Rarement un auteur a autant mérité un prix, que Philippe Jaenada le Prix Femina en 2017 pour La serpe. La serpe c’est une enquête foutraque, formidable, 635 pages d’une lecture jouissive, menée tambour battant par l’auteur, lui-même. À mi-chemin entre Hercule Poirot et l’inspecteur Columbo, Philippe Jaenada ne brille pas par l’exactitude de ses recherches mais, fin limier qu’il est, par son acharnement à scruter les faits, la personnalité des acteurs, à renifler chaque indice aussi scrupuleusement qu’un chien truffier. Philippe Jaenada a trouvé son filon, déjà utilisé pour son précédent roman La petite femelle, qui lui avait valu un torrent d’éloges. Justicier un brin pataud, il se plaît à réhabiliter des individus supposés d’office coupables et victimes d’une enquête menée à charge. Henri Girard, qui troquera des années plus tard son patronyme, qui lui colle à la peau, pour celui de Georges Arnaud, est accusé en 1941 d’avoir trucidé à coups de serpe son père, sa tante et la bonne, au château d’Escoire. L’affaire défraie la chronique. Malgré l’acquittement, il restera aux yeux de tous le coupable idéal. Lui, l’enfant terrible, le « sale gosse », comme tout le monde se plaît à le qualifier. Capable de soutirer 100 000 francs à sa tante en fomentant son propre enlèvement. De parenthèses en digressions, Philippe Jaenada entend éclairer notre lanterne et élucider le triple meurtre. Ce n’est pas parce qu’on est un noceur infatigable, un adepte du tire à la carabine pour se calmer les nerfs et en faveur de l’égalité des sexes en matière de claques, que nécessairement on se défoule à coup de serpe sur sa famille… Une énième enquête, vous me direz ? Certainement pas ! La serpe est un petit bijou. Philippe Jaenada s’est vu reprocher d’être un auteur prolixe, le roi de la digression, du passage du coq à l’âne et du poney au hérisson, mais justement tout le charme de ce cluedo géant réside dans la volubilité de l’enquêteur amateur, les chemins détournés qu’il emprunte, et la drôlerie avec laquelle il se met en scène. Un pur moment de bonheur !
Après Constantinople, Sophie Van Der Linden : rentrée littéraire 2019 (#RL2019)
Quelle plume ! De Sophie Van Der Linden, je connaissais La fabrique du monde. Un premier roman d’une concision remarquable écrit à la manière d’un conte cruel. Dans ce troisième roman éblouissant, elle réitère un procédé littéraire qu’elle maîtrise parfaitement. Dans une langue imagée à l’esthétisme travaillé, elle embrasse toute la richesse des paysages d’Orient. Début du 19e siècle. Un convoi d’artistes venu d’Occident pose pied à Constantinople. Ensorcelé par l’exotisme des paysages, les effluves entêtants des épices d’Orient, par la beauté des jeux de lumières et des clairs obscurs révélant les subtilités d’une architecture complexe, un peintre français décide de poursuivre son voyage. En réalité, cette décision est le fruit d’une obsession. Son œil exercé a su percevoir, dans le tombé délicat du drapé des fustanelles, un sujet d’étude à la hauteur de son talent. Frustré par ses échecs répétés à fixer le mouvement du tissu sur la toile, lui qui pourtant excelle à reproduire la réalité, entreprend un voyage à destination d’une fabrique de tissu nichée dans les montagnes de l’Empire ottoman. Après Constantinople est un voyage initiatique qui marque la fin d’un ailleurs modelé par notre imaginaire d’étranger, préférant occulter ce qui blesse le regard mais que l’on se contente d’effleurer. Le peintre français au contact d’une femme énigmatique à la sensualité raffinée découvrira l’envers de ce qu’il n’avait jusqu’alors qu’entraperçu. Une vérité d’une violence crue, bien loin de l’image idéalisée du pays des contes des Mille et Une Nuits. L’auteure interroge la facilité avec laquelle l’homme se rend prisonnier d’une réalité fabriquée. La projection occidentale d’un Orient fantasmé. Cette construction de notre esprit est si ancrée, que s’en défaire requiert de fournir un effort, de sortir de notre zone de confort pour aller à la rencontre de cultures inconnues. Et surtout ne pas être tenté de plaquer ce qui nous est familier. L’auteure est une conteuse formidable. Son écriture incarnée recèle une poésie inouïe.
