C’est en flânant au salon du livre samedi dernier, que je me suis rendue compte à quel point les « romans feel-good » envahissaient les rayonnages. On les repère tout de suite, surtout sur le stand Livre de poche – un de mes stands préférés, avec leur couverture attrayante et leurs couleurs flamboyantes. J’ai donc décidé de vous faire un compte rendu en plusieurs parties pour vous présenter quelques spécimens de cette « espèce » littéraire !
Qu’est-ce qu’un « roman feel-good »?
Je ne pense pas qu’il existe de définition académique pour ce genre si particulier mais je vais tout de même tenter d’en formuler une. Un roman feel-good remplit plusieurs critères : il traite de sujets légers – ici pas de questionnements existentiels ni de pamphlets politiques, il est pétillant, émouvant et attachant. Les sujets le plus souvent traités tournent autour des événements de la vie quotidienne, des amis, des amours, de la famille… L’objectif est on ne peut plus clair : se divertir et passer un agréable moment. Attention !!! Cela ne veut pas dire qu’on n’en sort pas chamboulé. Au contraire, le propre du roman feel-good est justement cette capacité à véhiculer des notions humaines, des sensations, des sentiments simples, qui appellent à la bienveillance. L’écriture est facile, souple, en somme on ne lit pas du Maylis de Kerangal – en même temps vous me direz ce n’est pas le but recherché ici. 🙂
Pourquoi un tel succès ?
Je pense que plusieurs éléments permettent d’expliquer cet engouement. L’actualité y est certainement pour beaucoup dans ce phénomène. Entre les attentats, les médias – qui surfent sur la peur ambiante en nous abreuvant d’informations destinées à nous terroriser un peu plus chaque jour, et le climat délétère ambiant, ce n’est pas étonnant que lors de nos moments de détente nous cherchions à nous évader. On en revient au pourquoi du comment de la création de ce blog, la littérature et ses vertus curatives 😉 Le second élément, qui m’enthousiasme bien plus et qui est purement le fruit d’une réflexion personnelle, est un phénomène de « massification de la culture ». Je m’explique, par massification j’entends la volonté de la part des auteurs, éditeurs, de ne pas uniquement traiter et éditer des ouvrages nécessairement « sérieux » et accessibles à une minorité de lecteurs. La littérature n’a pas nécessairement pour vocation d’instruire, ce n’est pas parce que nous ne lisons pas des classiques, que nous ne lisons pas, la preuve nous lisons 😉 c’est donc une tautologie… Mais bon, c’est purement personnel comme avis, hein !
Venons-en au fait !
Dans cette 1ère partie, je vous présente deux romans : Entre ciel et Lou de Lorraine Fouchet et Venise n’est pas en Italie de Ivan Calbérac. Je ne laisse pas planer le suspens plus longtemps, j’ai adoré ces deux titres !!!
Entre ciel et Lou, Lorraine Fouchet
Résumé
« Bretagne. Jo prévoit de profiter d’une joyeuse retraite sur l’île de Groix. Mais la deuxième vie qu’il imaginait aux côtés de sa bien-aimée, il devra l’inventer seul. Son épouse est partie avant lui, en lui lançant un ultime défi : celui d’insuffler le bonheur dans le coeur de leurs enfants. […] »
Ce que j’ai aimé :
- L’île de Groix en Bretagne, cet air iodé, la présence de la mer, des goélands Boy et Lola, les crêpes bretonnes, le Tchumpôt, la végétation sauvage… Ce livre m’a tout simplement donné envie d’aller visiter cette île !!
- Pomme – petite fille de Jo et Lou, qui est pleine d’humanité et de bonnes intentions. Alors que les autres personnages ont eu parfois tendance à m’agacer un peu, j’adorais les passages où on percevait l’histoire de son point de vue.
Ce que j’ai (un peu) moins aimé :
- La construction du roman. En effet, Lorraine Fouchet a construit le roman de telle sorte que les personnages s’expriment chacun leur tour. Or, je trouve que l’on perd en cohérence et visibilité, surtout que le rythme de l’alternance est soutenu puisqu’un personnage ne s’exprime rarement plus de 4/5 pages de suite.
- Le décès de Lou. Son décès donne tout sens au livre, puisque sinon il n’y aurait pas eu de mission, néanmoins on ne la connait pas vraiment et c’est dommage car elle semble avoir été une grand-mère haute en couleur et aurait fait un super personnage (vivant) ! 🙂
Venise n’est pas en Italie, Ivan Calbérac
Résumé
« Émile a quinze ans. Il vit à Montrais, entre un père doux dingue et une mère qui lui teint les cheveux en blond depuis toujours, parce, paraît-il, il est plus beau comme ça. Quand la fille qui lui plaît plus que tout l’invite à Venise pour les vacances, il est fou de joie. Seul problème, ses parents décident de l’accompagner…[…] »
Ce que j’ai aimé :
- Émile, évidemment ! À seulement quinze ans et doté de parents pas faciles, faciles, c’est le moins que l’on puisse dire, il aurait pu être exécrable mais pas du tout, c’est tout le contraire. Il compose comme il peut avec les moyens du bord et il ne s’en sort pas trop mal à vrai dire. Il est terriblement attachant et n’importe quel parent révérait d’avoir un adolescent si facile à vivre.
- Pauline – la jeune fille dont notre héros est follement épris, qui vient d’un milieu très aisé mais se révèle être à l’opposé de certains clichés attendus.
- L’enchaînement de situations grotesques mais tellement désopilantes, à un moment je me suis même demandée quand est-ce qu’Émile allait réellement s’énerver 😉
Ce que j’ai (un peu) moins aimé :
- L’exagération de certaines situations. Il est évident que personne ne vivra de telles situations, celles-ci peuvent s’avérer très drôles comme un (petit) peu lourdes par moment.
Conclusion
Malgré quelques petites notes négatives – rien n’est jamais parfait, j’ai adoré ces deux romans et je vais vite foncer dans une librairie pour m’offrir le dernier Lorraine Fouchet Les couleurs de la vie et j’attends avec impatience le prochain Ivan Calbérac.
Qu'en pensez-vous ?