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    « Certains mots sont capables de faire fondre la glace qui enserre le cƓur [
] Pourtant, Ă  eux seuls, ils ne suffisent pas et nous nous Ă©garons sur les landes dĂ©solĂ©es de la vie…

    2 novembre 2021
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    LITTÉRATURE ISLANDAISE

    Rosa Candida, Auður Ava Ólafsdottir : l’Ă©closion du sentiment amoureux entre douceur et candeur

    « Tout Ă  coup il me semble pouvoir envisager d’ĂȘtre un homme mariĂ© et mĂȘme mariĂ© Ă  l’Ă©glise et que ce peut ĂȘtre un sort enviable que d’enlacer toute sa vie la mĂȘme femme,…

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    LITTÉRATURE AMÉRICAINE

    La Maison hantĂ©e, Shirley Jackson : un Ă©difice gothique Ă  l’attrait dangereusement magnĂ©tique {#Classique}

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    Les graciées, Kiran Millwood Hargrave : chasse aux sorciÚres & féminisme insulaire en NorvÚge au 17e siÚcle

    « Il Ă©tait naĂŻf de croire que le mal ne pouvait provenir que du dehors. Depuis le dĂ©part, le mal Ă©tait ici, parmi elles, perchĂ© sur deux jambes, rĂ©pandant la rumeur de sa langue humaine. Â»…

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🕎 #KEEPTHEFAITH « La souffrance le rendra sa 🕎 #KEEPTHEFAITH 
« La souffrance le rendra sage, la laideur le rendra bon, l'amertume le rendra doux et la maladie le rendra fort. » Dans une province reculĂ©e du Yiddishland russe, le petit village de Zuchnow abrite une famille juive ashkĂ©naze que les Ă©preuves vont Ă©prouver. La premiĂšre de ces plaies est la naissance d'un enfant diffĂ©rent, Menuchim, le dernier-nĂ© du maĂźtre d'Ă©cole Mendel Singer : un homme juste, pieux, "qui craignait Dieu et n'avait rien d'exceptionnel, un juif tout Ă  fait ordinaire". À l'infirmitĂ© de Menuchim, s'ajoutent le besoin de reconnaissance de l'aĂźnĂ© qui s'engage dans l'armĂ©e, le dĂ©sir d'Ă©vasion du cadet et les appĂ©tits sensuels de la flamboyante Mirjam. Face au dĂ©shonneur que la liaison de la jeune fille avec un cosaque fait peser sur la famille, Mendel Singer prend la dĂ©cision d'Ă©migrer aux États-Unis. Terre d'accueil et de miracles oĂč la famille pourra se rĂ©inventer. À l'orĂ©e de la PremiĂšre Guerre mondiale, Ă  quoi succĂ©dera la rĂ©volution bolchevique, la traversĂ©e offre Ă  la famille Mendel une ultime porte de sortie. Mais la condition de cette expatriation est sans Ă©quivoque, Menuchim est condamnĂ© par sa maladie Ă  rester en Russie. ÉcrasĂ©e par le poids de la culpabilitĂ©, Deborah sait qu'en abandonnant son fils Ă  des Ă©trangers elle rompt l'engagement contractĂ© avec le rabbin de Kluczysk. Pris dans la tourmente et dĂ©munis face Ă  la douleur des siens, la pauvretĂ©, la guerre, la folie, la perte de ses repĂšres en terre Ă©trangĂšre, Mendel Singer fait l'expĂ©rience d'une crise spirituelle sans prĂ©cĂ©dent, que seul le souvenir de son fils oubliĂ© au pays rattache Ă  la vie. Sa foi est Ă©branlĂ©e, son Dieu, tĂ©moin passif des Ă©preuves endurĂ©es, l'a abandonnĂ©. Mendel avance dans la nuit jusqu'au jour oĂč le miracle se produit et l'impensable survient. Avec ce style prĂ©cis, simple et puissant des grands romanciers juifs-allemands, #JosephRoth propose une variation du mythe biblique de Job : comment la foi rĂ©siste-t-elle Ă  la souffrance des homme ? Une cohabitation complexe magnifiquement incarnĂ©e dans cette parabole lumineuse gorgĂ©e d'espoir et d'humanitĂ©.
đŸ‡·đŸ‡ž #BALKANS 🇧🇩 « Chaque gĂ©nĂ©ration đŸ‡·đŸ‡ž #BALKANS 🇧🇩 
« Chaque gĂ©nĂ©ration a ses illusions par rapport Ă  la civilisation ; les uns pensent qu’ils contribuent Ă  son essor, les autres qu’ils sont les tĂ©moins de son dĂ©clin. » Inertie ou prise de position, notre engagement au monde prend racine sur ces deux conceptions. Construit au XVIe siĂšcle par le vizir Mehmed pacha Sokoli dans la bourgade orientale de ViĆĄegrad, le pont sur la Drina, reliant la Bosnie Ă  la Serbie, est un Ă©difice architectural immuable rĂ©sistant aux assauts du temps. Sur la rive gauche les chrĂ©tiens, sur la droite les musulmans, au centre de la kapia : « point nĂ©vralgique du pont » dĂ©filent des guerriers turcs, des milices serbes, l’armĂ©e impĂ©riale autrichienne, des amoureux transis ou encore des marchands ambulants au grĂ© des invasions dans la rĂ©gion. Les trois confessions monothĂ©istes cohabitent. Le sentiment prĂ©dominant Ă  ce brassage culturel riche issu de la rĂ©union de diffĂ©rentes communautĂ©s est l’hostilitĂ©. En cela, l’émergence d’une unitĂ© identitaire claire ne peut se faire. La structure de pierre sĂ©culaire rĂ©sistant au passage du temps incarne une forme de permanence face Ă  la succession des passions qui se tĂ©lescopent au fil des gĂ©nĂ©rations. Le pont est le tĂ©moin silencieux du partage de la pĂ©ninsule balkanique, d’une terre prise en Ă©tau entre l’Europe et la Turquie, qui Ă  l’issue des redĂ©coupages gĂ©opolitiques successifs s’est muĂ©e en une poudriĂšre Ă  ciel ouvert. En Ă©crivant la chronique topographique sur trois siĂšcles de ce lieu Ă  la jonction entre Orient et Occident, l’écrivain yougoslave #IvoAndric - #PrixNobel de littĂ©rature en 1961 - tisse, Ă  travers une narration dĂ©coupĂ©e en Ă©pisodes de vie Ă©piques et symboliques, une rĂ©flexion sur le temps. Les Balkans forment une matiĂšre mouvante. Un territoire fragmentĂ© fruit du rapprochement de territoires annexĂ©s et des jeux de pouvoir des dirigeants. Par le biais d’une mĂ©tonymie rĂ©ussie, ce rĂ©cit dense et Ă©difiant pĂ©tri de lĂ©gendes - quoique trop poussif et didactique par moments - interroge notre rapport Ă  l’Histoire qui, comme la Drina coule sous le pont, glisse inĂ©luctablement. Quand le pont, solide sur ses fondations, assiste aux dĂ©chirements successifs des gĂ©nĂ©rations.
đŸ‡źđŸ‡± #LIREETVOYAGER AprĂšs le 🧆 les đŸȘ , đŸ‡źđŸ‡± #LIREETVOYAGER
AprĂšs le 🧆 les đŸȘ , la majestueuse citĂ© nabatĂ©enne #Petra ⚱, les nuits passĂ©es dans des camps bĂ©douins, les treks dans le #WadiRumđŸŒ” mon voyage en IsraĂ«l et en Jordanie se clĂŽt en beautĂ© par une visite Ă  la @librairiedufoyer ! 📖 
Et c’est lĂ , dans la seule librairie française de Tel Aviv créée il y a plus de 60 ans,  que j’ai fait la plus belle rencontre de ce voyage. Le regard doux, les yeux traversĂ©s par un Ă©clat malicieux, timide mais intarissable lorsqu’elle est lancĂ©e, Sarah accueille les rares lecteurs Ă  s’y aventurer. Je me balade, repĂšre immĂ©diatement le coin consacrĂ© Ă  la littĂ©rature israĂ©lienne : Zeruya Shalev, Amos Os, Aharon Appelfeld et tant d’autres. Puis je jette un Ɠil au reste des livres exposĂ©s, fruits d’une sĂ©lection certes resserrĂ©e, mais de qualitĂ©. La librairie regorge de pĂ©pites, suggĂ©rant une sĂ©lection mĂ©ticuleusement Ă©laborĂ©e. La discussion Ă©tablie, c’est parti, les noms des auteurs fusent : Stefan Zweig, Joseph Roth, Virginia Woolf, Karl Ove KnausgĂ„rd, SĂĄndor MĂĄrai, Magda Szabó
une passion commune pour les auteurs de la Mitteleuropa. Ce bassin culturel d’une richesse inouĂŻe, dont les plus grands sont sortis. Je lui demande ses indispensables Ă  cĂŽtĂ© desquels ne pas passer. Sarah me conseille trois romans. Le fil qui les lie ? « Leur profonde humanitĂ©Â Â»đŸ‘‡

🕎 “Job, roman d’un homme simple” de #JosephRoth

✊🏿 “Dites-leur que je suis un homme” d'#ErnestJGaines 

🇹🇩 “NƓuds et dĂ©nouement” d’#AnnieProulx 

À mon tour de lui conseiller les derniĂšres lectures qui m’ont bouleversĂ©e. Ce sera “Lilas rouge” de #ReinhardKaiserMĂŒhlecker et “La huitiĂšme vie” de #NinoHaratischwili. Les doigts filent sur le clavier, la commande est passĂ©e. Sarah les lira et me donne mĂȘme son numĂ©ro pour que l’on puisse Ă©changer. Puis, la discussion glisse sur le futur de la librairie. Une succession incertaine dans un contexte compliquĂ©, malgrĂ© une foi inaltĂ©rable dans la nĂ©cessitĂ© de continuer Ă  lire et Ă  partager, la croyance en une lumiĂšre capable d’éclairer. Mais qui sait si quelqu’un ne la reprendra pas et ce que l’avenir me rĂ©servera 😉

📚 Les connaissez-vous ?
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#JaimeMaLibrairie đŸ“–â™„ïž 
#TelAviv #Israel #Librairie #Bookshop
Chilling on the #deadsea with #Tolstoi âœŒïžđŸŒŠđŸ§‚ #lowestplaceintheworld
đŸŒŸ#COUPDEFOUDRELITTERAIRE « Il y avait des Ă©v đŸŒŸ#COUPDEFOUDRELITTERAIRE
« Il y avait des Ă©vĂ©nements qui ouvraient devant vous l'abĂźme du temps. » À la fois ancrĂ© dans les terres agricoles de la Haute-Autriche labourĂ©es aprĂšs la chute du Reich allemand, profondĂ©ment rĂ©aliste, dense comme du granit, le roman de #ReinhardKaiserMuhlecker contrecarre cette horizontalitĂ© symbolisĂ©e par l'Ă©coulement inĂ©luctable du temps, par une verticalitĂ©, une lĂ©gĂšretĂ©, Ă  l'image de la vulnĂ©rabilitĂ© des ĂȘtres l'habitant. Tendus vers deux directions opposĂ©es : plombĂ© par les secrets et "le mĂ©tal lourd du passĂ©", les silences signifiants recelant en eux plus de vĂ©ritĂ© que la parole ne saurait en exprimer, #Lilasrouge est traversĂ© par des Ă©lans poĂ©tiques fulgurants, comme des Ă©clairs venant percer un ciel noir de jais. Tels des Ă©quilibristes, Goldberger pĂšre, Ferdinand, Anna, Martha, Paul, Thomas...Ă©voluent sur une corde raide surplombant le gouffre du temps, condamnĂ©s par une malĂ©diction Ă  expier les pĂ©chĂ©s commis par le patriarche de la lignĂ©e. De cette faute, tout au plus savons nous que l'Ă©tranger au visage sombre, en uniforme, juchĂ© sur une carriole et venu s'installer dans une ferme abandonnĂ©e Ă  Rosental de nuit avec sa fille, a fui son village de l'Innviertiel, oĂč il officiait en tant que chef de section du parti nazi. La malĂ©diction, qui se rĂ©percutera par ricochets et dont les vibrations s'amenuiseront au fil des gĂ©nĂ©rations, trouve racine dans cette collaboration, dont les ressorts demeureront jusqu’à la fin cachĂ©s. Fresque familiale Ă©blouissante tissĂ©e de silences et de secrets, portĂ©e par des personnages ambivalents d'une profonde humanitĂ©, chef-d'Ɠuvre Ă©levant son auteur - lui-mĂȘme agriculteur - au mĂȘme rang que les plus grands romanciers de la #Mitteleuropa : #ThomasMann, #StefanZweig, #JosephRoth, #SandorMarai...alliant poĂ©sie, psychologie et sens du rĂ©cit, Lilas rouge fait s'entrelacer le destin d'un pays confrontĂ© Ă  son hĂ©ritage nazi avec la vie d'une famille de paysans. Tout en charriant des flots d'Ă©motions, Reinhard Kaiser-MĂŒhlecker soulĂšve des rĂ©flexions Ă  jamais en suspens : comment composer avec un passĂ© ignorĂ© et de quel libre arbitre l'homme dispose-t-il rĂ©ellement ? Magistral. #SagaFamiliale ❀
💛#LectureEnCours 📖 ∮ Mettre la main sur u 💛#LectureEnCours 📖 
∎
Mettre la main sur un #chefdoeuvre, avoir attendu (trop) longtemps avant de se dĂ©cider (enfin) Ă  se le procurer, puis craquer et ĂȘtre cueillie par une plume dense qui Ă  travers les silences dit tout sans jamais rien formuler, capte le point de basculement des ĂȘtres, lĂ  oĂč se joue l’inversion des rapports de force dans les relations. Rester coite devant des images d’une telle prĂ©cision, des phrases d’une telle puissance d’évocation, qu’elles creusent des sillons en vous. Tel est est le talent de #ReinhardKaiserMuhlecker qui, sur plusieurs gĂ©nĂ©rations d’une famille paysanne en Autriche au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, tisse une fresque familiale d’une profondeur Ă©blouissante, ultra rĂ©aliste et traversĂ©e de fulgurances poĂ©tiques, oĂč tout est en suspens. Le mal commis par la premiĂšre gĂ©nĂ©ration - Goldberger pĂšre chef de section du parti nazi - rejaillira sur les suivantes, condamnant les enfants Ă  expier une faute initiale qu’ils n’ont pas commise et viendra entacher toute la lignĂ©e. FatalitĂ© et volontĂ© de s’émanciper, de composer avec un passĂ© qui nous a prĂ©cĂ©dĂ© et ne nous nous appartient pas, sont au cƓur de ce trĂšs trĂšs grand roman.