De la même auteure…
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Le matin est un tigre, Constance Joly : premier roman (#RL2019)
Le matin est un tigre puisque la vie est un défi. Pour certaines personnes plus que d’autres, et Alma est de celles-là. Constance Joly explore dans un premier roman très réussi et mâtiné de poésie la relation fusionnelle entre une mère et sa fille. Hypersensible, Alma est enclin à la mélancolie. Ses pensées s’engouffrent inéluctablement dans les méandres de son esprit angoissé. Mais depuis quelques temps, la santé de sa fille l’accapare tout entier. Billy s’affaiblit. Elle s’efface petit à petit. L’adolescente souffre d’un mal mystérieux qui échappe au diagnostic des médecins. Jusqu’au jour où celui-ci tombe comme un couperet. Billy a une tumeur. Il faut l’opérer d’urgence. Alma se braque. Les spécialistes se trompent, ils ne saisissent pas. Un chardon s’est logé dans la poitrine de sa fille, elle n’est pas atteinte d’une maladie. Cette plante épineuse à la beauté sauvage a pris racine. Lui retirer reviendrait à la condamner. Il faut la laisser se déployer. Alma n’en démord pas, seule une mère a ce type d’intuition. À travers ce premier roman aux allures de conte, Constance Joly interroge les notions de filiation et de transmission. Alma a t-elle insufflé à Billy son mal-être ? Malgré ses efforts au quotidien pour tenter de l’étouffer. Peut-on préserver ceux que l’on aime de ce que l’on est ? Alma est sûre de son fait, le lien quasi télépathique qui les unit a joué le rôle de vecteur dans la contagion du mal qui ronge Billy. Le chardon a migré de son corps vers celui de sa fille. Pour qu’il se résorbe, encore faut-il qu’elle dompte le sien. Dans une langue d’une rare intensité, Constance Joly pose la question de l’hérédité, de l’influence involontaire exercée par les êtres qui nous sont chers. Les parents peuvent-ils être tenus responsables de l’évolution de leurs enfants ? Constance Joly exprime magnifiquement bien la douleur d’une mère, persuadée d’avoir échoué à protéger son enfant, et rend compte avec des mots où affleure l’émotion le combat qu’Alma livre pour maîtriser ses démons.
Une déferlante de premiers romans, où l’onirisme prend le pas sur le réalisme
Depuis quelque temps, des primo-romanciers font le choix de proposer une vision sublimée de la réalité. C’est le cas de Constance Joly, mais également de Jean-Baptiste Andrea (Ma reine), Gilles Marchand (Une bouche sans personnes, Un funambule sur le sable), Olivier Bourdeaut (En attendant Bojangles), et beaucoup d’autres. Cet essor des romans octroyant une place aussi conséquente à la poésie, aux rêves et à l’imagination, traduit, à mon sens, un sentiment de frustration. La littérature compense la trivialité de nos existences en y distillant du merveilleux. Les livres enrichissent la palette de notre nuancier, colorisant le paysage monochrome terriblement anxiogène dans lequel on se laisse engluer. Ces écrivains l’ont compris, exprimer la violence, la différence, le sentiment d’oppression et d’exclusion…n’implique pas nécessairement de se rapprocher au plus près de la réalité. Au contraire, en adoptant un ton faussement léger, ils en dénoncent toute la cruauté. Ils soulignent la nécessité, pour sauver sa peau, de maintenir une certaine distance. De se créer une bulle dans laquelle il serait possible de se réfugier afin d’échapper aux injonctions de bonheur instantané, qui nous sont assénées à longueur de journée. Condition sine qua non pour continuer à avancer dans un monde où l’imagination se réduit comme une peau de chagrin. Le conte n’est-il pas le meilleur moyen de traduire le monde tel qu’il est ? Les fables de La Fontaine, la parfaite représentation d’une société gangrénée par le pouvoir et les vices ? L’allégorie embrasse avec subtilité toute la palette des comportements humains. Peut-être est-on arrivé à un point culminant, un rejet tel qu’un retour à l’essentiel s’avère salutaire. Dès lors, le conte est à envisager comme un intermédiaire permettant de se reconnecter avec le réel. Pour l’apprivoiser autrement. Ne plus le fuir, mais l’envisager différemment. La littérature comme toujours est un très bon outil pour prendre le pouls de la société.
Conclusion
Constance Joly signe un premier roman d’une délicatesse infinie, dans lequel elle interroge le lien ténu entre une mère et sa fille. Le matin est un tigre évolue à la lisière du conte. La morale est certes attendue, mais joliment amenée. De sorte que l’on ressort conquis de ce premier roman.
