« L’histoire, c’est qu’une malédiction terrible a frappé de tout temps le manoir et les terres et ceux-là qui les ont possédées. » Premier tome d’une pentalogie de près de 1800 pages, Le Quinconce, écrit au XXe siècle reprend les codes du roman victorien. Cette saga dickensienne commence dans un petit village reculé de la campagne anglaise au XIXe siècle. Un jeune garçon, John Huffam, qui a grandi avec sa mère, découvre peu à peu ses véritables origines sociales et familiales. À l’instar d’un document que sa mère conserve sous scellés, et pour lequel certains sont prêts à toutes les extrémités, l’enfant et sa mère vivent reclus sous un nom d’emprunt. Les années passant, John soupçonne cette dernière de lui dissimuler les liens de parenté qui les lient aux propriétaires du manoir d’à côté. Tout tend à laisser supposer que le papier jalousement protégé est détenteur d’un mystérieux secret. Que des années auparavant la famille déchue dont il est l’héritier a été ruinée, acceptant pour se renflouer certains arrangements financiers, pour in fine se laisser déposséder. John Huffam est-il l’héritier d’une fortune colossale et d’un domaine que ses aïeuls n’ont pas su administrer ? Qui était son père ? Qu’est-ce que sa mère omet sciemment de lui dévoiler ? La mère et le fils sont le point de mire de toutes les malversations. Un complot ourdi par leurs ennemis vise à les acculer. S’appuyant sur un montage financier complexe, les vautours cherchent à faire main basse sur le précieux codicille, cause de leurs tourments. La vie de John est sur le point de basculer et son héritage lui échapper. Charles Palliser fait s’entrecroiser le destin de plusieurs familles et élabore une construction complexe avec pour épicentre un jeune adolescent. À la fois roman historique et récit initiatique, Le Quinconce est doté du charme suranné des romans d’époque, même s’il lui manque ce souffle épique et romanesque si emblématique de la littérature historique.
Date de parution : 1989. Poche aux Éditions Libretto, traduit de l’anglais (États-Unis) par Gérard Piloquet, 304 pages.
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