***
« Combien de temps s’écoula ainsi ? C’était impossible Ă  dire - mĂȘme une horloge n’aurait pas su prendre la mesure de ces instants. C’est que le temps qui s’égrenait lentement dans cette piĂšce n’était pas composĂ© de minutes ou de secondes ; il Ă©tait tissĂ© d’histoires. »

« Il y avait des Ă©vĂ©nements qui ouvraient devant vous l’abĂźme du temps. »

« Peu Ă  peu, il comprit enfin ce qu’il savait en lui-mĂȘme depuis trĂšs longtemps : le prĂ©cipice, c’était lui. Ce fut comme s’il tombait en chute libre. Il n’avait plus de sol sous les pieds. »

« C’est ici qu’il Ă©tait venu chercher ce qu’il n’avait pas pu obtenir de ses enfants : le pardon. »

***
📚 #PAL : je vous laisse apprĂ©cier quelques-unes de mes prochaines lectures au second plan đŸ€©

Quel a été votre dernier #coupdecoeur ? Une lecture qui vous a bousculés, emportés ?
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#Coupdecoeurlitteraire #Saga
đŸ„©#LirelesRougonMacquartdanslordre « Il entend đŸ„©#LirelesRougonMacquartdanslordre
« Il entendait le grand roulement qui partait des Halles. Paris mĂąchait les bouchĂ©es Ă  ses deux millions d'habitants. C'Ă©tait comme un grand organe central battant furieusement, jetant le sang de la vie dans toutes les veines. [...] Les imbĂ©ciles avaient beau dire, toute l'Ă©poque Ă©tait lĂ . » Tour Ă  tour comparĂ© Ă  un palais, Ă  une machine Ă  vapeur, Ă  une cathĂ©drale colossale aux fondations d'acier, oĂč le Paris gorgĂ©, engrossĂ© de victuailles se brasserait, ou Ă  un navire emportĂ© par le flot montant, charriant les aliments pĂȘle-mĂȘle exposĂ©s impudemment : "les carottes saignant", "les navets devenant incandescents", le rouge sang de la viande ou encore les tons pastel des fleurs fraĂźchement coupĂ©es, les Halles, au cƓur du roman, apparaissent comme la nature morte symbole de l’opulence d'un siĂšcle dĂ©cadent oĂč l'argent rĂšgne tout-puissant. La dualitĂ© des corps maigres - incapables d'engraisser et dont il faut se mĂ©fier : les perdants - et des gros - corps repus synonymes de bonne chĂšre et d'embourgeoisement : les gagnants, forme l'Ă©pine dorsale du “Ventre de Paris”. Dans ce troisiĂšme tome de la sĂ©rie des #RougonMacquart d'#EmileZola, qui nous fait frĂŽler l’indigestion Ă  force d’accumulations, le personnage principal Florent se range du cĂŽtĂ© des perdants. Au lendemain du coup d'État de 1851, le jeune idĂ©aliste ratissĂ© par la police impĂ©riale sur les pavĂ©s parisiens embarque direction Cayenne. Exil qui durera sept ans. Entre-temps, le rĂ©gime a prospĂ©rĂ©, les petits boutiquiers se sont enrichis et son demi-frĂšre bedonnant s'est mariĂ© Ă  la belle Lisa, acquĂ©rant une boucherie florissante tout de marbre blanc, Ă  la devanture chargĂ©e figurant un tableau de Manet. Tandis que Florent peine Ă  dissimuler son passĂ© officiant en tant qu’inspecteur au pavillon de la marĂ©e. Un an suffira pour qu'il soit avalĂ©, broyĂ©. Son secret Ă©ventĂ©, les ragots filent Ă  travers les Ă©tals, la rumeur enfle prĂȘte Ă  exploser, les Halles bruissent de l'histoire d'un ancien bagnard menaçant le confort dans lequel les petits bourgeois replets baignent avec sensualitĂ©. IdĂ©al rĂ©publicain que "les honnĂȘtes gens" lui feront chĂšrement payer... #Food đŸ„Ź đŸ„đŸ„•đŸ‡
đŸ‡·đŸ‡ș #CHEFDOEUVRE « Toutes les familles heur đŸ‡·đŸ‡ș #CHEFDOEUVRE
« Toutes les familles heureuses se ressemblent. Chaque famille malheureuse, au contraire l'est Ă  sa façon. » La clĂ© du bonheur, Ă  travers son double romanesque LĂ©vine, #Tolstoi semble l'avoir trouvĂ©e. Davantage que la chronique de la dĂ©chĂ©ance morale d'une femme adultĂšre confinĂ©e dans un mariage arrangĂ© au temps de la Russie des tsars, rĂ©pudiĂ©e pour avoir sacrifiĂ© Ă  la passion la raison, #AnnaKarenine - chef-d'Ɠuvre de la littĂ©rature russe - est un autoportrait de l'Ă©crivain tourmentĂ© et une variation intemporelle sur le thĂšme de l'amour conjugal et du bonheur marital. En faisant Ă©voluer en miroir deux couples antagonistes de la haute sociĂ©tĂ© moscovite et pĂ©tersbourgeoise : Anna/VronskĂŻ et Kitty/LĂ©vine, figurant deux conceptions de l'amour : la passion exclusive enfermante hors des conventions versus la quiĂ©tude d'une union lĂ©gitime, TolstoĂŻ laisse affleurer les doutes existentiels qui le traversent : le sens de la vie, le vertige de la mort, la foi en « la loi du bien » et condamne le droit que s'octroie la sociĂ©tĂ© des hommes Ă  porter un jugement moral, quand « toute la variĂ©tĂ©, tout le charme, toute la beautĂ© de la vie ne sont qu'un mĂ©lange de lumiĂšre et d'ombre ». InfluencĂ© par les conceptions rousseauistes de la nature, les personnages d'Anna et de LĂ©vine, Ă©minemment tolstoĂŻens, incarnent une forme de puretĂ© et de spontanĂ©itĂ©. JugĂ©e immorale, Anna brĂ»le du dĂ©sir de vivre. En concentrant toute son ardeur sur le comte VronskĂŻ, dont elle dĂ©pend affectivement et physiquement, elle le place dans la position dĂ©licate du libĂ©rateur et du bourreau responsable de sa chute. DĂ©sĂ©quilibre qui fragilisera leurs sentiments et lassera son amant. Tandis que LĂ©vine, animĂ© par l'idĂ©al familial de ses parents, est le pendant d'Anna. Un ĂȘtre tourmentĂ© aspirant Ă  la paix traversĂ© par des questions ontologiques s'Ă©clairant Ă  la fin du roman. L'Ă©pilogue tragique et Ă©blouissant transcende l'espace limitĂ© du roman. En adoptant le procĂ©dĂ© narratif des flux de conscience, TolstoĂŻ ouvre une porte d'entrĂ©e sur l'intĂ©rioritĂ© de ses personnages et atteint par ce biais une certaine forme d'universalitĂ©.
#LoveStory ♄
💐{#POESIE} Faible est ma voix, mais mon vouloi 💐{#POESIE}

Faible est ma voix, mais mon vouloir ne cĂšde pas.‹Et mĂȘme, sans amour, je me sens plus lĂ©gĂšre.‹Dans les hauteurs du ciel un vent souffle ample et pur‹Et mes pensĂ©es ignorent la souillure.
∎
La servante Insomnie a quittĂ© mon chevet ;‹Je ne me morfonds plus prĂšs de la cendre grise,‹Et sur la tour l'aiguille courbe de l'horloge‹Ne me fait plus l'effet d'une flĂšche qui tue.
∎
Donc le passĂ© sur moi perd son pouvoir.‹La dĂ©livrance est proche. Je pardonne‹En regardant la lumiĂšre qui joue‹Sur le lierre mouillĂ© par le printemps.

✍ Anna Akhmatova, “Requiem”

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#AnnaAkhmatova - surnommĂ©e « la reine de la Neva », nĂ©e en 1889 Ă  Odessa et dĂ©cĂ©dĂ©e en 1966 Ă  Moscou, est une icĂŽne des lettres russes. CensurĂ©e, persĂ©cutĂ©e et muselĂ©e par le rĂ©gime soviĂ©tique, qui tenta d'Ă©radiquer ses Ă©crits, la poĂ©tesse par sa poĂ©sie expĂ©rimenta un espace de libertĂ© infini. Comme ses vers, le message politique est clair. AcculĂ©e en Russie, elle ne s’exilera pas. Faible est sa voix, mais sa volontĂ© ne cĂ©dera pas. Tant qu'elle vit, son souffle, mĂȘme sous la forme d'un mince filet, traversera la chape de plomb censĂ©e Ă©touffer toutes vellĂ©itĂ©s de libertĂ©. Si l'amour participe au sentiment de lĂ©gĂšretĂ©, ce serait un leurre que de la faire dĂ©pendre de l'extĂ©rieur. D'ailleurs, Anna Akhmatova insiste en tournant le curseur vers un travail intĂ©rieur : « Et mĂȘme, sans amour, je me sens plus lĂ©gĂšre. » Autrui ne dĂ©livre pas. La libertĂ© s'obtient Ă  force de volontĂ©. La femme de lettres russe ne se morfond plus prĂšs de ce qui a Ă©tĂ© (« cendre grise »). Son regard, initialement tournĂ© vers le passĂ©, opĂšre un revirement Ă  cent quatre-vingt degrĂ©s. En coupant le fil qui la tirait en arriĂšre, elle s'affranchit du passĂ©. Le temps cesse d'ĂȘtre une source d'angoisse. Telle une Ă©clipse masquant le soleil et obscurcissant le ciel, la peur de la mort provoquant l'inertie s'Ă©vapore. DĂ©lestĂ©e des scories du passĂ©, la vie s'Ă©panouit. Le « printemps » symbolise ce renouveau : l'espoir aprĂšs le noir.
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#FemmesdeLettresAlHonneur đŸŒč
🏰 #MIDDLEAGE Pari rĂ©ussi pour l'Ă©crivain Ă©c 🏰 #MIDDLEAGE 
Pari rĂ©ussi pour l'Ă©crivain Ă©cossais #JamesMeek ! À rebours des clichĂ©s rĂ©pandus sur le Moyen-Âge : obscurantisme religieux, insalubritĂ©, violence, preux chevaliers au premier plan et femmes relĂ©guĂ©es dans les replis de l'histoire, James Meek fait de la sociĂ©tĂ© mĂ©diĂ©vale le matĂ©riau d'un roman historique et initiatique s'Ă©mancipant des normes genrĂ©es. L'Ă©pidĂ©mie de peste noire qui sĂ©vit en 1348 en Angleterre nivelle les Ă©carts de classes. La sexualitĂ© est non-binaire. Les contours entre masculinitĂ© et fĂ©minitĂ© gommĂ©s : "il demeure le mĂȘme sous la robe d'une demoiselle que sous la tunique d'un homme" et les femmes s'Ă©mancipent d'un schĂ©ma romantique Ă©culĂ© : "je prĂ©fĂ©rerais exister d'une maniĂšre qui ne fĂ»t pas entiĂšrement relative Ă  votre honneur". En pleine guerre de Cent Ans, sous le commandement du seigneur Laurence Haket, une Ă©quipĂ©e de vingt archers entreprend un voyage Ă  pieds Ă  travers le sud-ouest de l’Angleterre pour rejoindre Calais passĂ© aux mains des anglais, oĂč un navire Ă  destination de la France les attend. Sous leurs airs grossiers de mĂąles en quĂȘte de virilitĂ©, les hommes de la troupe sont en proie Ă  un sentiment de culpabilitĂ© grandissant qui, telle une aiguille pĂ©nĂ©trant la chair, gagne en intensitĂ© au fil du roman. À Cess, jeune paysanne repĂ©rĂ©e pour sa beautĂ© par les archers, violĂ©e et kidnappĂ©e, deux ans auparavant, s'ajoutent Will Quate un serf Ă©pris de libertĂ©, Thomas Pitkerro, un procureur Ă©cossais et Dame Bernadine. BercĂ©e par le #RomandelaRose, la jeune noble enamourĂ©e se languit Ă  l'idĂ©e d'ĂȘtre enlevĂ©e par Laurence Haket. Ce ravissement lui permettant d'Ă©chapper Ă  un mariage arrangĂ©. Au fil des pages, pourtant, l'homme idĂ©alisĂ© se rĂ©vĂšle une version miniature de celui qu'elle doit Ă©pouser et les flĂšches que possĂšde le Dieu de l'Amour : "BeautĂ©", "SimplicitĂ©", "Beau-Semblant", "Courtoisie" et "Jeunesse", des qualitĂ©s creuses, inaptes Ă  lui procurer le bonheur tant espĂ©rĂ©. Version moderne du roman mĂ©diĂ©val, l'amour chez James Meek se dĂ©fie de tous les carcans et s'incarne magnifiquement dans le couple gay formĂ© par Will et son ami travesti en fille. Le Moyen-Âge poussiĂ©reux, vous avez dit ?
#FemmesDeLettresALhonneur ✍ Virginia Woolf, #FemmesDeLettresALhonneur 