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Vigile, Hyam Zaytoun : rentrée littéraire 2019 (#RL2019)
Vigile est un premier roman à la fois court et intense, dans lequel Hyam Zaytoun revient sur une expérience traumatisante, vécue il y a des années. La primo-romancière exprime dans un souffle la peur de perdre l’être aimé, la violence des émotions face à l’angoisse d’une situation où rien n’est plus maîtrisé. Où le sort de l’autre se situe entre les mains du destin. Une roulette russe à laquelle sa vie est inextricablement liée. Dans ce texte, la concision est au service de l’émotion. Chaque mot est pesé. L’histoire qui nous est racontée est celle d’une femme qui se réveille en pleine nuit, à côté d’elle son compagnon gît inanimé, les yeux vitreux, le souffle coupé. Les pulsations de son cœur sont infimes, à peine perceptibles. Se pourrait-il qu’on lui fauche son mari comme cela au beau milieu de la nuit ? Combien paraît insignifiante la dispute qu’ils ont eu juste avant, face à la réalité qui les rattrape si violemment. Puis, tout s’accélère. Les gestes qui sauvent sont administrés. Massage cardiaque. Attente des pompiers. Transport à l’hôpital. Opération. Réanimation. Plongé dans un coma artificiel, celui qu’elle aime ne répond pas à ses appels, ses « reviens-moi » et ses « je t’aime ». L’urgence cède le pas à l’attente. À ce temps qui s’égraine, ces longues minutes qui s’étirent, entrecoupé par les visites de la famille, des amis. Tous, un peu sonnés par la nouvelle, sont venus apporter leur soutien. Hyam Zaytoun souligne l’insignifiance de nos existences. Elle nous administre une piqûre de rappel. La vie ne tient qu’à un fil. La narratrice se saisit de ce temps en suspens pour laisser affluer les souvenirs d’une vie partagée. Réminiscences d’un passé qu’elle voudrait faire durer. L’incongruité de la situation, qu’elle n’aurait pu concevoir quelques heures auparavant, est propice à faire émerger des questions existentielles. Est-elle apte, seule, à protéger ses enfants ? Hyam Zaytoun rend compte de cette confusion des sentiments dans un récit aux vertus cathartiques. Les mots deviennent les détenteurs de sa douleur, la délestant d’un poids lourd à porter.
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La goûteuse d’Hitler, Rosella Postorino : rentrée littéraire 2019 (#RL2019)
En 2014, Rosella Postorino saisit un entrefilet dans la presse italienne évoquant l’incroyable histoire de Margot Wölk, la dernière goûteuse d’Hitler. Sa curiosité piquée, elle décide de s’inspirer de cette histoire vraie, entrecoupée de fragments historiques dont la véracité a été attestée, pour rendre compte du quotidien de femmes sommées de risquer leur vie pour protéger celle du Führer. Parmi celles choisies, certaines accueillent leur mission avec un excès de zèle, preuve ultime de leur dévouement au parti, tandis que d’autres affichent leur désapprobation. Rosa est l’une d’elle. Son mari parti, elle emménage chez sa belle-famille. Chaque jour, avec une précision d’horloger, les SS viennent la chercher. Et nul ne sert de tenter de soustraire à la tâche qui lui incombe. La sanction ne manquerait pas de tomber. De cette promiscuité forcée entre les goûteuses, naîtra une certaine intimité, qui se muera pour quelques-unes en une solide amitié. Elles partageront la crainte à chaque repas d’être intoxiquées, l’effroyable sensation de n’être que des cobayes, des soldats sans armée menant des existences où toutes velléités de résistance ont été étouffées. Obéir et se taire sont les mots d’ordre à respecter. Mais la nature humaine est ainsi faite, que même dans les situations insoutenables l’homme trouve une consolation. Ces femmes qui évoluent en circuit fermé éprouvent de la compassion, tissent des liens, défendent leurs intérêts communs avec leurs peu de moyens. La vie continue avec son lot de complications, résistant à l’atmosphère mortifère. La goûteuse d’Hitler est un récit passionnant, éclairant un pan de l’histoire allemande qui m’était jusqu’alors inconnu. Rosella Postorino, sous la forme d’une exofiction, sonde la force de l’instinct de survie. La férocité avec laquelle l’homme se rattache à la vie, ainsi que sa capacité à s’adapter, tel un objet malléable entre les mains d’un esprit démoniaque, animé du désir d’observer jusqu’où la créature qu’il a créée est-elle capable de se contorsionner avant de se briser.
Solidarité féminine
Il n’est pas chose aisée de se projeter dans le quotidien de ces femmes tenues cloîtrées dans un lieu exigu, avec pour mission d’avaler les aliments destinés au Führer, afin de s’assurer qu’ils ne sont pas empoisonnés. Prennent-elles leur rôle de bouclier humain à cœur ou bien s’y résignent-elles, conscientes de l’insignifiance de leur existence ? De leur disposition d’esprit on ne connaît que le parti pris du roman. La goûteuse d’Hitler n’est pas un document. Et pourtant, j’aurais adoré connaître l’envers du décor. Rosella Postorino a fait le choix de la fiction et signe un roman qui se lit comme un page turner. Les pages défilent vers l’issue que tout le monde connaît. Qu’adviendra-t-il de ces femmes ? Elles, que les épreuves ont soudées et qui ont su se rassembler pour former un semblant de communauté. Du moment où Hitler prend ses quartiers en Prusse orientale jusqu’à la déroute de l’armée allemande, soit de 1943 à la fin de la seconde guerre mondiale, elles vivront côte à côte. Rosella Postorino ne porte pas de jugements sur ses héroïnes. Au contraire, laissant de côté des considérations qu’elle ne peut que supputer, elle fait le choix de souligner avec finesse l’éclosion du sentiment d’amitié. La solidarité qui marque la fin des hostilités. C’est en cela que ce roman est touchant.
