Un sac de billes est un récit empreint d’une profonde humanité, malgré la gravité du sujet. Publié en 1973, il connut à sa parution un succès retentissant. L’enthousiasme suscité par cet écrit autobiographie retraçant la fuite de deux enfants juifs sous l’occupation demeure encore aujourd’hui intacte. Paris, 1941. Joseph et Maurice Joffo ont respectivement dix et douze ans le jour où leur père les convoque pour leur annoncer leur départ imminent. Victimes des persécutions menées à l’encontre de leur peuple des années auparavant, le grand-père paternel ainsi que la mère des deux jeunes garçons avaient déjà été contraints de s’exiler afin d’échapper aux pogromes. Cette fois-ci, c’est le cœur serré que leur père leur annonce que leur tour est venu. Riches de cinquante francs, la musette accrochée en travers de la poitrine, les deux frères entament un périple qui durera trois ans. La première épreuve de ce voyage consiste à franchir la ligne de démarcation pour rejoindre le reste de la famille passé en zone libre. Ponctuée de rencontres fortuites, d’anecdotes savoureuses et d’aides aussi précieuses qu’inattendues, leur histoire prend des allures de conte cruel. D’un jeu visant à déjouer la vigilance de l’ennemi pour sauver sa peau. Animés d’un féroce désir de vivre et d’une volonté de fer, Maurice et Joseph passeront systématiquement entre les mailles du filet et donneront du fil à retordre aux allemands. Pour le plus grand bonheur du lecteur. Raconté à hauteur d’enfant, Un sac de billes se lit comme un récit d’aventures. L’histoire formidable de deux garçons confrontés à la violence et à l’absurdité des grands. Le ton avec lequel Joseph Joffo évoque ses souvenirs sonne juste, mêlant la peur qui a dû l’habiter pendant ses jeunes années et la candeur de l’enfance. C’est également un texte fort sur la perte de l’innocence et son corollaire, l’insouciance. Loin d’être sombre, c’est un texte lumineux, bourré de charme et porté par une certaine grâce. Un classique à mettre entre les mains de chaque enfant !
Un livre pour les petits et les grands, à mettre entre les mains de tous les enfants !
Rares sont les ouvrages portant sur cette période pouvant être lus par des enfants. Un sac de billes est un texte à portée universelle destiné aux petits comme aux grands. Il est possible de l’envisager sous des angles différents en fonction de l’âge où on le lit. Évidemment le climat est tendu et les exactions commises par les nazies connues, mais le ton reste celui d’un enfant. Le cœur du roman ne se situe pas dans une description précise des crimes nazis mais dans la vitalité qui n’a cessé d’irriguer deux frères juifs qui pendant trois ans ont sillonné la France pour ne pas se faire attraper. À l’instar de La bicyclette bleue, du Journal d’Anne Frank, d’Au nom de tous les miens, ou encore de L’ami retrouvé, Un sac de billes fait partie de ces romans qu’il faut avoir lu. Entretenant ainsi le devoir de mémoire. C’est surtout l’occasion d’évoquer le sujet de l’Occupation de manière concrète et intelligible auprès des enfants. Enseigner l’histoire au travers du vécu est encore le meilleur moyen, il me semble, de les intéresser au sujet. Le témoignage de Joseph Joffo a été porté deux fois à l’écran. Devenu un bestseller, il mérite son succès et le doit essentiellement au courage incroyable dont ont fait preuve les membres de la famille Joffo, ainsi qu’au caractère cocasse des événements rapportés. Comme ce prêtre inflexible refusant d’abdiquer face à la ténacité dont font preuve les SS, qui en pleine déroute se préoccupent davantage du sort de Joseph et Maurice, retenus à l’hôtel Excelsior à Nice, qu’à leur défaite imminente. L’homme d’église ira jusqu’à trafiquer des certificats de baptême au nom de nos deux héros. Les sauvant ainsi de la déportation. Joseph Joffo rend un très bel hommage à ceux qui ont croisé sa route et ont su puiser en eux le courage de ne pas céder à la peur en collaborant avec les allemands.
Conclusion
Vous l’aurez compris, Un sac de billes est un INDISPENSABLE à avoir dans sa bibliothèque. Un livre qui se transmet de génération en génération, perpétuant ainsi le devoir de mémoire. Un récit bouleversant !
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