✍ Virginia Woolf, Journal d’un Ă©crivain (1953)

« Je ne serai pas cĂ©lĂšbre ou grande. Je continuerai Ă  ĂȘtre aventureuse, Ă  changer, Ă  suivre mon esprit et mes yeux, refusant d'ĂȘtre Ă©tiquetĂ©e, et stĂ©rĂ©otypĂ©e. L'affaire est de se libĂ©rer soi-mĂȘme : trouver ses vraies dimensions, ne pas se laisser gĂȘner. »

« La vie est-elle trÚs solide ou trÚs instable ? Je suis hantée par ces deux hypothÚses contradictoires. Cela dure depuis toujours, durera toujours, et plonge aux tréfonds du monde sur lequel je me tiens en ce moment. Mais elle est également transitoire, fugitive, diaphane. Je passerai comme un nuage sur les vagues. »

« La pierre de touche d’un livre (pour l’auteur), c’est de parvenir Ă  crĂ©er un espace dans lequel vous introduisez tout naturellement ce que vous avez Ă  dire. »
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#VirginiaWoolf #Journaldunecrivain #awriterdiary #Livredechevet #JourneeInternationaleDesDroitsDesFemmes đŸ’Ș #Genius #Feminisme #Feminism  #autrice #womenwriters #MarsAuFeminin #IWD #InternationalWomenDay #8Mars
🍀#LUCKYMAN « Le doute est un Ă©tat mental dĂ© 🍀#LUCKYMAN
« Le doute est un Ă©tat mental dĂ©sagrĂ©able, mais la certitude est ridicule. » ÉnoncĂ©e par Voltaire, cette vĂ©ritĂ© est finement incarnĂ©e dans le premier roman jubilatoire de #FabioBacĂ , oĂč le hĂ©ros, homme rationnel et cadre supĂ©rieur au siĂšge londonien de l'Organisme national de statistiques, voit son systĂšme de pensĂ©e chavirer face Ă  une succession d'Ă©vĂ©nements dĂ©fiant les lois de la probabilitĂ©. Kurt O'Reilly a la trentaine, de l'argent, un statut social enviable et une femme brillante jouissant d'une certaine notoriĂ©tĂ© dans le milieu littĂ©raire. Bien que les Ă©lans crĂ©atifs d'Elizabeth Brooks aient redĂ©fini la gĂ©ographie de leur vie conjugale : contraignant le couple Ă  occuper des appartements adjacents et Ă  s’allonger sur le divan de diverses praticiens londoniens pour trouver matiĂšre Ă  alimenter ses romans. Pourtant, depuis trois mois, la chance semble s'acharner. Le moindre Ă©vĂ©nement tourne Ă  l'avantage de Kurt, bousculant ses prĂ©jugĂ©s : cotations boursiĂšres Ă  la hausse, indemnitĂ©s gouvernementales, promotion injustifiĂ©e, impĂŽts remboursĂ©s, sex-appeal dĂ©cuplĂ© ou encore arme pointĂ©e sur la tempe s'enrayant lamentablement... Ironie du sort pour un statisticien peu enclin Ă  laisser l'imprĂ©vu s’immiscer dans sa vie. PrĂ©fĂ©rant l’espoir Ă  la certitude, Kurt refuse obstinĂ©ment de voir tout un pan des sentiments lui Ă©chapper en baignant dans le bonheur sans aspĂ©ritĂ©s d’une existence toute tracĂ©e. Bien dĂ©cidĂ© Ă  Ă©lucider le mystĂšre, le hĂ©ros nous balade dans les rues londoniennes dans une quĂȘte existentielle drĂŽle et enlevĂ©e. Chaque aventure, chaque confrontation avec l'altĂ©ritĂ© l'invitant Ă  repenser sa façon d'apprĂ©hender le monde, Ă  se laisser cueillir par l’inattendu, se dĂ©centrer et se dĂ©lester d'un sentiment de culpabilitĂ© dont il ne s’est jamais dĂ©fait. La City en toile de fond donne sa dimension satirique au roman, qui sous couvert d'une fable flirtant avec le surnaturel croque les travers d'un systĂšme capitaliste polarisĂ© autour du mythe laĂŻc : de l'individu et de l'argent. L'intelligence avec laquelle les enseignements sont dĂ©licatement amenĂ©s culmine dans un Ă©pilogue tendre et savoureux, comme un clin d'Ɠil malicieux.
🐀 #LANOTEDELORETDELACHAIR 🍆 « La chasse aux 🐀 #LANOTEDELORETDELACHAIR 🍆
« La chasse aux aventures, aux femmes, aux millions, commençait enfin. [...] son instinct de bĂȘte affamĂ©e saisissait merveilleusement au passage les moindres indices de la curĂ©e chaude dont la ville allait ĂȘtre le théùtre. » Rituel de la chasse Ă  courre, la curĂ©e, ce sont les entrailles et viscĂšres du gibier jetĂ©es en pĂąture aux chiens. Dans ce second tome de la fresque familiale des #RougonMacquart, Paris est l'animal Ă©ventrĂ©, la meute les spĂ©culateurs immobiliers vĂ©reux, qui Ă  coup de montages financiers alambiquĂ©s bĂątissent leur fortune sur une ville pillĂ©e. Alors que le 2 dĂ©cembre 1851, Louis-NapolĂ©on s'empare du pouvoir par la force, concomitamment Aristide Saccard, prend d'assaut #Paris, flairant l'argent avec un instinct d'oiseau de proie. Les poches vides, mais la tĂȘte fourmillant de projets, il trouve les ressources pour se lancer en Ă©pousant RenĂ©e, l'hĂ©ritiĂšre d'une vieille famille bourgeoise dont la vertu est mise sur le marchĂ©. En 1855, sous la houlette du baron #Haussmann, la capitale devient un chantier Ă  ciel ouvert, traversĂ©e par des grandes artĂšres, dont la construction nĂ©cessite la dĂ©molition des vieux quartiers et l'expropriation des locataires. Le gĂ©nie des affaires d'Aristide trouve lĂ  matiĂšre Ă  spĂ©culation : en achetant les biens promis Ă  la dĂ©localisation, il empoche des indemnitĂ©s. Pour peu que les experts chargĂ©s de les estimer soient corrompus, la plus-value s'Ă©lĂšve Ă  des milliers. Tandis que projetĂ©e dans une sociĂ©tĂ© orgiaque de luxe et de dĂ©bauche, RenĂ©e s'Ă©tourdit, Ă©cartelĂ©e entre l'immoralitĂ© et la fiĂšvre de ses appĂ©tits frĂ©nĂ©tiques, quĂȘtant la jouissance aiguĂ« susceptible de la rassasier. Dans cette atmosphĂšre viciĂ©e, la promiscuitĂ© avec son beau-fils Maxime se muant en une intimitĂ© incestueuse, achĂšvera de dĂ©traquer son esprit fragilisĂ©. Tout le talent du romancier naturaliste qu’est #Zola se dĂ©ploie dans une Ă©criture sensuelle et luxuriante retranscrivant magnifiquement les dĂ©chirements intimes d'une femme au destin Ă©pique, tragique, broyĂ©e par les hommes, ainsi qu'une construction circulaire exemplaire. #LaCuree se clĂŽturant sur la scĂšne inaugurale mĂątinĂ©e d'une note amĂšre par la dĂ©chĂ©ance de RenĂ©e.
{#GOODVIBESONLY} ∎ Des revues, des lectures cont {#GOODVIBESONLY}
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Des revues, des lectures contemporaine et classique, du théùtre et des fleurs 💐 , du yoga (pas lĂ  😎) et du 🌞
 Mes recos du moment 👇

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🗞 #Revue
@le1deslibraires met l’amour Ă  l’honneur Ă  la lumiĂšre d’un classique anglais maintes fois adaptĂ©, revisitĂ©, mais jamais Ă©galĂ© : #OrgueiletPrejuges de #JaneAusten đŸ‘©â€â€ïžâ€đŸ’‹â€đŸ‘š

✍ Entretiens

« Je lui aurais volontiers pardonnĂ© son orgueil s’il n’avait pas tant mortifiĂ© le mien » (#ElizabethBennet au sujet de #Darcy)

« L’orgueil de la jeune fille appartient dĂ©jĂ  au monde dĂ©mocratique : elle n’a aucun hĂ©ritage Ă  produire, mais elle est fiĂšre de son discernement, de sa capacitĂ© individuelle Ă  juger du spectacle du monde, Ă  s’en amuser, et aussi Ă  s’en dĂ©tacher : elle est dans le roman celle qui s’enorgueillit de dire non, une figure de la libertĂ©. » #MonaOzouf 

« Jane Austen a le gĂ©nie pervers de placer sa narration dans l’angle mort de la romance ; elle montre au lecteur ce qui se passe exactement dans la tĂȘte du personnage d’Elizabeth, la part de calcul, d’orgueil, d’agacement et de prise de risque dont est capable une jeune Anglaise distinguĂ©e confrontĂ©e Ă  l’amour fou. C’est de la stratĂ©gie militaire au service du mariage inespĂ©rĂ©. » #AmelieNothomb 

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📕 #LitteratureContemporaine 
DĂ©couverte de la plume caustique, Ă©lĂ©gante et malicieuse d’#AlessandroBaricco (#MrGwyn).

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✹#LitteratureClassique
Ce dĂ©but d’annĂ©e est marquĂ© par de trĂšs belles lectures. Je poursuis ma lancĂ©e en achevant le mois de fĂ©vrier avec la lecture de  #LaCuree 💾 Second tome de la grande fresque familiale des #RougonMacquart. Un #Zola entre splendeur et dĂ©cadence qui suit le succĂšs fulgurant et les Ă©checs fracassants d’une famille au sang viciĂ© sous le Second Empire. PĂ©riode de dĂ©bauche oĂč la restructuration de Paris, sous la houlette du baron #Haussmann, fait rage et la spĂ©culation met la capitale en Ă©bullition.
#LirelesRougonMacquartdanslordre

