« Les bêtes ne se comportent pas comme les hommes. S’il faut se battre, elles se battent ; s’il faut tuer, elles tuent. Elles ne passent pas leur temps à inventer des moyens d’empoisonner l’existence des autres créatures ou de leur faire du mal. Elles sont pétries de bestialité et de dignité. » Fervent écologiste, Richard Adams a conquis plus de 50 millions de lecteurs avec Watership Down, best-seller salué dans le monde entier. Comment cette épopée savoureuse, dont les héros principaux sont des lapins, ce roman d’aventures audacieux, chronique d’une guerre menée par le vaillant Hazel, le téméraire Bigwig, le rusé Rubus et l’oracle Fyveer, secondés par la mouette Keehar, est-elle devenue une œuvre culte ? Sans doute, par le message universel véhiculé : la lutte pour la survie qui soude une communauté, la force des liens d’amitié, mais surtout l’affrontement entre les forces du bien et du mal. Duel au cœur des romans d’heroic fantasy qui sous-tend toute société. Menacés dans leur garenne natale, onze lapins émigrent vers les hauteurs de la colline de Watership Down. À la tête du groupe, Hazel va devoir s’affirmer en tant que chef et unir son clan en faisant jouer la complémentarité des individualités face aux Mille : les nuisibles tapis dans la forêt. La magie opère. Le lecteur suit avec passion les aventures rocambolesques d’Hazel et de ses compagnons en mission pour éviter leur extinction. Redoublant d’inventivité face à un tyran et sa troupe de lapins détraqués qui, sous couvert d’assurer la sécurité, imposent de vivre terré. Ces comportements déviants : hubris, despotisme, sont calqués sur ceux des humains, seuls êtres vivants ayant perdu tout lien avec ses instincts. La bravoure des lapins prêts à tout sacrifier par solidarité, à combattre au nom de l’amitié et de la liberté, prend une dimension philosophique. Entre satire caustique, récit d’aventures épique et parabole politique, Watership Down est aussi une grande fable écologique. Un texte engagé soulignant nos élans destructeurs, puisque que de tous les animaux de la création, l’homme se révèle le seul – dénaturé – enclin à altérer consciemment l’écosystème assurant sa pérennité.
Mon appréciation : 4/5
Date de parution : 1972. Éditions Monsieur Toussaint Louverture, collection Les grands animaux, traduit de l’anglais (Angleterre) par Pierre Clinquart, 544 pages.
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