Aujourd’hui, j’ai décidé de vous parler d’une lecture réjouissante plus légère que les précédentes, L’affaire Mayerling. Celle-ci va de pair avec le beau ciel bleu et le printemps qui approche à grands pas (ou pas d’ailleurs 😉 ). Bernard Quiriny nous livre un ouvrage à mi-chemin entre la fable satirique et le récit humoristique. Cette chronique ironique de la vie urbaine est portée par le ton caustique de l’auteur, qui prend un malin plaisir à pointer du doigt les travers de l’urbanisme contemporain. C’est qu’au Mayerling, la vie en cohabitation n’est pas de tout repos. Si vivre en ville suppose d’accepter une certaine promiscuité, il s’avère qu’au Mayerling cette proximité non désirée ne va pas tarder à devenir un véritable calvaire. Les relations entre voisins vont rapidement virer à l’aigre. Mais que se passe-t-il dans cet immeuble entièrement neuf pour que ses occupants en viennent à de telles extrémités ? La folie semble s’être emparée des habitants, qui comme maraboutés, présentent des symptômes pour le moins préoccupants. Les couples saisissent le moindre prétexte pour s’entretuer. D’autres, affligés que leurs sanitaires se soient mués en fosse septique commune pour tout l’immeuble sont au bord de la crise de nerf. Il s’en faut de peu pour qu’un voisin un peu trop porté sur la techno et le rap de bon matin ne finissent dépecé et préalablement massacré à coups de marteau. Avant que la situation ne tourne au pugilat général, les habitants prennent conscience de l’aura maléfique dont est doté l’immeuble. Une femme pieuse d’un certain âge se transforme en une dangereuse nymphomane. Un enfant tente d’égorger sa maman. Quand d’autres échappent d’un cheveu aux pièges tendus par l’immeuble, bien décidé à pourrir la vie de ses locataires. Poutres en pleine tête, portes condamnées, effondrement de la cloison… Dès lors, nul ne peut mettre en doute les intentions meurtrières du Mayerling à l’égard de ses occupants. Ni une, ni deux, les habitants décident de prendre les choses en main. Et ça va secouer !
Une critique acerbe de l’urbanisme moderne
L’affaire Mayerling est à la fois drôle et piquant, léger et grinçant, sous ses airs de fable fantastique, se cache une vive critique de la manière avec laquelle architectes et urbanistes façonnent nos villes. Ou plutôt à en croire Bernard Quiriny dénaturent le paysage. L’auteur utilise l’humour pour faire passer un message très simple, si les villes attirent de plus en plus, nous finirons par vivre entassés comme des sardines dans une boîte de conserve. Ou bien, nous périrons engloutis sous des tonnes de béton. Les deux options, vous en conviendrez, ne semblent pas particulièrement enviables. L’affaire Mayerling fait état de cette situation inextricable dans laquelle nous nous trouvons. Trop de gens, pas assez de place, des constructions à la va-vite, qui sous l’appellation « haut standing » cachent une réalité souvent bien moins reluisante. Le ton est léger, drôle, pétillant, on se prend à attendre le prochain tour joué par la résidence aux locataires. Vont-ils finir par périr sous les gravats ? Se jeter par la fenêtre ? Se tuer à coups de clé à molette ? La lecture du roman vous le dira, je ne compte pas vous dévoiler toute l’intrigue et mettre à mal le suspense.
Conclusion
L’affaire Mayerling est ce que j’appelle une lecture de plage. Mettez-vous en situation, un transat, le soleil qui tape, une citronnade à la main, le clapotis des vagues qui vous berce, et pour couronner le tout, vous savourez un roman désopilant. Ça y est, vous y êtes ?
IMAGINAIRE
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