Dans ce troisième ouvrage, Mathieu Menegaux renoue avec ses thèmes de prédilection, qui ont fait le succès de ses deux précédents romans. Après s’être glissé dans la peau d’une femme agressée sexuellement dans Je me suis tue, et avoir campé une mère de famille au prise avec la justice, se battant pour protéger ses enfants d’un père abusif dans le glaçant Un fils parfait, Mathieu Menegaux imagine, cette fois-ci, la descente aux enfers d’un homme dont la vie va basculer. Gustavo a tout du citoyen modèle. Diplômé d’une prestigieuse école de commerce, cadre sup’ exemplaire, mari aimant et père de bonne famille, il semble exempt de tout soupçon. Et pourtant, un matin la police débarque chez lui. Accusé de tentative d’enlèvement sur mineur et d’homicide volontaire, Gustavo est sonné. Rien ne le prédestinait à se retrouver au cœur d’un procès, encore moins en tant qu’accusé. Pire, un faisceau de preuves semblent attester sa culpabilité. Pris dans un engrenage qui le dépasse, Gustavo voit sa vie s’écrouler. Allant jusqu’à douter de sa propre culpabilité et de la véracité des faits qui lui sont reprochés. À cela s’ajoute la violence des accusations dont il fait l’objet sur les réseaux sociaux, bien qu’infondées, cela ne semble pas désarçonner ceux qui déversent leur haine à coup de 140 caractères. Faisant monter la pression. Mathieu Menegaux s’en prend au non respect de la présomption d’innocence. Puisque Gustavo est déclaré coupable avant même d’avoir pu saisir ce qui lui était reproché. Ainsi qu’aux dangers que représentent les réseaux sociaux. D’une grande versatilité, la rumeur agit comme un soufflé. Les réactions qu’elle déclenche sont épidermiques. Pouvant atteindre un degré de violence d’autant plus difficile à tempérer que rien ne semble en mesure de l’endiguer. Aucune loi n’existe permettant de stopper net ce type de harcèlement. Il s’agit alors de résister, tenter de ne pas flancher, face aux accusations erronées en espérant passer entre les mailles du filet. Un constat angoissant…
La justice aux mains de l’opinion publique
Le dernier roman de Mathieu Menegaux s’attèle à dénoncer un phénomène qui s’est accentué ces dernières années, soit la mainmise de l’opinion publique sur la justice. Il est fini le temps où les procès se déroulaient à huis clos, aujourd’hui tout doit être accessible, visible. Pour pouvoir être relayé, commenté, retweeté… Enfin pour que tout le monde puisse s’accaparer la nouvelle et la faire sienne, quitte à se tromper. Au détriment du principe de protection de la vie privée. Les thèmes abordés sont toujours très pertinents et la critique de notre société juste sous la plume de Mathieu Menegaux. Appréhender ce sujet sous la forme d’un thriller psychologique est une bonne idée. On est pris par le roman. Comme ses précédents, une fois entamé, on le lit d’une traite. La plume est efficace.
Conclusion
Mathieu Menegaux reprend les codes qui ont fait son succès. Si vous avez aimé les deux premiers romans de cet auteur, il y a de grande chance pour que celui-ci vous plaise tout autant 😉
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