entre les mailles du filet du traumatisme que sera, à jamais, la Shoah.

Mon appréciation : 5/5

PRIX DU MEILLEUR LIVRE ÉTRANGER 2008

Date de parution : 2006. Grand format aux Éditions Grasset, poche aux Éditions du Livre de Poche, traduit de l’allemand par Léa Marcou, 960 pages.

Idées de lecture...

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