Conclusion
J’entame cette rentrée littéraire 2019 avec un roman captivant. Si vous aimez les romans historiques et les biographies romancées, foncez ! Vous allez vous régaler. 😉
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Un sac de billes, Joseph Joffo : la fuite de deux enfants juifs sous l’Occupation (#ClassicBooks)
Un sac de billes est un récit empreint d’une profonde humanité, malgré la gravité du sujet. Publié en 1973, il connut à sa parution un succès retentissant. L’enthousiasme suscité par cet écrit autobiographie retraçant la fuite de deux enfants juifs sous l’occupation demeure encore aujourd’hui intacte. Paris, 1941. Joseph et Maurice Joffo ont respectivement dix et douze ans le jour où leur père les convoque pour leur annoncer leur départ imminent. Victimes des persécutions menées à l’encontre de leur peuple des années auparavant, le grand-père paternel ainsi que la mère des deux jeunes garçons avaient déjà été contraints de s’exiler afin d’échapper aux pogromes. Cette fois-ci, c’est le cœur serré que leur père leur annonce que leur tour est venu. Riches de cinquante francs, la musette accrochée en travers de la poitrine, les deux frères entament un périple qui durera trois ans. La première épreuve de ce voyage consiste à franchir la ligne de démarcation pour rejoindre le reste de la famille passé en zone libre. Ponctuée de rencontres fortuites, d’anecdotes savoureuses et d’aides aussi précieuses qu’inattendues, leur histoire prend des allures de conte cruel. D’un jeu visant à déjouer la vigilance de l’ennemi pour sauver sa peau. Animés d’un féroce désir de vivre et d’une volonté de fer, Maurice et Joseph passeront systématiquement entre les mailles du filet et donneront du fil à retordre aux allemands. Pour le plus grand bonheur du lecteur. Raconté à hauteur d’enfant, Un sac de billes se lit comme un récit d’aventures. L’histoire formidable de deux garçons confrontés à la violence et à l’absurdité des grands. Le ton avec lequel Joseph Joffo évoque ses souvenirs sonne juste, mêlant la peur qui a dû l’habiter pendant ses jeunes années et la candeur de l’enfance. C’est également un texte fort sur la perte de l’innocence et son corollaire, l’insouciance. Loin d’être sombre, c’est un texte lumineux, bourré de charme et porté par une certaine grâce. Un classique à mettre entre les mains de chaque enfant !
Un livre pour les petits et les grands, à mettre entre les mains de tous les enfants !
Rares sont les ouvrages portant sur cette période pouvant être lus par des enfants. Un sac de billes est un texte à portée universelle destiné aux petits comme aux grands. Il est possible de l’envisager sous des angles différents en fonction de l’âge où on le lit. Évidemment le climat est tendu et les exactions commises par les nazies connues, mais le ton reste celui d’un enfant. Le cœur du roman ne se situe pas dans une description précise des crimes nazis mais dans la vitalité qui n’a cessé d’irriguer deux frères juifs qui pendant trois ans ont sillonné la France pour ne pas se faire attraper. À l’instar de La bicyclette bleue, du Journal d’Anne Frank, d’Au nom de tous les miens, ou encore de L’ami retrouvé, Un sac de billes fait partie de ces romans qu’il faut avoir lu. Entretenant ainsi le devoir de mémoire. C’est surtout l’occasion d’évoquer le sujet de l’Occupation de manière concrète et intelligible auprès des enfants. Enseigner l’histoire au travers du vécu est encore le meilleur moyen, il me semble, de les intéresser au sujet. Le témoignage de Joseph Joffo a été porté deux fois à l’écran. Devenu un bestseller, il mérite son succès et le doit essentiellement au courage incroyable dont ont fait preuve les membres de la famille Joffo, ainsi qu’au caractère cocasse des événements rapportés. Comme ce prêtre inflexible refusant d’abdiquer face à la ténacité dont font preuve les SS, qui en pleine déroute se préoccupent davantage du sort de Joseph et Maurice, retenus à l’hôtel Excelsior à Nice, qu’à leur défaite imminente. L’homme d’église ira jusqu’à trafiquer des certificats de baptême au nom de nos deux héros. Les sauvant ainsi de la déportation. Joseph Joffo rend un très bel hommage à ceux qui ont croisé sa route et ont su puiser en eux le courage de ne pas céder à la peur en collaborant avec les allemands.
