Qui dit nouveau continent, dit nouvelle pile de livres à lire ! Voici quelques-unes des lectures qui m’accompagneront au Canada, aux États-Unis et en Amérique latine, avant un nouvel et dernier approvisionnement en Argentine 😎
🇨🇺 Poussière dans le vent de Leonardo Padura
Fuir. C’est ce qu’ont fait, les uns après les autres, Horacio, Dario, Irving, Joel, Fabio, Liuba, Elisa. Leurs amis, Cuba, leur famille, la vérité aussi. Tentant d’échapper à un passé qui, ironie du sort, hasard ou conséquence inéluctable d’une série de mauvais choix, aura par des chemins de traverse finit par les rattraper. Un secret qui ne sera levé qu’à la toute fin, une brillante réflexion sur l’exil, l’identité, un passé que l’on cherche à fuir, mais qui ne cesse de nous hanter… L’écrivain cubain nous offre un beau pavé, en outre parfait pour l’été 🌞 [Lire la chronique]
🕍 La promesse de Chaïm Potok
Suite du magnifique roman d’amitié L’élu, se déroulant dans les milieux hassidiques new-yorkais, La promesse du rabbin Chaïm Potok suit l’évolution des deux adolescents devenus étudiants. Leur amitié survivra-t-elle aux chemins divergents que prennent leurs vies ?
🇺🇸 Harlem Quartet de James Baldwin
Résumé éditeur : Dans le Harlem des années cinquante, se nouent les destins de quatre adolescents : Julia l’enfant évangéliste qui enflamme les foules, Jimmy son jeune frère, Arthur le talentueux chanteur de gospel et Hall son frère aîné.
Trente ans plus tard, Hall tente de faire le deuil d’Arthur et revient sur leur jeunesse pour comprendre la folle logique qui a guidé leur vie. Pourquoi Julia a-t-elle subitement cessé de prêcher ? Pourquoi le quartet s’est-il dispersé ? Pourquoi Arthur n’a-t-il jamais trouvé le bonheur ?
🇩🇪 Les enfants Oppermann de Lion Feuchtwanger
Membre de l’intelligentsia allemande exilé en France, Lion Feuchtwanger publie en 1933 la chronique d’une famille juive bourgeoise berlinoise installée en Allemagne depuis des générations, qui assiste incrédule à l’anéantissement de l’esprit allemand. Ce témoignage édifiant est un texte exceptionnel à portée universelle. Un matériau de première main pour qui veut comprendre comment une civilisation éclairée – patrie de Freud et de Goethe, par inertie, sentimentalisme national, intérêts particuliers, se retrouve gagnée par la cécité.[Lire la chronique]
🚌 De beaux lendemains de Russell Banks
Résumé éditeur : L’existence d’une bourgade au nord de l’état de New York a été bouleversée par l’accident d’un bus de ramassage scolaire, dans lequel ont péri de nombreux enfants du lieu.
Les réactions de la petite communauté sont rapportées par les récits de quatre acteurs principaux. Il y a d’abord Dolorès Driscoll, la conductrice du bus scolaire accidenté, femme solide et généreuse, sûre de ses compétences et de sa prudence, choquée par cette catastrophe qui ne pouvait pas lui arriver, à elle. Vient Billy Ansel, le père inconsolable de deux des enfants morts. Ensuite, Mitchell Stephens, un avocat new-yorkais qui se venge des douleurs de la vie en poursuivant avec une hargne passionnée les éventuels responsables de l’accident. Et enfin Nicole Burnell, la plus jolie (et la plus gentille) fille de la bourgade, adolescente promise à tous les succès, qui a perdu l’usage de ses jambes et découvre ses parents grâce à une lucidité chèrement payée.
Ces quatre voix font connaître les habitants du village, leur douleur, et ressassent la question lancinante — qui est responsable ? — avec cette étonnante capacité qu’a Russell Banks de se mettre intimement dans la peau de ses personnages.
🗽 Ombres sur l’Hudson d’Isaac Bashevis Singer
Résumé éditeur : Rien ne sera plus comme avant pour ces survivants venus de Pologne qui se retrouvent à New York en 1947. Alors ils sont saisis d’une folle envie d’agir, d’aimer, d’entreprendre, de réussir. D’aimer, surtout. Au centre du roman, Grein, pris entre trois femmes : la sienne, sa maîtresse et Anna, fantasque et irrésistible. Pour pouvoir vivre ensemble, Grein et Anna défient leur entourage, au risque de briser des vies et de se détruire mutuellement.C’est au plus profond du coeur humain que nous entraîne Ombres sur l’Hudson, au coeur de l’amour, de la passion, de l’angoisse, du désespoir et parfois de la folie. De la lecture de cet immense roman, nul ne sortira indemne.
🇵🇱 La famille Moskat d’Isaac Bashevis Singer
Prix Nobel de littérature 1978, immense auteur du yiddish, Isaac Bashevis Singer dépeint avec un formidable talent de conteur, réalisme, humour et générosité le rejet d’un modèle archaïque par les jeunes générations d’une famille orthodoxe juive à Varsovie, la recherche du grand amour, de la passion, l’exercice du libre-arbitre, l’affrontement constant entre individualisme et communautarisme. Quelle place occupe l’individu au sein de la communauté juive et cette même communauté au sein de la société ? De ces êtres fourmillant de vie, Singer tire l’essence même de ce qui fait l’être humain, ses névroses, ses doutes, ses tiraillements moraux, la peur de passer à côté de son destin en subordonnant sa liberté au jugement d’autrui, aux règles strictes de la vie en circuit fermé, dont la transgression mène le plus souvent à l’exclusion.[Lire la chronique]
🕎 Celui qui va vers elle ne revient pas de Shulem Deen
Résumé éditeur : Shulem Deen a été élevé dans l’idée qu’il est dangereux de poser des questions. Membre des skver, l’une des communautés hassidiques les plus extrêmes et les plus isolées des États-Unis, il ne connaissait rien du monde extérieur. Si ce n’est qu’il fallait à tout prix l’éviter.
Marié à l’âge de dix-huit ans, père de cinq enfants, Shulem Deen alluma un jour un poste de radio – une première transgression minime. Mais sa curiosité fut piquée et le mena dans une bibliothèque, puis sur Internet, et ébranla les fondements de son système de croyances. Craignant d’être découvert, il sera finalement exclu pour hérésie par sa communauté et acculé à quitter sa propre famille. Dans ce récit passionnant, il raconte ce long et douloureux processus d’émancipation et nous dévoile un monde clos et mystérieux. Une expérience qui a propulsé l’auteur dans une remarquable carrière littéraire.
🥨 La vengeance de Fanny de Yaniv Iczkovits
Mêlant l’humour juif au burlesque, l’auteur israélien Yaniv Iczkovits nous immerge dans un univers mystérieux, ponctué de termes hébreux et yiddish qu’un lexique enrichi nous permet d’apprécier. Celui des shtlels, du peuple juif dont le communautarisme s’éclaire à la lumière de l’antisémitisme qui sévissait fin 19e dans les pays de l’Est. Hormis un tunnel narratif au milieu du roman et un côté foutraque un peu lassant, un vent de liberté souffle sur les pages de cette épopée féministe déjantée, entre quête d’émancipation et de liberté.[Lire la chronique]
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