Rien que le titre, Le retour de Gustav Flötberg, laissait présager une lecture légère à l’humour caustique. La première impression fut la bonne. Catherine Vigourt imagine une fable humoristique mettant en scène Gustave Flaubert, l’illustre romancier dont elle affuble le nom d’une inflexion scandinave, clin d’oeil astucieux aux auteurs de best-sellers venus du froid. Alors que ce dernier pique un somme au Caire en compagnie de son ami Maxime du Camp, au cours d’une de leurs expéditions en Orient à l’été 1850, ils se retrouvent catapultés à notre époque. Petit détail, à cette époque Flaubert n’était pas encore Flaubert, l’auteur encensé par la postérité. Son génie littéraire ne s’était pas encore exprimé. Il faudra attendre 1857 pour que soit publié Madame Bovary par son camarade et rival, le dandy Maxime du Camp. Ce dernier, quant à lui, découvre avec stupeur qu’il n’a pas résisté au jugement scrutateur de la postérité, et qu’au jeu de la célébrité son ami l’a supplanté. Ce saut dans le temps s’accompagne d’un changement d’identité. Le romancier se réveille dans le corps d’un auteur islandais à succès, Gustav Flötberg. Ce transfert s’accompagne d’un constat amer. En effet, à notre époque nul besoin d’être un esprit visionnaire pour rencontrer le succès. Le simple fait de concevoir une intrigue bien ficelée, de déployer une mécanique bien rodée, suffit pour tutoyer les sommets. Catherine Vigourt signe un roman sans prétention, drôle et pétillant. Seul bémol, l’intrigue manque de peps et les personnages de matière pour que l’on s’attache véritablement à eux. Le procédé qui consiste à projeter un personnage dans le futur aurait pu être mieux exploité. L’auteure reste en surface de son sujet, ne va pas au bout de son projet. Certains éléments auraient mérité de s’y attarder plus longuement. Ce voyage dans le temps aurait du être l’occasion d’une observation fine des travers de nos sociétés contemporaines, ainsi que l’opportunité de critiquer les rouages du succès de la production littéraire actuelle. Le retour de Gustav Flötberg est certes une lecture agréable, mais qui ne me laissera pas un souvenir impérissable.
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Angéline
mars 11, 2018Très joli blog!
Tu livres une agréable critique de ce roman que je ne connaissais pas. En ce moment à la recherche d’un livre plutôt léger, je le mets sur la liste de mes prochains achats!! Malgré les points négatifs que tu as relevé, l’idée principale me plait beaucoup! Merci pour cet article 🙂
Books'nJoy
mars 11, 2018Merci beaucoup pour ton retour et tes jolis mots ! 😀
Alors ce livre est parfait si tu es à la recherche de quelque chose de léger. Je peux aussi te conseiller Mrs. Hemingway – roman pétillant et instructif qui sent bon l’été 😉 Tu peux aussi trouver dans les romans feel-good de quoi faire ton bonheur. J’avais beaucoup apprécié Entre ciel et Lou de Lorraine Fouchet.