Conclusion
Vous l’aurez compris, Un sac de billes est un INDISPENSABLE à avoir dans sa bibliothèque. Un livre qui se transmet de génération en génération, perpétuant ainsi le devoir de mémoire. Un récit bouleversant !
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New Year’s is Coming : {Bilan 2018}
L’année 2018 s’achève et avant d’entamer une nouvelle année pleine de promesses, place au BILAN !!! Pour l’occasion, je vous ai concocté une liste de mes coups de cœur absolus, lus cette l’année, des must-read à côté desquels il serait dommage de passer. Puis je ferai un bilan général de mes lectures un peu plus bas, en essayant d’être la plus concise possible 😉
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Des premiers romans
Parmi les premiers romans que j’ai lus cette année, trois se sont naturellement détachés. Pour l’émotion qu’ils ont su susciter – Fugitive parce que reine de Violaine Huisman, pour leur originalité – Fief de David Lopez, ou encore pour la justesse de ton d’un conte cruel raconté à hauteur d’enfant – La vraie vie d’Adeline Dieudonné, ces romans m’ont touchée.
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Des œuvres romanesques
La « tendance » depuis quelques années est aux déclinaisons de la bio, autobiographie, autofiction, biographie romancée, exofiction… Il semble donc que j’évolue à contre-courant, puisque les romans que j’ai le plus appréciés cette année sont de « vrais » romans. Des ouvrages portés par un souffle romanesque inouï. Des destins d’hommes et de femmes passionnants. Bien loin des élucubrations nombrilistes de certains auteurs dont la vie ne présente qu’un intérêt tout relatif. Et ça fait du bien !!! 😛 Mille petits riens de Jodi Picoult est un page-turner d’une efficacité redoutable, un portrait peu flatteur de l’Amérique communautaire aux forts relents racistes. Un ouvrage tristement d’actualité… Jaume Cabré, l’écrivain catalan prolifique, signe un roman exigeant avec Confiteor. Un récit dense d’une érudition folle. Où passe l’aiguille de Véronique Mougin véhicule un message d’espoir fort, et fait l’effet d’une bouffée d’air frais malgré la dureté du sujet évoqué. L’auteure retrace le chemin parcouru par un rescapé des camps de concentration jusqu’aux plus prestigieuses maisons de haute couture. Cécile Coulon s’attèle dans Trois saisons d’orage à ausculter les âmes torturées de personnages tiraillés entre passion et raison. Un roman sombre qui se distingue par la finesse de l’analyse psychologique. Mes deux chouchous sont Des nouvelles du monde de Paulette Jiles – un western au charme fou mené tambour battant par un duo de choc terriblement attachant – et le sublime Miniaturiste de Jessie Burton, dont je suis ressortie envoûtée. Je remarque que les livres que j’ai le plus aimés sont pour la plupart des ouvrages de littérature étrangère. La raison est assez simple, et je ne cherche pas à faire de généralités, mais les auteurs étrangers écrivent beaucoup de fictions, ils font preuve d’imagination et ne cherchent pas à entretenir systématiquement un lien ténu avec le réel.
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Des classiques
Cette année, j’en ai profité pour relire le chef d’œuvre d’Emily Brontë, Les Hauts de Hurlevent, des titres de mon auteur favori – Stefan Zweig, mais également pour dénicher de nouveaux classiques. Parmi ceux-là, le bouleversant Tanguy de Michel del Castillo, l’indispensable Pereira Prétend d’Antonio Tabucchi ou encore L’attrape-cœurs de J. D. Salinger.
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Des histoires d’amour
Deux ouvrages me viennent immédiatement à l’esprit dans cette catégorie. La seule histoire de Julian Barnes porté par une plume d’une finesse remarquable et la magnifique déclaration d’amour d’André Gorz à sa défunte épouse, Lettre à D..
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Retour sur une année de lecture !
L’année 2018, c’est un peu plus de quatre-vingt livres lus, et je ne compte pas ceux que j’ai abandonnés en cours de route. Eh oui ça arrive, ne me jetez pas la pierre ! La lecture doit rester un plaisir avant tout 😉 . D’ailleurs je fais une petite parenthèse sur le sujet. Comme Daniel Pennac le formule si bien dans son essai Comme un roman, dans lequel il désacralise la littérature tout en l’encensant, en énonçant les droits imprescriptibles du lecteur, je ne suis pas partisane de se forcer à finir une lecture quand celle-ci se révèle pénible. Personnellement, passé une bonne centaine de pages, lorsque je n’accroche pas, je n’insiste pas. L’objectif n’étant pas de s’écœurer. Mais il revient à chacun de choisir l’option qui lui convient (fin de la parenthèse).
