La fin des temps. Titre de circonstance pour clôturer l’année 2020 et entamer 2021 l’esprit empli de la magie des mots d’#HarukiMurakami. À cheval entre deux mondes, le « Pays des merveilles sans merci » et la « Fin du monde », deux hommes voient leur vie basculer en miroir simultanément. L’un, programmeur au service de l’État, est contacté par un mystérieux scientifique vivant reclus avec sa petite-fille rondouillarde près d’un repère de ténèbrides. Bestioles peuplant les bas-fonds d’un Tokyo futuriste, où la guerre informatique entre programmeurs et pirateurs fait rage. Deux entités se disputent le monopole du contrôle de l’information et œuvrent secrètement à l’écart de la population à asseoir leur organisation. Prié de pratiquer le shuffling, une opération hautement confidentielle visant à brouiller des données, le programmeur comprend qu’il a un rôle à jouer dans cette lutte acharnée. Qu’il n’est qu’un maillon entre les mains des puissants. Parallèlement, dans une ville « parfaite » où le temps semble être à l’arrêt, un lieu paisible où les hommes sont privés de cœur et donc de sentiments, un homme dont le passé tend à s’effacer doit se séparer de son ombre pour accéder à l’immortalité. Chaque hiver, des licornes au pelage doré meurent, succombant sous le poids des émotions de ceux qui s’en sont délestés à l’entrée de la cité. Offrant ainsi leur crâne au liseur de « vieux rêves » chargé de les déchiffrer. Refusant d’abdiquer, l’ombre travaille à les faire s’évader. Quel lien unit ces deux hommes qui ne se sont jamais rencontrés ? Par quelle magie leurs vies s’avèrent intimement liées ? Gorgé d’onirisme, le roman de Murakami nous entraîne dans un univers merveilleux où le réel s’étiole délicatement faisant place à la fantasmagorie et au pouvoir de l’imagination. Alors que le temps est compté, que la fin du monde est tout près, la solution réside dans l’élucidation du mystère qui entoure ces destins enchâssés. Comme à son habitude, l’écrivain nippon s’amuse à laisser en suspens la fin de son roman. Plutôt que de chercher à rationaliser, il est délicieux de se laisser envoûter par la douce mélodie de Murakami.
Du même auteur…
PRIX TANIZAKI 1985
Date de parution : 1985. Grand format aux Éditions du Seuil, poche aux Éditions 10/18, traduit du japonais par Corinne Atlan, 696 pages.
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