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🎭 #Sorties
#BerlinBerlin au @theatrefontaine : une comĂ©die jubilatoire portĂ©e par des dialogues vifs et savoureux. PremiĂšre fois que je vois sur scĂšne l’acteur #PatrickHaudecoeur et je me suis rĂ©galĂ©e. Allez-y ! 🙌 
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#ConseilDuJour #Culture
🐇 #THERABBITQUEEN « L’histoire est un acte d 🐇 #THERABBITQUEEN
« L’histoire est un acte d’imagination collective et continue, et la perception de la rĂ©alitĂ© une tractation permanente, Ă©ternelle, avec les autres, avec soi-mĂȘme si l’on est seul. » La perception objective des faits n’existe pas. En passant par le tamis de celui qui les lit, ces derniers sont nĂ©cessairement altĂ©rĂ©s. DĂšs lors, comment expliquer un Ă©pisode d'illusion collective ? Que quatre mĂ©decins puissent se laisser abuser par un leurre grossier ? Si la confusion n’est pas liĂ©e Ă  la nature de l’objet, elle l’est certainement eu Ă©gard aux motivations : les lauriers tressĂ©s sur la tĂȘte des tĂ©moins d’un miracle dĂ©fiant les lois de l’humanitĂ©. En 1726, Ă  Godalming, John Howard et son jeune assistant Zachary Walsh assistent mĂ©dusĂ©s Ă  un Ă©vĂ©nement pour le moins surprenant. Coup sur coup, #MaryToft, une paysanne anglaise, accouche de lapins disloquĂ©s. Une des explications, rĂ©siderait-elle dans le passage dans le village du Surrey de l'Exposition des CuriositĂ©s mĂ©dicales de Nicholas Fox ? Exhibition cathartique visant Ă  mortifier l'Ăąme des spectateurs, tĂ©moins des caprices divins. AlertĂ©, le roi George envoient ses Ă©missaires au chevet de "la reine des lapins" pour tenter de percer le mystĂšre entourant le fait divers. Manipulation de l'opinion publique ou intervention divine ? Les praticiens rĂ©putĂ©s optent pour la seconde option. Mettant en pĂ©ril leur rĂ©putation. BientĂŽt, la rumeur court, la foule stationne au pied des appartements londoniens, oĂč Mary Toft est enfermĂ©e. Quelle jouissance pour les hommes riches de la finance blasĂ©s de tout cet argent dont ils ignorent le montant, prĂȘts Ă  payer cher pour assouvir leurs dĂ©sirs lubriques et dĂ©pravĂ©s ! Le genre humain possĂšde encore des secrets inexplorĂ©s, susceptibles de les Ă©tonner. En s'inspirant d'une histoire vraie, #DexterPalmer compose une fable dĂ©jantĂ©e traversĂ©e par des rĂ©flexions philosophiques, interrogeant : la crĂ©dulitĂ© des foules, notre capacitĂ© Ă  nous laisser mystifier, pour oublier temporairement - en Ă©tant partagĂ©es les croyances gagnent en lĂ©gitimitĂ© faute de gagner en vĂ©racitĂ© - les soucis du prĂ©sent. Le style surannĂ© dissimule un texte drĂŽle d'une grande actualitĂ©.
🏭 #COUPDECOEURLITTERAIRE « Cette vie qui se tr 🏭 #COUPDECOEURLITTERAIRE
« Cette vie qui se tricotait presque malgrĂ© eux, jour aprĂšs jour, dans ce trou perdu qu'ils avaient tous voulu quitter, une existence semblable Ă  celle de leurs pĂšres, une malĂ©diction lente. » Dans une vallĂ©e paumĂ©e, au cƓur d'une rĂ©gion sinistrĂ©e de l'Est de la France, Anthony, Hacine et Steph se dĂ©lestent des derniers oripeaux de l’enfance pour entrer de plein pied dans la frĂ©nĂ©sie de l’adolescence. Les sens en Ă©veil et l’esprit Ă©chauffĂ©. L’envie d’en dĂ©coudre aussi. Loin des ambitions limitĂ©es et des vies Ă©triquĂ©es des parents : prolos, alcolos, shootĂ©s au xanax, immigrĂ©s faussement intĂ©grĂ©s, engluĂ©s dans un temps figĂ©, ponctuĂ© par des plaisirs conjoncturels, masquant un malheur structurel
 Entre dĂ©sir d’émancipation et rĂ©signation, Nicolas Mathieu embrasse dans une fresque sociale se dĂ©ployant sur quatre Ă©tĂ©s - 1992, 1994, 1996, 1998 - les aspirations de trois adolescents. Âge charniĂšre oĂč tout semble possible et rien n’est encore actĂ©. OĂč l'ivresse de la libertĂ© s’éprouve dans un premier baiser donnĂ© dans une usine dĂ©saffectĂ©e ou sur le dos d'une moto volĂ©e lancĂ©e Ă  pleine vitesse sur une dĂ©partementale. #Leursenfantsapreseux est une histoire de violence sociale et de dĂ©sirs refoulĂ©s, de premiers Ă©mois, de premiĂšres fois, de corps maladroits qui se cherchent, de trajectoires fauchĂ©es avant d'avoir pu dĂ©marrer, de la nostalgie d’une jeunesse perdue, et de choix consentis malgrĂ© soi. L’écriture Ă  l’os, hyper rĂ©aliste, faussement nĂ©gligĂ©e, mais magnifiquement travaillĂ©e, saisit l'Ă©nergie vibrante de ces vies de la pĂ©riphĂ©rie qui se dĂ©ploient sans Ă©clat, dans l’anonymat. Les mĂ©canismes du dĂ©terminisme social aussi. Avec une acuitĂ© folle, #NicolasMathieu nous propulse dans les annĂ©es lycĂ©es, celles des fĂȘtes dĂ©chaĂźnĂ©es, des baisers mouillĂ©s et des corps brouillons Ă©lectrisĂ©s, de la vodka bue au goulot et des coups qui partent pour un mot de trop. L’auteur goncourisĂ© est dĂ©finitivement le romancier des illusions perdues et du passage du temps. De la vie tout simplement, qu’il restitue avec un talent Ă©blouissant. Avec cette question qui sous-tend le roman : que reste-t-il de nos plus belles annĂ©es ? #Goncourt2018
{#BOOKHAUL} ∎ Quelques-unes de mes prochaines le {#BOOKHAUL}
∎
Quelques-unes de mes prochaines lectures
 et ma #lectureencours que je savoure 📖 
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♄ “Leurs enfants aprĂšs eux” de #NicolasMathieu
En plein dedans
et quelle MERVEILLE ✹

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✍ “La place” d’#AnnieErnaux
AprĂšs voir dĂ©vorĂ© les deux derniers romans de Nicolas Mathieu, qui explore magnifiquement les sentiments ambivalents liĂ©s au fait d’ĂȘtre transfuge de classe : honte des parents, volontĂ© de s’émanciper du schĂ©ma familial et s’extraire d’un milieu jugĂ© insuffisant, il me fallait lire ce classique, que l’auteur cite rĂ©guliĂšrement.

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🚱 “Le grand monde” de #PierreLemaitre
Dans la team #goncourt à lire impérativement.

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🩐 “Le Prince des marĂ©es” de #PatConroy
Deux ans que j’attendais la sortie en poche de ce #chefdoeuvre pour le relire et vous en parler. Une fresque familiale Ă©poustouflante en Caroline du Sud sur fond de sĂ©grĂ©gation raciale, mettant en scĂšne des destins brisĂ©s, oĂč chacun Ă©touffe sous le poids des secrets et de la culpabilitĂ©. C’est dense, puissant, l’auteur fouille la mĂ©moire et les traumatismes refoulĂ©s de l’enfance.

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👹‍👧“À l’irlandaise” de #JosephOConnor
Lecture du mois sur le thÚme « PÚre et fille » du #ClubLectureLivresetParlotte organisé par @charlotte.parlotte.

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💾“La CurĂ©e” de #Zola 
Second tome du challenge #LirelesRougonMacquartdanslordre (@devoratrix_libri #).

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✊🏿“Beloved” de #ToniMorrison
Roman culte de la littérature américaine, qui a valu à la premiÚre autrice afro-américaine lauréate du #PrixNobeldelitterature - le #PrixPulitzer en 1988.

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đŸ‡ŻđŸ‡” “Le vent se lĂšve” de #TatsuoHori 
Acquisition sur les prĂ©cieux conseils de Yann, libraire Ă  la @librairieledivan, en qui j’ai une confiance aveugle pour dĂ©nicher des pĂ©pites littĂ©raires, et des romans douloureux qui vous serrent le cƓur mais vous en mettent plein la vue 💔 