Faire ce bilan a été l’occasion de faire un point sur mes activités de blogueuse. J’ai notamment réalisé que j’avais des manies de lectrice dont je n’avais pas forcément conscience auparavant. Il y a par exemple des moments clés dans l’année – comme les rentrées littéraires de septembre et janvier – où je vais lire beaucoup de nouveautés. Les lectures s’enchaînent, puis l’excitation retombe comme un soufflé. Je ne parviens plus vraiment à distinguer tel ouvrage par rapport à tel autre. Le risque, c’est simple, c’est le pire cauchemar de tout lecteur… J’appelle à la barre la MONSTRUEUSE PANNE DE LECTURE ! Assez proche de la sensation que l’on ressent à la fin d’un repas de noël, après avoir enfilé dix-sept parts de bûche 🙄 Je ne l’ai jamais vécue à 100% (ouf !), puisque j’utilise un moyen infaillible (à chacun sa méthode). J’entrecoupe ces périodes avec la lecture ou relecture de classiques. Faire ça me permet de prendre une bouffée d’air frais. Chaque lecteur a ses auteurs fétiches, ceux qu’il peut relire encore et encore sans jamais se lasser. Pour moi, ce sont les ouvrages de Stefan Zweig, des sœurs Brontë, d’Alexandre Dumas… Le GRAAL consiste à découvrir un auteur ou une œuvre que je ne connaissais pas. Ce fut le cas cette année avec L’attrape-cœurs de J. D. Salinger ou Pereira Prétend d’Antonio Tabucchi. Quant à Tanguy de Michel del Castillo, c’est peut-être le roman que j’ai le plus conseillé cette année. Si j’ai créé ce blog, c’est avant tout pour dire à ceux qui pensent que la lecture est un plaisir exigeant, qui demande du temps et de l’investissement, que le jeu en vaut la chandelle. Découvrir une voix, un univers, une plume, c’est de l’ordre de la révélation. Un plaisir immense et tellement gratifiant. Puisque l’on sait que ce n’est pas chose aisée que d’être ainsi touché. Alors je ne peux vous conseiller qu’une chose pour cette nouvelle année, c’est de prendre le temps, de ne pas partir avec des à priori négatifs de but en blanc, mais d’accepter que les plus belles choses requièrent un effort pour être appréciées.
Mes résolutions pour 2019
De mon côté, je vais continuer à chroniquer, lire, me tenir informer, échanger… afin de vous dénicher des pépites, des titres à côté desquels vous auriez pu passer. En espérant, que vous trouverez votre bonheur. Et surtout n’hésitez pas à me faire part de vos ressentis de lecteurs et à me conseiller des ouvrages que vous avez appréciés. Je n’ai qu’un seul objectif avec ce blog, vous donnez envie de lire. Alors je suis tout ouïe, chacune de vos suggestions sera la bienvenue ! 🙂
Quant à mes résolutions pour 2019, les voici :
- Me faire plaisir et lire au gré de mes envies.
- Ne pas culpabiliser si j’abandonne un roman, ce n’est peut-être tout simplement pas le bon moment. Rien ne m’empêche de reprendre ma lecture plus tard.
- Découvrir de nouveaux classiques et de nouvelles plumes.
- Poursuivre la lecture de certains auteurs (Carole Martinez, Cécile Coulon, Sorj Chalandon, Jonathan Coe, Julian Barnes, Serge Joncour, Jodi Picoult…)
- Ne pas partir avec des à priori (Don’t judge a book by its cover ! 😉 )
- Sortir de ma zone de confort.
Et vous, quels ont été vos coups de cœur ? Et quelles sont vos résolutions pour la nouvelle année ?
Je vous souhaite à tous une merveilleuse année 2019 !
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Les fureurs invisibles du cœur, John Boyne : rentrée littéraire 2018 (#RL2018)
Les fureurs invisibles du cœur, c’est le tumulte intérieur que le narrateur mettra du temps à apprivoiser. La frustration de ne pouvoir se montrer tel qu’il est dans un pays aux mœurs arriérées, cadenassé par la religion qui empoisonne toutes les strates de la société. Irlande, 1940. Cyril Avery est un nourrisson lorsque sa mère, elle-même bannie de sa communauté pour avoir fauté, le confie à un couple de gens aisés. Il vit une enfance solitaire, ses parents adoptifs étant peu enclin à lui prodiguer de l’affection. Ces derniers ne cessent de lui asséner qu’il est une pièce rapportée. C’est une fois en internat, que Cyril prend conscience de la nature de ses désirs refoulés, de son attirance pour les hommes et de l’impossibilité de l’exprimer. Être homosexuel en Irlande à cette époque est considéré comme un péché. Et vaut à celui qui sera attrapé d’être enfermé et jugé comme un être dégénéré. À travers le destin de Cyril, John Boyne critique avec virulence l’Irlande catholique conservatrice. L’influence exercée par l’église et la manière insidieuse avec laquelle toute tentative de contestation est étouffée. Les êtres considérés comme déviants n’ont d’autre choix que de vivre dans la clandestinité, constamment traqués, à l’affût du moindre détail trahissant le secret qu’ils s’échinent à dissimuler. Il évoluent avec une épée de Damoclès au-dessus de la tête. Les filles-mères, quant à elles, sont considérées comme des pestiférées. John Boyne signe un récit initiatique touchant et dresse le portrait révoltant d’une société d’un anachronisme sidérant. Loin d’adopter une vision manichéenne, il souligne aussi bien la lâcheté dont Cyril fait preuve pour éviter que son secret ne soit divulgué, que le courage qu’il faut pour s’émanciper. Ainsi, malgré les situations inextricables dans lesquelles Cyril se met, entraînant ceux qui lui sont attachés, on ne peut qu’éprouver une profonde empathie pour cet être tiraillé, à la fois honteux de ce qu’il est, et animé d’un besoin vital de s’affirmer. Un ouvrage terriblement romanesque.
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Des jours sans fin, Sebastian Barry : la fureur des hommes
Bien loin des westerns traditionnels, Des jours sans fin fait s’entrelacer la petite et la grande histoire à travers le destin d’un jeune irlandais,Thomas McNulty, débarqué en Amérique pour échapper à la famine qui sévit dans son pays. Enrôlé dans l’armée, il s’en va combattre les indiens, accompagné de l’amour de sa vie John Cole. Plus tard, il se battra du côté de l’Union pendant la guerre de sécession. Pris dans la machine infernale qu’est la marche de l’histoire, Thomas et John écriront la leur au cours des périodes d’accalmie. C’est ainsi que les soldats aguerris sillonnant les grandes plaines de l’Ouest, se déferont de l’uniforme pour se travestir en femmes, offrant des représentations burlesques à des hommes en quête de tendresse. Écrit à la première personne, ce récit est avant tout une réflexion sur le sens de l’Histoire et les étapes de construction d’une nation. Sur le besoin de suprématie inscrit dans l’ADN humain. La nécessité d’anéantir pour se construire. Sorte de destruction créatrice dont la matière est la chair humaine. Comme si pour exister, l’homme devait nécessairement effacer ce qui lui a préexisté, faire table rase du passé. La création d’une forme d’unité suppose d’écarter tout ce qui est étranger. La rage sourde qui habite Sebastian Barry surgit dans les descriptions de paysages saturés de couleurs et de lumière. Véritable explosion de matière. L’absurde et l’horreur des scènes de bataille sont sublimés par l’esthétique de la langue. La beauté surgit là où on ne l’attend pas, dans des images de corps mutilés, des amas de chairs sanguinolents, dans l’annihilation de l’homme par l’homme. Danse macabre maintes fois répétée. Sebastian Barry signe une œuvre ultra contemporaine, sous la forme d’un western revisité, dont le véritable sujet est le besoin de supériorité inhérent à l’homme. La constance avec laquelle l’on reproduit à l’identique un schéma sans parvenir à s’en détacher. La force du récit réside dans la puissance avec laquelle Sebastian Barry retranscrit la fureur des hommes et leur résilience face à une issue inéluctable.
Le sens de l’Histoire
L’Histoire peut se lire, à la lumière des successions de civilisations, comme une processus de destruction créatrice. Le déclin d’un peuple marquant l’avénement d’un autre. Les causes des extinctions sont multiples, pour beaucoup naturelles, pour d’autres l’œuvre de l’intervention humaine. Sebastian Barry évoque dans cette fresque historique et romanesque foisonnante, le génocide des indiens d’Amérique. Soit la volonté de coloniser et de s’approprier ce qui appartient à un peuple étranger. Mais également la lutte fratricide que fût la guerre de sécession. La scission de l’Amérique en deux territoires ennemis, qui jusqu’alors formait un tout uni. Il est passionnant de voir que le besoin de tuer revêt la même forme, que celui qui nous fait face soit un être qui nous ressemble ou pas. Dans ce chaos ambiant de mâles dominants, Thomas McNulty fait figure d’exception. Lui qui n’aspire qu’à vivre en paix, avec l’homme qu’il aime et l’enfant Sioux qu’ils ont adoptée. Le personnage est emprunt de douceur, et c’est avec la même délicatesse que Sebastian Barry évoque par touches le thème de l’homosexualité dans un univers virile. Le plaisir de revêtir des vêtements de femmes, de se raser de près, de laisser sa féminité éclore en toute liberté, la laisser pleinement s’exprimer et ne plus la brimer. Ces jours sans fin, où domine un vacarme assourdissant, sont parfois traversés d’une lumière, d’un éclat comme une parenthèse de félicité, qu’il est essentiel de savoir savourer. L’îlot de bonheur que le couple a su constituer est un espace préservé, à mille lieux du carnage des champs de batailles tapissés de morceaux de corps disloqués. Pour survivre à la violence des hommes, il faut savoir saisir ces instants de bonheur fugaces.