Vous en avez lu certains ?
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#PAL
đŸ‘±â€â™€ïž#COUPDEFOUDRELITTERAIRE « Cette chan đŸ‘±â€â™€ïž#COUPDEFOUDRELITTERAIRE
« Cette chanson [...] parlait d’autre chose, d’une Ă©popĂ©e moyenne, la leur. » (Les lacs du) #Connemara, chanson populaire aussi bien braillĂ©e par des Ă©tudiants Ă©mĂ©chĂ©s d’écoles de commerce cotĂ©es, recrachant chaque annĂ©e sur le marchĂ© leur lot de diplĂŽmĂ©s stĂ©rĂ©otypĂ©s, ayant assimilĂ©s servilement les notions d’efficacitĂ©, productivitĂ© et rentabilitĂ©, futurs citrons pressĂ©s au sein de gros cabinets oĂč rĂšgne la vacuitĂ©, que dans des patelins paumĂ©s, devient un grand roman de sociĂ©tĂ© sous la plume rĂ©aliste du romancier goncourisĂ©. Le grand chelem, le jeu de l’ascenseur social, HĂ©lĂšne, transfuge de classe, bientĂŽt la quarantaine, l’a rĂ©alisĂ© : un mari, deux filles, une maison d'archi Ă  Nancy, et la perspective d'un poste d'associĂ©e. Reste ce malaise lancinant, au goĂ»t d’inachevĂ©. Le temps du bilan arrivĂ©, HĂ©lĂšne reste Ă  quai, esseulĂ©e, taraudĂ©e par des interrogations en suspens : que s’est-il passĂ© ? OĂč ont filĂ© toutes ces annĂ©es ? Quel virage a-t-elle loupĂ© ? En contrepoint de ce sentiment d'Ă©chec latent, l’amour avec une ancienne star du lycĂ©e recroisĂ©e, espoir du club de hockey, agit comme un sablier Ă  remonter le temps. Avec une maĂźtrise Ă©blouissante, #NicolasMathieu ajuste sa focale sur des vies ordinaires de la France pĂ©riphĂ©rique, et en tire un roman-monde, une fresque politique et sociologique, traitant du passage du temps. Des dĂ©terminismes sociaux et des mimĂ©tismes familiaux qu'on ne dĂ©joue jamais vraiment. Les sentiments Ă©prouvĂ©s sont ambivalents, Ă  l’image des gens : tendresse filiale et honte sociale, gloires Ă©phĂ©mĂšres, adultĂšres, mariages Ă  bout de souffle, familles recomposĂ©es, garde alternĂ©e, amours adolescentes et grands serments d’amitié  Et cette chanson, aux vibrations agissant comme une lame de fond. Le passĂ© surgissant, fendant les couches du temps, exhumant des Ă©motions oubliĂ©es, des ambitions avortĂ©es et des ardeurs inentamĂ©es. ManiĂšre de nous rappeler que rien ne sert de fuir, le bonheur se vit au prĂ©sent. Un grand merde aux cases Ă  cocher et au bonheur exposĂ©, soumis au jugement des gens. Connemara c’est, quelque part, l’histoire d’une femme qui fait la paix avec toutes celles qu’elle a Ă©tĂ©.
đŸ’„#PAGETURNER « Elle plonge sa main dans la cl đŸ’„#PAGETURNER 
« Elle plonge sa main dans la clĂŽture et agite les doigts de l'autre cĂŽtĂ©. Ses doigts sont al norte. Elle crache Ă  travers la clĂŽture, juste pour laisser une parcelle d'elle-mĂȘme dans la terre amĂ©ricaine. American Dirt. » Par une Ă©criture visuelle dotĂ©e d'une puissance d'Ă©vocation quasi cinĂ©matographique, l'autrice amĂ©ricaine #JeanineCummins empoigne le lecteur et le cloue en lui imprimant sur la rĂ©tine une scĂšne inaugurale magistrale : seize corps tombĂ©s sous des rafales de balles, gisant dans un bain de sang sur le patio d'une maison familiale. TrĂŽnant en haut du palmarĂšs des pays les plus meurtriers de la planĂšte, le Mexique voit ses villes tombĂ©es comme des dominos. Si la citĂ© balnĂ©aire d’Acapulco a rĂ©sistĂ© un temps, le chef de gang instable et lettrĂ© Javier Crespo Fuentes en a fait un théùtre macabre permanent. Avant que son portrait ne fasse l'objet dans la presse locale d'un papier signĂ© par l'Ă©poux de celle-ci, Javier s'est liĂ© d'amitiĂ© avec Lydia, qui tient une librairie. L'amitiĂ© platonique fondĂ©e sur leurs goĂ»ts respectifs Ă©volue en un attachement profond, sans que Lydia n'entrevoie la possibilitĂ©, un jour, de se trouver au cƓur d'une vendetta. Une inclination que, quelques mois plus tard, elle regrettera, puisque les seize corps laissĂ©s sans vie, sont ceux des membres de sa famille. L'article de son mari a eu l'effet d'une dĂ©flagration provoquant une escalade de la violence sans prĂ©cĂ©dent. Lydia et son fils de huit ans, Lucas, se lancent dans une course-poursuite effrĂ©nĂ©e, un voyage ferroviaire sur la bestia, qui doit les conduire de Mexico aux USA. S'ils parviennent Ă  Ă©chapper Ă  la migra, aux narcos, aux diffĂ©rents cartels qui quadrillent le pays, aux barrages routiers, aux militaires et policiers corrompus... Tenu par un rythme haletant, #AmericanDirt est un page turner fĂ©roce et addictif, relatant le parcours du combattant entrepris par les migrants. Un chemin sinueux empruntĂ© par une femme hantĂ©e par la culpabilitĂ© et son fils dĂ©brouillard et attachant prĂȘts Ă  tous les sacrifices pour recouvrer leur libertĂ©.
💾#LirelesRougonMacquartdanslordre « Il crut 💾#LirelesRougonMacquartdanslordre 
« Il crut entrevoir un instant, comme au milieu d'un Ă©clair, l'avenir des Rougon-Macquart, une meute d'appĂ©tits lĂąchĂ©s et assouvis, dans un flamboiement d'or et de sang. » Fresque sociale d'une prĂ©cision chirurgicale et formidable saga familiale, les #RougonMacquart est un cycle romanesque Ă©crit par #Zola entre 1870 et 1893, embrassant le destin sous le Second Empire d'une famille sur cinq gĂ©nĂ©rations. #LafortunedesRougon initie la sĂ©rie et pose les bases de ce que les dix-neuf autres volumes dĂ©velopperont. Et c'est ce qui rend ce premier volet si savoureux : assister Ă  la genĂšse d'une lignĂ©e, soupeser le poids du dĂ©terminisme gĂ©nĂ©tique (intĂ©rieur) - les lois de l'hĂ©rĂ©ditĂ© et du sang comme explication Ă  la transmission des tares entre les gĂ©nĂ©rations, et la dĂ©liquescence d'une race sur le temps - et social (extĂ©rieur) - l'influence du milieu. AdĂ©laĂŻde Fouque, l'aĂŻeule de la famille, qui a hĂ©ritĂ© de son pĂšre un dĂ©traquement des nerfs, a un premier fils Pierre Rougon, nĂ© de son mariage avec un paysan frustre, puis deux autres enfants illĂ©gitimes, avec Macquart, son amant. Un contrebandier et braconnier qu'il est mal vu de frĂ©quenter. HystĂ©rie, lourdeur et tempĂ©rament colĂ©rique, serviront d'engrais aux hĂ©ritiers. Telles des mauvaises herbes, les ramifications qui partent de ce tronc pourri se dĂ©ploieront et s'illustreront dans ce qu'il y a de plus mesquins : ambition, avarice, jalousie, meurtres, combines politiques... Leur mĂ©diocritĂ© n'a d'Ă©gale que leur opportunisme dans cette lente Ă©lĂ©vation sociale Ă  laquelle nous assistons mĂ©dusĂ©s par tant de faussetĂ©. DĂ©nuĂ©s des qualitĂ©s innĂ©es qui leur permettraient de se distinguer, les Rougon manƓuvrent habilement, entrevoyant dans les Ă©vĂ©nements de quoi servir leurs intĂ©rĂȘts. Le coup d'État de 1851 les propulsera, leur offrant enfin l’opportunitĂ© de briller. Chef de file du naturalisme, Zola fait s'enchĂąsser une histoire d'amour fauchĂ©e dans ses balbutiements avec l'ascension des Rougon, tout en peignant une sociĂ©tĂ© dont les traits : versatilitĂ© des foules, dĂ©magogie, opportunisme politique et mĂ©diocritĂ© humaine...sont plus que jamais d'actualitĂ©. #Classique đŸ’«
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🕎 #KEEPTHEFAITH « La souffrance le rendra sa 🕎 #KEEPTHEFAITH 
« La souffrance le rendra sage, la laideur le rendra bon, l'amertume le rendra doux et la maladie le rendra fort. » Dans une province reculĂ©e du Yiddishland russe, le petit village de Zuchnow abrite une famille juive ashkĂ©naze que les Ă©preuves vont Ă©prouver. La premiĂšre de ces plaies est la naissance d'un enfant diffĂ©rent, Menuchim, le dernier-nĂ© du maĂźtre d'Ă©cole Mendel Singer : un homme juste, pieux, "qui craignait Dieu et n'avait rien d'exceptionnel, un juif tout Ă  fait ordinaire". À l'infirmitĂ© de Menuchim, s'ajoutent le besoin de reconnaissance de l'aĂźnĂ© qui s'engage dans l'armĂ©e, le dĂ©sir d'Ă©vasion du cadet et les appĂ©tits sensuels de la flamboyante Mirjam. Face au dĂ©shonneur que la liaison de la jeune fille avec un cosaque fait peser sur la famille, Mendel Singer prend la dĂ©cision d'Ă©migrer aux États-Unis. Terre d'accueil et de miracles oĂč la famille pourra se rĂ©inventer. À l'orĂ©e de la PremiĂšre Guerre mondiale, Ă  quoi succĂ©dera la rĂ©volution bolchevique, la traversĂ©e offre Ă  la famille Mendel une ultime porte de sortie. Mais la condition de cette expatriation est sans Ă©quivoque, Menuchim est condamnĂ© par sa maladie Ă  rester en Russie. ÉcrasĂ©e par le poids de la culpabilitĂ©, Deborah sait qu'en abandonnant son fils Ă  des Ă©trangers elle rompt l'engagement contractĂ© avec le rabbin de Kluczysk. Pris dans la tourmente et dĂ©munis face Ă  la douleur des siens, la pauvretĂ©, la guerre, la folie, la perte de ses repĂšres en terre Ă©trangĂšre, Mendel Singer fait l'expĂ©rience d'une crise spirituelle sans prĂ©cĂ©dent, que seul le souvenir de son fils oubliĂ© au pays rattache Ă  la vie. Sa foi est Ă©branlĂ©e, son Dieu, tĂ©moin passif des Ă©preuves endurĂ©es, l'a abandonnĂ©. Mendel avance dans la nuit jusqu'au jour oĂč le miracle se produit et l'impensable survient. Avec ce style prĂ©cis, simple et puissant des grands romanciers juifs-allemands, #JosephRoth propose une variation du mythe biblique de Job : comment la foi rĂ©siste-t-elle Ă  la souffrance des homme ? Une cohabitation complexe magnifiquement incarnĂ©e dans cette parabole lumineuse gorgĂ©e d'espoir et d'humanitĂ©.
đŸ‡·đŸ‡ž #BALKANS 🇧🇩 « Chaque gĂ©nĂ©ration đŸ‡·đŸ‡ž #BALKANS 🇧🇩 
« Chaque gĂ©nĂ©ration a ses illusions par rapport Ă  la civilisation ; les uns pensent qu’ils contribuent Ă  son essor, les autres qu’ils sont les tĂ©moins de son dĂ©clin. » Inertie ou prise de position, notre engagement au monde prend racine sur ces deux conceptions. Construit au XVIe siĂšcle par le vizir Mehmed pacha Sokoli dans la bourgade orientale de ViĆĄegrad, le pont sur la Drina, reliant la Bosnie Ă  la Serbie, est un Ă©difice architectural immuable rĂ©sistant aux assauts du temps. Sur la rive gauche les chrĂ©tiens, sur la droite les musulmans, au centre de la kapia : « point nĂ©vralgique du pont » dĂ©filent des guerriers turcs, des milices serbes, l’armĂ©e impĂ©riale autrichienne, des amoureux transis ou encore des marchands ambulants au grĂ© des invasions dans la rĂ©gion. Les trois confessions monothĂ©istes cohabitent. Le sentiment prĂ©dominant Ă  ce brassage culturel riche issu de la rĂ©union de diffĂ©rentes communautĂ©s est l’hostilitĂ©. En cela, l’émergence d’une unitĂ© identitaire claire ne peut se faire. La structure de pierre sĂ©culaire rĂ©sistant au passage du temps incarne une forme de permanence face Ă  la succession des passions qui se tĂ©lescopent au fil des gĂ©nĂ©rations. Le pont est le tĂ©moin silencieux du partage de la pĂ©ninsule balkanique, d’une terre prise en Ă©tau entre l’Europe et la Turquie, qui Ă  l’issue des redĂ©coupages gĂ©opolitiques successifs s’est muĂ©e en une poudriĂšre Ă  ciel ouvert. En Ă©crivant la chronique topographique sur trois siĂšcles de ce lieu Ă  la jonction entre Orient et Occident, l’écrivain yougoslave #IvoAndric - #PrixNobel de littĂ©rature en 1961 - tisse, Ă  travers une narration dĂ©coupĂ©e en Ă©pisodes de vie Ă©piques et symboliques, une rĂ©flexion sur le temps. Les Balkans forment une matiĂšre mouvante. Un territoire fragmentĂ© fruit du rapprochement de territoires annexĂ©s et des jeux de pouvoir des dirigeants. Par le biais d’une mĂ©tonymie rĂ©ussie, ce rĂ©cit dense et Ă©difiant pĂ©tri de lĂ©gendes - quoique trop poussif et didactique par moments - interroge notre rapport Ă  l’Histoire qui, comme la Drina coule sous le pont, glisse inĂ©luctablement. Quand le pont, solide sur ses fondations, assiste aux dĂ©chirements successifs des gĂ©nĂ©rations.
đŸ‡źđŸ‡± #LIREETVOYAGER AprĂšs le 🧆 les đŸȘ , đŸ‡źđŸ‡± #LIREETVOYAGER
AprĂšs le 🧆 les đŸȘ , la majestueuse citĂ© nabatĂ©enne #Petra ⚱, les nuits passĂ©es dans des camps bĂ©douins, les treks dans le #WadiRumđŸŒ” mon voyage en IsraĂ«l et en Jordanie se clĂŽt en beautĂ© par une visite Ă  la @librairiedufoyer ! 📖 
Et c’est lĂ , dans la seule librairie française de Tel Aviv créée il y a plus de 60 ans,  que j’ai fait la plus belle rencontre de ce voyage. Le regard doux, les yeux traversĂ©s par un Ă©clat malicieux, timide mais intarissable lorsqu’elle est lancĂ©e, Sarah accueille les rares lecteurs Ă  s’y aventurer. Je me balade, repĂšre immĂ©diatement le coin consacrĂ© Ă  la littĂ©rature israĂ©lienne : Zeruya Shalev, Amos Os, Aharon Appelfeld et tant d’autres. Puis je jette un Ɠil au reste des livres exposĂ©s, fruits d’une sĂ©lection certes resserrĂ©e, mais de qualitĂ©. La librairie regorge de pĂ©pites, suggĂ©rant une sĂ©lection mĂ©ticuleusement Ă©laborĂ©e. La discussion Ă©tablie, c’est parti, les noms des auteurs fusent : Stefan Zweig, Joseph Roth, Virginia Woolf, Karl Ove KnausgĂ„rd, SĂĄndor MĂĄrai, Magda Szabó
une passion commune pour les auteurs de la Mitteleuropa. Ce bassin culturel d’une richesse inouĂŻe, dont les plus grands sont sortis. Je lui demande ses indispensables Ă  cĂŽtĂ© desquels ne pas passer. Sarah me conseille trois romans. Le fil qui les lie ? « Leur profonde humanitĂ©Â Â»đŸ‘‡

🕎 “Job, roman d’un homme simple” de #JosephRoth

✊🏿 “Dites-leur que je suis un homme” d'#ErnestJGaines 

🇹🇩 “NƓuds et dĂ©nouement” d’#AnnieProulx 

À mon tour de lui conseiller les derniĂšres lectures qui m’ont bouleversĂ©e. Ce sera “Lilas rouge” de #ReinhardKaiserMĂŒhlecker et “La huitiĂšme vie” de #NinoHaratischwili. Les doigts filent sur le clavier, la commande est passĂ©e. Sarah les lira et me donne mĂȘme son numĂ©ro pour que l’on puisse Ă©changer. Puis, la discussion glisse sur le futur de la librairie. Une succession incertaine dans un contexte compliquĂ©, malgrĂ© une foi inaltĂ©rable dans la nĂ©cessitĂ© de continuer Ă  lire et Ă  partager, la croyance en une lumiĂšre capable d’éclairer. Mais qui sait si quelqu’un ne la reprendra pas et ce que l’avenir me rĂ©servera 😉

📚 Les connaissez-vous ?
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#JaimeMaLibrairie đŸ“–â™„ïž 
#TelAviv #Israel #Librairie #Bookshop
Chilling on the #deadsea with #Tolstoi âœŒïžđŸŒŠđŸ§‚ #lowestplaceintheworld
đŸŒŸ#COUPDEFOUDRELITTERAIRE « Il y avait des Ă©v đŸŒŸ#COUPDEFOUDRELITTERAIRE
« Il y avait des Ă©vĂ©nements qui ouvraient devant vous l'abĂźme du temps. » À la fois ancrĂ© dans les terres agricoles de la Haute-Autriche labourĂ©es aprĂšs la chute du Reich allemand, profondĂ©ment rĂ©aliste, dense comme du granit, le roman de #ReinhardKaiserMuhlecker contrecarre cette horizontalitĂ© symbolisĂ©e par l'Ă©coulement inĂ©luctable du temps, par une verticalitĂ©, une lĂ©gĂšretĂ©, Ă  l'image de la vulnĂ©rabilitĂ© des ĂȘtres l'habitant. Tendus vers deux directions opposĂ©es : plombĂ© par les secrets et "le mĂ©tal lourd du passĂ©", les silences signifiants recelant en eux plus de vĂ©ritĂ© que la parole ne saurait en exprimer, #Lilasrouge est traversĂ© par des Ă©lans poĂ©tiques fulgurants, comme des Ă©clairs venant percer un ciel noir de jais. Tels des Ă©quilibristes, Goldberger pĂšre, Ferdinand, Anna, Martha, Paul, Thomas...Ă©voluent sur une corde raide surplombant le gouffre du temps, condamnĂ©s par une malĂ©diction Ă  expier les pĂ©chĂ©s commis par le patriarche de la lignĂ©e. De cette faute, tout au plus savons nous que l'Ă©tranger au visage sombre, en uniforme, juchĂ© sur une carriole et venu s'installer dans une ferme abandonnĂ©e Ă  Rosental de nuit avec sa fille, a fui son village de l'Innviertiel, oĂč il officiait en tant que chef de section du parti nazi. La malĂ©diction, qui se rĂ©percutera par ricochets et dont les vibrations s'amenuiseront au fil des gĂ©nĂ©rations, trouve racine dans cette collaboration, dont les ressorts demeureront jusqu’à la fin cachĂ©s. Fresque familiale Ă©blouissante tissĂ©e de silences et de secrets, portĂ©e par des personnages ambivalents d'une profonde humanitĂ©, chef-d'Ɠuvre Ă©levant son auteur - lui-mĂȘme agriculteur - au mĂȘme rang que les plus grands romanciers de la #Mitteleuropa : #ThomasMann, #StefanZweig, #JosephRoth, #SandorMarai...alliant poĂ©sie, psychologie et sens du rĂ©cit, Lilas rouge fait s'entrelacer le destin d'un pays confrontĂ© Ă  son hĂ©ritage nazi avec la vie d'une famille de paysans. Tout en charriant des flots d'Ă©motions, Reinhard Kaiser-MĂŒhlecker soulĂšve des rĂ©flexions Ă  jamais en suspens : comment composer avec un passĂ© ignorĂ© et de quel libre arbitre l'homme dispose-t-il rĂ©ellement ? Magistral. #SagaFamiliale ❀
💛#LectureEnCours 📖 ∮ Mettre la main sur u 💛#LectureEnCours 📖 
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Mettre la main sur un #chefdoeuvre, avoir attendu (trop) longtemps avant de se dĂ©cider (enfin) Ă  se le procurer, puis craquer et ĂȘtre cueillie par une plume dense qui Ă  travers les silences dit tout sans jamais rien formuler, capte le point de basculement des ĂȘtres, lĂ  oĂč se joue l’inversion des rapports de force dans les relations. Rester coite devant des images d’une telle prĂ©cision, des phrases d’une telle puissance d’évocation, qu’elles creusent des sillons en vous. Tel est est le talent de #ReinhardKaiserMuhlecker qui, sur plusieurs gĂ©nĂ©rations d’une famille paysanne en Autriche au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, tisse une fresque familiale d’une profondeur Ă©blouissante, ultra rĂ©aliste et traversĂ©e de fulgurances poĂ©tiques, oĂč tout est en suspens. Le mal commis par la premiĂšre gĂ©nĂ©ration - Goldberger pĂšre chef de section du parti nazi - rejaillira sur les suivantes, condamnant les enfants Ă  expier une faute initiale qu’ils n’ont pas commise et viendra entacher toute la lignĂ©e. FatalitĂ© et volontĂ© de s’émanciper, de composer avec un passĂ© qui nous a prĂ©cĂ©dĂ© et ne nous nous appartient pas, sont au cƓur de ce trĂšs trĂšs grand roman.

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« Combien de temps s’écoula ainsi ? C’était impossible Ă  dire - mĂȘme une horloge n’aurait pas su prendre la mesure de ces instants. C’est que le temps qui s’égrenait lentement dans cette piĂšce n’était pas composĂ© de minutes ou de secondes ; il Ă©tait tissĂ© d’histoires. »

« Il y avait des Ă©vĂ©nements qui ouvraient devant vous l’abĂźme du temps. »

« Peu Ă  peu, il comprit enfin ce qu’il savait en lui-mĂȘme depuis trĂšs longtemps : le prĂ©cipice, c’était lui. Ce fut comme s’il tombait en chute libre. Il n’avait plus de sol sous les pieds. »

« C’est ici qu’il Ă©tait venu chercher ce qu’il n’avait pas pu obtenir de ses enfants : le pardon. »

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📚 #PAL : je vous laisse apprĂ©cier quelques-unes de mes prochaines lectures au second plan đŸ€©

Quel a été votre dernier #coupdecoeur ? Une lecture qui vous a bousculés, emportés ?
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#Coupdecoeurlitteraire #Saga
đŸ„©#LirelesRougonMacquartdanslordre « Il entend đŸ„©#LirelesRougonMacquartdanslordre
« Il entendait le grand roulement qui partait des Halles. Paris mĂąchait les bouchĂ©es Ă  ses deux millions d'habitants. C'Ă©tait comme un grand organe central battant furieusement, jetant le sang de la vie dans toutes les veines. [...] Les imbĂ©ciles avaient beau dire, toute l'Ă©poque Ă©tait lĂ . » Tour Ă  tour comparĂ© Ă  un palais, Ă  une machine Ă  vapeur, Ă  une cathĂ©drale colossale aux fondations d'acier, oĂč le Paris gorgĂ©, engrossĂ© de victuailles se brasserait, ou Ă  un navire emportĂ© par le flot montant, charriant les aliments pĂȘle-mĂȘle exposĂ©s impudemment : "les carottes saignant", "les navets devenant incandescents", le rouge sang de la viande ou encore les tons pastel des fleurs fraĂźchement coupĂ©es, les Halles, au cƓur du roman, apparaissent comme la nature morte symbole de l’opulence d'un siĂšcle dĂ©cadent oĂč l'argent rĂšgne tout-puissant. La dualitĂ© des corps maigres - incapables d'engraisser et dont il faut se mĂ©fier : les perdants - et des gros - corps repus synonymes de bonne chĂšre et d'embourgeoisement : les gagnants, forme l'Ă©pine dorsale du “Ventre de Paris”. Dans ce troisiĂšme tome de la sĂ©rie des #RougonMacquart d'#EmileZola, qui nous fait frĂŽler l’indigestion Ă  force d’accumulations, le personnage principal Florent se range du cĂŽtĂ© des perdants. Au lendemain du coup d'État de 1851, le jeune idĂ©aliste ratissĂ© par la police impĂ©riale sur les pavĂ©s parisiens embarque direction Cayenne. Exil qui durera sept ans. Entre-temps, le rĂ©gime a prospĂ©rĂ©, les petits boutiquiers se sont enrichis et son demi-frĂšre bedonnant s'est mariĂ© Ă  la belle Lisa, acquĂ©rant une boucherie florissante tout de marbre blanc, Ă  la devanture chargĂ©e figurant un tableau de Manet. Tandis que Florent peine Ă  dissimuler son passĂ© officiant en tant qu’inspecteur au pavillon de la marĂ©e. Un an suffira pour qu'il soit avalĂ©, broyĂ©. Son secret Ă©ventĂ©, les ragots filent Ă  travers les Ă©tals, la rumeur enfle prĂȘte Ă  exploser, les Halles bruissent de l'histoire d'un ancien bagnard menaçant le confort dans lequel les petits bourgeois replets baignent avec sensualitĂ©. IdĂ©al rĂ©publicain que "les honnĂȘtes gens" lui feront chĂšrement payer... #Food đŸ„Ź đŸ„đŸ„•đŸ‡
đŸ‡·đŸ‡ș #CHEFDOEUVRE « Toutes les familles heur đŸ‡·đŸ‡ș #CHEFDOEUVRE
« Toutes les familles heureuses se ressemblent. Chaque famille malheureuse, au contraire l'est Ă  sa façon. » La clĂ© du bonheur, Ă  travers son double romanesque LĂ©vine, #Tolstoi semble l'avoir trouvĂ©e. Davantage que la chronique de la dĂ©chĂ©ance morale d'une femme adultĂšre confinĂ©e dans un mariage arrangĂ© au temps de la Russie des tsars, rĂ©pudiĂ©e pour avoir sacrifiĂ© Ă  la passion la raison, #AnnaKarenine - chef-d'Ɠuvre de la littĂ©rature russe - est un autoportrait de l'Ă©crivain tourmentĂ© et une variation intemporelle sur le thĂšme de l'amour conjugal et du bonheur marital. En faisant Ă©voluer en miroir deux couples antagonistes de la haute sociĂ©tĂ© moscovite et pĂ©tersbourgeoise : Anna/VronskĂŻ et Kitty/LĂ©vine, figurant deux conceptions de l'amour : la passion exclusive enfermante hors des conventions versus la quiĂ©tude d'une union lĂ©gitime, TolstoĂŻ laisse affleurer les doutes existentiels qui le traversent : le sens de la vie, le vertige de la mort, la foi en « la loi du bien » et condamne le droit que s'octroie la sociĂ©tĂ© des hommes Ă  porter un jugement moral, quand « toute la variĂ©tĂ©, tout le charme, toute la beautĂ© de la vie ne sont qu'un mĂ©lange de lumiĂšre et d'ombre ». InfluencĂ© par les conceptions rousseauistes de la nature, les personnages d'Anna et de LĂ©vine, Ă©minemment tolstoĂŻens, incarnent une forme de puretĂ© et de spontanĂ©itĂ©. JugĂ©e immorale, Anna brĂ»le du dĂ©sir de vivre. En concentrant toute son ardeur sur le comte VronskĂŻ, dont elle dĂ©pend affectivement et physiquement, elle le place dans la position dĂ©licate du libĂ©rateur et du bourreau responsable de sa chute. DĂ©sĂ©quilibre qui fragilisera leurs sentiments et lassera son amant. Tandis que LĂ©vine, animĂ© par l'idĂ©al familial de ses parents, est le pendant d'Anna. Un ĂȘtre tourmentĂ© aspirant Ă  la paix traversĂ© par des questions ontologiques s'Ă©clairant Ă  la fin du roman. L'Ă©pilogue tragique et Ă©blouissant transcende l'espace limitĂ© du roman. En adoptant le procĂ©dĂ© narratif des flux de conscience, TolstoĂŻ ouvre une porte d'entrĂ©e sur l'intĂ©rioritĂ© de ses personnages et atteint par ce biais une certaine forme d'universalitĂ©.
#LoveStory ♄
💐{#POESIE} Faible est ma voix, mais mon vouloi 💐{#POESIE}

Faible est ma voix, mais mon vouloir ne cĂšde pas.‹Et mĂȘme, sans amour, je me sens plus lĂ©gĂšre.‹Dans les hauteurs du ciel un vent souffle ample et pur‹Et mes pensĂ©es ignorent la souillure.
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La servante Insomnie a quittĂ© mon chevet ;‹Je ne me morfonds plus prĂšs de la cendre grise,‹Et sur la tour l'aiguille courbe de l'horloge‹Ne me fait plus l'effet d'une flĂšche qui tue.
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Donc le passĂ© sur moi perd son pouvoir.‹La dĂ©livrance est proche. Je pardonne‹En regardant la lumiĂšre qui joue‹Sur le lierre mouillĂ© par le printemps.

✍ Anna Akhmatova, “Requiem”

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#AnnaAkhmatova - surnommĂ©e « la reine de la Neva », nĂ©e en 1889 Ă  Odessa et dĂ©cĂ©dĂ©e en 1966 Ă  Moscou, est une icĂŽne des lettres russes. CensurĂ©e, persĂ©cutĂ©e et muselĂ©e par le rĂ©gime soviĂ©tique, qui tenta d'Ă©radiquer ses Ă©crits, la poĂ©tesse par sa poĂ©sie expĂ©rimenta un espace de libertĂ© infini. Comme ses vers, le message politique est clair. AcculĂ©e en Russie, elle ne s’exilera pas. Faible est sa voix, mais sa volontĂ© ne cĂ©dera pas. Tant qu'elle vit, son souffle, mĂȘme sous la forme d'un mince filet, traversera la chape de plomb censĂ©e Ă©touffer toutes vellĂ©itĂ©s de libertĂ©. Si l'amour participe au sentiment de lĂ©gĂšretĂ©, ce serait un leurre que de la faire dĂ©pendre de l'extĂ©rieur. D'ailleurs, Anna Akhmatova insiste en tournant le curseur vers un travail intĂ©rieur : « Et mĂȘme, sans amour, je me sens plus lĂ©gĂšre. » Autrui ne dĂ©livre pas. La libertĂ© s'obtient Ă  force de volontĂ©. La femme de lettres russe ne se morfond plus prĂšs de ce qui a Ă©tĂ© (« cendre grise »). Son regard, initialement tournĂ© vers le passĂ©, opĂšre un revirement Ă  cent quatre-vingt degrĂ©s. En coupant le fil qui la tirait en arriĂšre, elle s'affranchit du passĂ©. Le temps cesse d'ĂȘtre une source d'angoisse. Telle une Ă©clipse masquant le soleil et obscurcissant le ciel, la peur de la mort provoquant l'inertie s'Ă©vapore. DĂ©lestĂ©e des scories du passĂ©, la vie s'Ă©panouit. Le « printemps » symbolise ce renouveau : l'espoir aprĂšs le noir.
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#FemmesdeLettresAlHonneur đŸŒč
🏰 #MIDDLEAGE Pari rĂ©ussi pour l'Ă©crivain Ă©c 🏰 #MIDDLEAGE 
Pari rĂ©ussi pour l'Ă©crivain Ă©cossais #JamesMeek ! À rebours des clichĂ©s rĂ©pandus sur le Moyen-Âge : obscurantisme religieux, insalubritĂ©, violence, preux chevaliers au premier plan et femmes relĂ©guĂ©es dans les replis de l'histoire, James Meek fait de la sociĂ©tĂ© mĂ©diĂ©vale le matĂ©riau d'un roman historique et initiatique s'Ă©mancipant des normes genrĂ©es. L'Ă©pidĂ©mie de peste noire qui sĂ©vit en 1348 en Angleterre nivelle les Ă©carts de classes. La sexualitĂ© est non-binaire. Les contours entre masculinitĂ© et fĂ©minitĂ© gommĂ©s : "il demeure le mĂȘme sous la robe d'une demoiselle que sous la tunique d'un homme" et les femmes s'Ă©mancipent d'un schĂ©ma romantique Ă©culĂ© : "je prĂ©fĂ©rerais exister d'une maniĂšre qui ne fĂ»t pas entiĂšrement relative Ă  votre honneur". En pleine guerre de Cent Ans, sous le commandement du seigneur Laurence Haket, une Ă©quipĂ©e de vingt archers entreprend un voyage Ă  pieds Ă  travers le sud-ouest de l’Angleterre pour rejoindre Calais passĂ© aux mains des anglais, oĂč un navire Ă  destination de la France les attend. Sous leurs airs grossiers de mĂąles en quĂȘte de virilitĂ©, les hommes de la troupe sont en proie Ă  un sentiment de culpabilitĂ© grandissant qui, telle une aiguille pĂ©nĂ©trant la chair, gagne en intensitĂ© au fil du roman. À Cess, jeune paysanne repĂ©rĂ©e pour sa beautĂ© par les archers, violĂ©e et kidnappĂ©e, deux ans auparavant, s'ajoutent Will Quate un serf Ă©pris de libertĂ©, Thomas Pitkerro, un procureur Ă©cossais et Dame Bernadine. BercĂ©e par le #RomandelaRose, la jeune noble enamourĂ©e se languit Ă  l'idĂ©e d'ĂȘtre enlevĂ©e par Laurence Haket. Ce ravissement lui permettant d'Ă©chapper Ă  un mariage arrangĂ©. Au fil des pages, pourtant, l'homme idĂ©alisĂ© se rĂ©vĂšle une version miniature de celui qu'elle doit Ă©pouser et les flĂšches que possĂšde le Dieu de l'Amour : "BeautĂ©", "SimplicitĂ©", "Beau-Semblant", "Courtoisie" et "Jeunesse", des qualitĂ©s creuses, inaptes Ă  lui procurer le bonheur tant espĂ©rĂ©. Version moderne du roman mĂ©diĂ©val, l'amour chez James Meek se dĂ©fie de tous les carcans et s'incarne magnifiquement dans le couple gay formĂ© par Will et son ami travesti en fille. Le Moyen-Âge poussiĂ©reux, vous avez dit ?
#FemmesDeLettresALhonneur ✍ Virginia Woolf, #FemmesDeLettresALhonneur 