Conclusion
Des jours sans fin est un grand roman, qui demande de prendre son temps pour en saisir toute la richesse. Il faut se laisser imprégner par les mots de l’auteur, leur brutalité qui contraste avec la douceur du narrateur. Sebastian Barry porte un regard terrible sur notre société et rend compte avec brio de la férocité de l’âme humaine. Il revient à chacun de s’entourer de telle manière à s’en préserver.
Mon évaluation : 4/5
Date de parution : 2016. Grand format aux Éditions Joëlle Losfeld, traduit de l’anglais (Irlande) par Laetitia Davaux, 272 pages.
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Miniaturiste, Jessie Burton : un monde miniature plus vrai que nature
Nella est une jeune femme d’à peine dix-huit ans, l’esprit encore embué des fantasmes de l’enfance, lorsqu’elle rejoint à Amsterdam l’homme qu’elle vient d’épouser. Elle, qui s’imagine mener une vie d’épouse épanouie au bras d’un riche marchand, déchante rapidement. L’accueil, qui lui est fait, est annonciateur du peu d’intérêt qui lui sera porté. Elle est traitée comme une intruse dans cette maison, où chaque porte fermée dissimule un secret. Son mari se désintéresse d’elle, tandis que la soeur de ce dernier affiche une mine contrite et la traite comme une étrangère. Alors qu’elle tremble à l’idée d’être condamnée à mener une vie d’oisiveté, Johannes Brandt, son époux tente de l’éveiller en lui offrant un cadeau singulier. Une reproduction exacte de leur maison à échelle réduite. Pour meubler sa maison de poupée, Nella s’adresse à une miniaturiste. La première commande passée, les objets continuent d’affluer sans que Nella n’en ait formulé le souhait. Le choix de chaque objet atteste d’une observation fine du foyer. Ils sont autant de fragments révélateurs d’une existence d’épouse à peine entamée. Comme ce berceau miniature, alors que son époux se refuse à la toucher. Rien ne semble échapper à l’oeil scrutateur de la miniaturiste qui, avec une méticulosité qui confine à l’obsession, reproduit en format réduit le décor dans lequel évolue Nella. Qui est donc cette femme dont on ne connaît pas l’identité et qui s’amuse à pénétrer son intimité ? À l’instar des poupées russes, les habitants voient leurs secrets dévoilés, les couches de leur existence pelées une à une, les rapprochant un peu plus de l’indicible vérité. Jessie Burton construit un monde miniature plus vrai que nature. L’atmosphère gothique tend à renforcer le mystère. Le destin des habitants se trouve entre les mains d’un être énigmatique qui semble éprouver un plaisir sadique à agir dans l’ombre, leur donnant l’impression d’être des poupées de chiffon. Jessie Burton brouille la frontière entre le réel et l’imaginaire et signe une œuvre romanesque étourdissante.
Une romancière hors pair
Rare sont les romanciers qui parviennent à tisser une intrigue d’une manière si fine. D’autant que Miniaturiste est un premier roman. Tout comme dans son second roman, Les filles au lion, que j’avais beaucoup aimé, Jessie Burton brouille le réel et laisse entrer une part de surnaturel. Le roman évolue à la lisère du fantastique, tout en conservant un lien ténu avec la réalité historique. Savant mélange qui contribue à envoûter le lecteur. L’une des forces du roman est la dextérité avec laquelle Jessie Burton reproduit l’ambiance propre à une époque. Lorsque Amsterdam était la capitale marchande de l’Europe, que les rues grouillaient d’une agitation permanente, que les mœurs étaient aussi strictes que l’enrichissement était une bénédiction. L’intrigue se situe à une période historique charnière. Celle de la fin du siècle d’or néerlandais, du déclin d’une cité marchande rayonnante à la prospérité vacillante. Miniaturiste est le résultat d’un travail de fourmis. D’une collecte d’informations conséquente pour que soit retranscris avec une telle précision cette sensation de luxe à profusion. Au-delà de la richesse des descriptions, c’est surtout la finesse de l’analyse psychologique qui impressionne. Que ce soit le mystère qui entoure la miniaturiste, ou l’attitude équivoque de Marin, la sœur de Johannes, chaque personnage mérite toute notre attention.
Conclusion
Miniaturiste est un des meilleurs romans que j’ai lu cette année ! Jessie Burton figure dans ma liste des auteurs à suivre de près. Si vous ne l’avez pas encore lu, filez vite vous le procurer. Je vous le promets, vous ne serez pas déçus. 😉
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