✍ Virginia Woolf, Journal d’un Ă©crivain (1953)

« Je ne serai pas cĂ©lĂšbre ou grande. Je continuerai Ă  ĂȘtre aventureuse, Ă  changer, Ă  suivre mon esprit et mes yeux, refusant d'ĂȘtre Ă©tiquetĂ©e, et stĂ©rĂ©otypĂ©e. L'affaire est de se libĂ©rer soi-mĂȘme : trouver ses vraies dimensions, ne pas se laisser gĂȘner. »

« La vie est-elle trÚs solide ou trÚs instable ? Je suis hantée par ces deux hypothÚses contradictoires. Cela dure depuis toujours, durera toujours, et plonge aux tréfonds du monde sur lequel je me tiens en ce moment. Mais elle est également transitoire, fugitive, diaphane. Je passerai comme un nuage sur les vagues. »

« La pierre de touche d’un livre (pour l’auteur), c’est de parvenir Ă  crĂ©er un espace dans lequel vous introduisez tout naturellement ce que vous avez Ă  dire. »
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#VirginiaWoolf #Journaldunecrivain #awriterdiary #Livredechevet #JourneeInternationaleDesDroitsDesFemmes đŸ’Ș #Genius #Feminisme #Feminism  #autrice #womenwriters #MarsAuFeminin #IWD #InternationalWomenDay #8Mars
🍀#LUCKYMAN « Le doute est un Ă©tat mental dĂ© 🍀#LUCKYMAN
« Le doute est un Ă©tat mental dĂ©sagrĂ©able, mais la certitude est ridicule. » ÉnoncĂ©e par Voltaire, cette vĂ©ritĂ© est finement incarnĂ©e dans le premier roman jubilatoire de #FabioBacĂ , oĂč le hĂ©ros, homme rationnel et cadre supĂ©rieur au siĂšge londonien de l'Organisme national de statistiques, voit son systĂšme de pensĂ©e chavirer face Ă  une succession d'Ă©vĂ©nements dĂ©fiant les lois de la probabilitĂ©. Kurt O'Reilly a la trentaine, de l'argent, un statut social enviable et une femme brillante jouissant d'une certaine notoriĂ©tĂ© dans le milieu littĂ©raire. Bien que les Ă©lans crĂ©atifs d'Elizabeth Brooks aient redĂ©fini la gĂ©ographie de leur vie conjugale : contraignant le couple Ă  occuper des appartements adjacents et Ă  s’allonger sur le divan de diverses praticiens londoniens pour trouver matiĂšre Ă  alimenter ses romans. Pourtant, depuis trois mois, la chance semble s'acharner. Le moindre Ă©vĂ©nement tourne Ă  l'avantage de Kurt, bousculant ses prĂ©jugĂ©s : cotations boursiĂšres Ă  la hausse, indemnitĂ©s gouvernementales, promotion injustifiĂ©e, impĂŽts remboursĂ©s, sex-appeal dĂ©cuplĂ© ou encore arme pointĂ©e sur la tempe s'enrayant lamentablement... Ironie du sort pour un statisticien peu enclin Ă  laisser l'imprĂ©vu s’immiscer dans sa vie. PrĂ©fĂ©rant l’espoir Ă  la certitude, Kurt refuse obstinĂ©ment de voir tout un pan des sentiments lui Ă©chapper en baignant dans le bonheur sans aspĂ©ritĂ©s d’une existence toute tracĂ©e. Bien dĂ©cidĂ© Ă  Ă©lucider le mystĂšre, le hĂ©ros nous balade dans les rues londoniennes dans une quĂȘte existentielle drĂŽle et enlevĂ©e. Chaque aventure, chaque confrontation avec l'altĂ©ritĂ© l'invitant Ă  repenser sa façon d'apprĂ©hender le monde, Ă  se laisser cueillir par l’inattendu, se dĂ©centrer et se dĂ©lester d'un sentiment de culpabilitĂ© dont il ne s’est jamais dĂ©fait. La City en toile de fond donne sa dimension satirique au roman, qui sous couvert d'une fable flirtant avec le surnaturel croque les travers d'un systĂšme capitaliste polarisĂ© autour du mythe laĂŻc : de l'individu et de l'argent. L'intelligence avec laquelle les enseignements sont dĂ©licatement amenĂ©s culmine dans un Ă©pilogue tendre et savoureux, comme un clin d'Ɠil malicieux.
🐀 #LANOTEDELORETDELACHAIR 🍆 « La chasse aux 🐀 #LANOTEDELORETDELACHAIR 🍆
« La chasse aux aventures, aux femmes, aux millions, commençait enfin. [...] son instinct de bĂȘte affamĂ©e saisissait merveilleusement au passage les moindres indices de la curĂ©e chaude dont la ville allait ĂȘtre le théùtre. » Rituel de la chasse Ă  courre, la curĂ©e, ce sont les entrailles et viscĂšres du gibier jetĂ©es en pĂąture aux chiens. Dans ce second tome de la fresque familiale des #RougonMacquart, Paris est l'animal Ă©ventrĂ©, la meute les spĂ©culateurs immobiliers vĂ©reux, qui Ă  coup de montages financiers alambiquĂ©s bĂątissent leur fortune sur une ville pillĂ©e. Alors que le 2 dĂ©cembre 1851, Louis-NapolĂ©on s'empare du pouvoir par la force, concomitamment Aristide Saccard, prend d'assaut #Paris, flairant l'argent avec un instinct d'oiseau de proie. Les poches vides, mais la tĂȘte fourmillant de projets, il trouve les ressources pour se lancer en Ă©pousant RenĂ©e, l'hĂ©ritiĂšre d'une vieille famille bourgeoise dont la vertu est mise sur le marchĂ©. En 1855, sous la houlette du baron #Haussmann, la capitale devient un chantier Ă  ciel ouvert, traversĂ©e par des grandes artĂšres, dont la construction nĂ©cessite la dĂ©molition des vieux quartiers et l'expropriation des locataires. Le gĂ©nie des affaires d'Aristide trouve lĂ  matiĂšre Ă  spĂ©culation : en achetant les biens promis Ă  la dĂ©localisation, il empoche des indemnitĂ©s. Pour peu que les experts chargĂ©s de les estimer soient corrompus, la plus-value s'Ă©lĂšve Ă  des milliers. Tandis que projetĂ©e dans une sociĂ©tĂ© orgiaque de luxe et de dĂ©bauche, RenĂ©e s'Ă©tourdit, Ă©cartelĂ©e entre l'immoralitĂ© et la fiĂšvre de ses appĂ©tits frĂ©nĂ©tiques, quĂȘtant la jouissance aiguĂ« susceptible de la rassasier. Dans cette atmosphĂšre viciĂ©e, la promiscuitĂ© avec son beau-fils Maxime se muant en une intimitĂ© incestueuse, achĂšvera de dĂ©traquer son esprit fragilisĂ©. Tout le talent du romancier naturaliste qu’est #Zola se dĂ©ploie dans une Ă©criture sensuelle et luxuriante retranscrivant magnifiquement les dĂ©chirements intimes d'une femme au destin Ă©pique, tragique, broyĂ©e par les hommes, ainsi qu'une construction circulaire exemplaire. #LaCuree se clĂŽturant sur la scĂšne inaugurale mĂątinĂ©e d'une note amĂšre par la dĂ©chĂ©ance de RenĂ©e.
{#GOODVIBESONLY} ∎ Des revues, des lectures cont {#GOODVIBESONLY}
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Des revues, des lectures contemporaine et classique, du théùtre et des fleurs 💐 , du yoga (pas lĂ  😎) et du 🌞
 Mes recos du moment 👇

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🗞 #Revue
@le1deslibraires met l’amour Ă  l’honneur Ă  la lumiĂšre d’un classique anglais maintes fois adaptĂ©, revisitĂ©, mais jamais Ă©galĂ© : #OrgueiletPrejuges de #JaneAusten đŸ‘©â€â€ïžâ€đŸ’‹â€đŸ‘š

✍ Entretiens

« Je lui aurais volontiers pardonnĂ© son orgueil s’il n’avait pas tant mortifiĂ© le mien » (#ElizabethBennet au sujet de #Darcy)

« L’orgueil de la jeune fille appartient dĂ©jĂ  au monde dĂ©mocratique : elle n’a aucun hĂ©ritage Ă  produire, mais elle est fiĂšre de son discernement, de sa capacitĂ© individuelle Ă  juger du spectacle du monde, Ă  s’en amuser, et aussi Ă  s’en dĂ©tacher : elle est dans le roman celle qui s’enorgueillit de dire non, une figure de la libertĂ©. » #MonaOzouf 

« Jane Austen a le gĂ©nie pervers de placer sa narration dans l’angle mort de la romance ; elle montre au lecteur ce qui se passe exactement dans la tĂȘte du personnage d’Elizabeth, la part de calcul, d’orgueil, d’agacement et de prise de risque dont est capable une jeune Anglaise distinguĂ©e confrontĂ©e Ă  l’amour fou. C’est de la stratĂ©gie militaire au service du mariage inespĂ©rĂ©. » #AmelieNothomb 

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📕 #LitteratureContemporaine 
DĂ©couverte de la plume caustique, Ă©lĂ©gante et malicieuse d’#AlessandroBaricco (#MrGwyn).

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✹#LitteratureClassique
Ce dĂ©but d’annĂ©e est marquĂ© par de trĂšs belles lectures. Je poursuis ma lancĂ©e en achevant le mois de fĂ©vrier avec la lecture de  #LaCuree 💾 Second tome de la grande fresque familiale des #RougonMacquart. Un #Zola entre splendeur et dĂ©cadence qui suit le succĂšs fulgurant et les Ă©checs fracassants d’une famille au sang viciĂ© sous le Second Empire. PĂ©riode de dĂ©bauche oĂč la restructuration de Paris, sous la houlette du baron #Haussmann, fait rage et la spĂ©culation met la capitale en Ă©bullition.
#LirelesRougonMacquartdanslordre

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🎭 #Sorties
#BerlinBerlin au @theatrefontaine : une comĂ©die jubilatoire portĂ©e par des dialogues vifs et savoureux. PremiĂšre fois que je vois sur scĂšne l’acteur #PatrickHaudecoeur et je me suis rĂ©galĂ©e. Allez-y ! 🙌 
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#ConseilDuJour #Culture
🐇 #THERABBITQUEEN « L’histoire est un acte d 🐇 #THERABBITQUEEN
« L’histoire est un acte d’imagination collective et continue, et la perception de la rĂ©alitĂ© une tractation permanente, Ă©ternelle, avec les autres, avec soi-mĂȘme si l’on est seul. » La perception objective des faits n’existe pas. En passant par le tamis de celui qui les lit, ces derniers sont nĂ©cessairement altĂ©rĂ©s. DĂšs lors, comment expliquer un Ă©pisode d'illusion collective ? Que quatre mĂ©decins puissent se laisser abuser par un leurre grossier ? Si la confusion n’est pas liĂ©e Ă  la nature de l’objet, elle l’est certainement eu Ă©gard aux motivations : les lauriers tressĂ©s sur la tĂȘte des tĂ©moins d’un miracle dĂ©fiant les lois de l’humanitĂ©. En 1726, Ă  Godalming, John Howard et son jeune assistant Zachary Walsh assistent mĂ©dusĂ©s Ă  un Ă©vĂ©nement pour le moins surprenant. Coup sur coup, #MaryToft, une paysanne anglaise, accouche de lapins disloquĂ©s. Une des explications, rĂ©siderait-elle dans le passage dans le village du Surrey de l'Exposition des CuriositĂ©s mĂ©dicales de Nicholas Fox ? Exhibition cathartique visant Ă  mortifier l'Ăąme des spectateurs, tĂ©moins des caprices divins. AlertĂ©, le roi George envoient ses Ă©missaires au chevet de "la reine des lapins" pour tenter de percer le mystĂšre entourant le fait divers. Manipulation de l'opinion publique ou intervention divine ? Les praticiens rĂ©putĂ©s optent pour la seconde option. Mettant en pĂ©ril leur rĂ©putation. BientĂŽt, la rumeur court, la foule stationne au pied des appartements londoniens, oĂč Mary Toft est enfermĂ©e. Quelle jouissance pour les hommes riches de la finance blasĂ©s de tout cet argent dont ils ignorent le montant, prĂȘts Ă  payer cher pour assouvir leurs dĂ©sirs lubriques et dĂ©pravĂ©s ! Le genre humain possĂšde encore des secrets inexplorĂ©s, susceptibles de les Ă©tonner. En s'inspirant d'une histoire vraie, #DexterPalmer compose une fable dĂ©jantĂ©e traversĂ©e par des rĂ©flexions philosophiques, interrogeant : la crĂ©dulitĂ© des foules, notre capacitĂ© Ă  nous laisser mystifier, pour oublier temporairement - en Ă©tant partagĂ©es les croyances gagnent en lĂ©gitimitĂ© faute de gagner en vĂ©racitĂ© - les soucis du prĂ©sent. Le style surannĂ© dissimule un texte drĂŽle d'une grande actualitĂ©.
🏭 #COUPDECOEURLITTERAIRE « Cette vie qui se tr 🏭 #COUPDECOEURLITTERAIRE
« Cette vie qui se tricotait presque malgrĂ© eux, jour aprĂšs jour, dans ce trou perdu qu'ils avaient tous voulu quitter, une existence semblable Ă  celle de leurs pĂšres, une malĂ©diction lente. » Dans une vallĂ©e paumĂ©e, au cƓur d'une rĂ©gion sinistrĂ©e de l'Est de la France, Anthony, Hacine et Steph se dĂ©lestent des derniers oripeaux de l’enfance pour entrer de plein pied dans la frĂ©nĂ©sie de l’adolescence. Les sens en Ă©veil et l’esprit Ă©chauffĂ©. L’envie d’en dĂ©coudre aussi. Loin des ambitions limitĂ©es et des vies Ă©triquĂ©es des parents : prolos, alcolos, shootĂ©s au xanax, immigrĂ©s faussement intĂ©grĂ©s, engluĂ©s dans un temps figĂ©, ponctuĂ© par des plaisirs conjoncturels, masquant un malheur structurel
 Entre dĂ©sir d’émancipation et rĂ©signation, Nicolas Mathieu embrasse dans une fresque sociale se dĂ©ployant sur quatre Ă©tĂ©s - 1992, 1994, 1996, 1998 - les aspirations de trois adolescents. Âge charniĂšre oĂč tout semble possible et rien n’est encore actĂ©. OĂč l'ivresse de la libertĂ© s’éprouve dans un premier baiser donnĂ© dans une usine dĂ©saffectĂ©e ou sur le dos d'une moto volĂ©e lancĂ©e Ă  pleine vitesse sur une dĂ©partementale. #Leursenfantsapreseux est une histoire de violence sociale et de dĂ©sirs refoulĂ©s, de premiers Ă©mois, de premiĂšres fois, de corps maladroits qui se cherchent, de trajectoires fauchĂ©es avant d'avoir pu dĂ©marrer, de la nostalgie d’une jeunesse perdue, et de choix consentis malgrĂ© soi. L’écriture Ă  l’os, hyper rĂ©aliste, faussement nĂ©gligĂ©e, mais magnifiquement travaillĂ©e, saisit l'Ă©nergie vibrante de ces vies de la pĂ©riphĂ©rie qui se dĂ©ploient sans Ă©clat, dans l’anonymat. Les mĂ©canismes du dĂ©terminisme social aussi. Avec une acuitĂ© folle, #NicolasMathieu nous propulse dans les annĂ©es lycĂ©es, celles des fĂȘtes dĂ©chaĂźnĂ©es, des baisers mouillĂ©s et des corps brouillons Ă©lectrisĂ©s, de la vodka bue au goulot et des coups qui partent pour un mot de trop. L’auteur goncourisĂ© est dĂ©finitivement le romancier des illusions perdues et du passage du temps. De la vie tout simplement, qu’il restitue avec un talent Ă©blouissant. Avec cette question qui sous-tend le roman : que reste-t-il de nos plus belles annĂ©es ? #Goncourt2018
{#BOOKHAUL} ∎ Quelques-unes de mes prochaines le {#BOOKHAUL}
∎
Quelques-unes de mes prochaines lectures
 et ma #lectureencours que je savoure 📖 
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♄ “Leurs enfants aprĂšs eux” de #NicolasMathieu
En plein dedans
et quelle MERVEILLE ✹

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✍ “La place” d’#AnnieErnaux
AprĂšs voir dĂ©vorĂ© les deux derniers romans de Nicolas Mathieu, qui explore magnifiquement les sentiments ambivalents liĂ©s au fait d’ĂȘtre transfuge de classe : honte des parents, volontĂ© de s’émanciper du schĂ©ma familial et s’extraire d’un milieu jugĂ© insuffisant, il me fallait lire ce classique, que l’auteur cite rĂ©guliĂšrement.

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🚱 “Le grand monde” de #PierreLemaitre
Dans la team #goncourt à lire impérativement.

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🩐 “Le Prince des marĂ©es” de #PatConroy
Deux ans que j’attendais la sortie en poche de ce #chefdoeuvre pour le relire et vous en parler. Une fresque familiale Ă©poustouflante en Caroline du Sud sur fond de sĂ©grĂ©gation raciale, mettant en scĂšne des destins brisĂ©s, oĂč chacun Ă©touffe sous le poids des secrets et de la culpabilitĂ©. C’est dense, puissant, l’auteur fouille la mĂ©moire et les traumatismes refoulĂ©s de l’enfance.

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👹‍👧“À l’irlandaise” de #JosephOConnor
Lecture du mois sur le thÚme « PÚre et fille » du #ClubLectureLivresetParlotte organisé par @charlotte.parlotte.

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💾“La CurĂ©e” de #Zola 
Second tome du challenge #LirelesRougonMacquartdanslordre (@devoratrix_libri #).

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✊🏿“Beloved” de #ToniMorrison
Roman culte de la littérature américaine, qui a valu à la premiÚre autrice afro-américaine lauréate du #PrixNobeldelitterature - le #PrixPulitzer en 1988.

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đŸ‡ŻđŸ‡” “Le vent se lĂšve” de #TatsuoHori 
Acquisition sur les prĂ©cieux conseils de Yann, libraire Ă  la @librairieledivan, en qui j’ai une confiance aveugle pour dĂ©nicher des pĂ©pites littĂ©raires, et des romans douloureux qui vous serrent le cƓur mais vous en mettent plein la vue 💔 

Vous en avez lu certains ?
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#PAL
đŸ‘±â€â™€ïž#COUPDEFOUDRELITTERAIRE « Cette chan đŸ‘±â€â™€ïž#COUPDEFOUDRELITTERAIRE
« Cette chanson [...] parlait d’autre chose, d’une Ă©popĂ©e moyenne, la leur. » (Les lacs du) #Connemara, chanson populaire aussi bien braillĂ©e par des Ă©tudiants Ă©mĂ©chĂ©s d’écoles de commerce cotĂ©es, recrachant chaque annĂ©e sur le marchĂ© leur lot de diplĂŽmĂ©s stĂ©rĂ©otypĂ©s, ayant assimilĂ©s servilement les notions d’efficacitĂ©, productivitĂ© et rentabilitĂ©, futurs citrons pressĂ©s au sein de gros cabinets oĂč rĂšgne la vacuitĂ©, que dans des patelins paumĂ©s, devient un grand roman de sociĂ©tĂ© sous la plume rĂ©aliste du romancier goncourisĂ©. Le grand chelem, le jeu de l’ascenseur social, HĂ©lĂšne, transfuge de classe, bientĂŽt la quarantaine, l’a rĂ©alisĂ© : un mari, deux filles, une maison d'archi Ă  Nancy, et la perspective d'un poste d'associĂ©e. Reste ce malaise lancinant, au goĂ»t d’inachevĂ©. Le temps du bilan arrivĂ©, HĂ©lĂšne reste Ă  quai, esseulĂ©e, taraudĂ©e par des interrogations en suspens : que s’est-il passĂ© ? OĂč ont filĂ© toutes ces annĂ©es ? Quel virage a-t-elle loupĂ© ? En contrepoint de ce sentiment d'Ă©chec latent, l’amour avec une ancienne star du lycĂ©e recroisĂ©e, espoir du club de hockey, agit comme un sablier Ă  remonter le temps. Avec une maĂźtrise Ă©blouissante, #NicolasMathieu ajuste sa focale sur des vies ordinaires de la France pĂ©riphĂ©rique, et en tire un roman-monde, une fresque politique et sociologique, traitant du passage du temps. Des dĂ©terminismes sociaux et des mimĂ©tismes familiaux qu'on ne dĂ©joue jamais vraiment. Les sentiments Ă©prouvĂ©s sont ambivalents, Ă  l’image des gens : tendresse filiale et honte sociale, gloires Ă©phĂ©mĂšres, adultĂšres, mariages Ă  bout de souffle, familles recomposĂ©es, garde alternĂ©e, amours adolescentes et grands serments d’amitié  Et cette chanson, aux vibrations agissant comme une lame de fond. Le passĂ© surgissant, fendant les couches du temps, exhumant des Ă©motions oubliĂ©es, des ambitions avortĂ©es et des ardeurs inentamĂ©es. ManiĂšre de nous rappeler que rien ne sert de fuir, le bonheur se vit au prĂ©sent. Un grand merde aux cases Ă  cocher et au bonheur exposĂ©, soumis au jugement des gens. Connemara c’est, quelque part, l’histoire d’une femme qui fait la paix avec toutes celles qu’elle a Ă©tĂ©.
đŸ’„#PAGETURNER « Elle plonge sa main dans la cl đŸ’„#PAGETURNER 
« Elle plonge sa main dans la clĂŽture et agite les doigts de l'autre cĂŽtĂ©. Ses doigts sont al norte. Elle crache Ă  travers la clĂŽture, juste pour laisser une parcelle d'elle-mĂȘme dans la terre amĂ©ricaine. American Dirt. » Par une Ă©criture visuelle dotĂ©e d'une puissance d'Ă©vocation quasi cinĂ©matographique, l'autrice amĂ©ricaine #JeanineCummins empoigne le lecteur et le cloue en lui imprimant sur la rĂ©tine une scĂšne inaugurale magistrale : seize corps tombĂ©s sous des rafales de balles, gisant dans un bain de sang sur le patio d'une maison familiale. TrĂŽnant en haut du palmarĂšs des pays les plus meurtriers de la planĂšte, le Mexique voit ses villes tombĂ©es comme des dominos. Si la citĂ© balnĂ©aire d’Acapulco a rĂ©sistĂ© un temps, le chef de gang instable et lettrĂ© Javier Crespo Fuentes en a fait un théùtre macabre permanent. Avant que son portrait ne fasse l'objet dans la presse locale d'un papier signĂ© par l'Ă©poux de celle-ci, Javier s'est liĂ© d'amitiĂ© avec Lydia, qui tient une librairie. L'amitiĂ© platonique fondĂ©e sur leurs goĂ»ts respectifs Ă©volue en un attachement profond, sans que Lydia n'entrevoie la possibilitĂ©, un jour, de se trouver au cƓur d'une vendetta. Une inclination que, quelques mois plus tard, elle regrettera, puisque les seize corps laissĂ©s sans vie, sont ceux des membres de sa famille. L'article de son mari a eu l'effet d'une dĂ©flagration provoquant une escalade de la violence sans prĂ©cĂ©dent. Lydia et son fils de huit ans, Lucas, se lancent dans une course-poursuite effrĂ©nĂ©e, un voyage ferroviaire sur la bestia, qui doit les conduire de Mexico aux USA. S'ils parviennent Ă  Ă©chapper Ă  la migra, aux narcos, aux diffĂ©rents cartels qui quadrillent le pays, aux barrages routiers, aux militaires et policiers corrompus... Tenu par un rythme haletant, #AmericanDirt est un page turner fĂ©roce et addictif, relatant le parcours du combattant entrepris par les migrants. Un chemin sinueux empruntĂ© par une femme hantĂ©e par la culpabilitĂ© et son fils dĂ©brouillard et attachant prĂȘts Ă  tous les sacrifices pour recouvrer leur libertĂ©.
💾#LirelesRougonMacquartdanslordre « Il crut 💾#LirelesRougonMacquartdanslordre 
« Il crut entrevoir un instant, comme au milieu d'un Ă©clair, l'avenir des Rougon-Macquart, une meute d'appĂ©tits lĂąchĂ©s et assouvis, dans un flamboiement d'or et de sang. » Fresque sociale d'une prĂ©cision chirurgicale et formidable saga familiale, les #RougonMacquart est un cycle romanesque Ă©crit par #Zola entre 1870 et 1893, embrassant le destin sous le Second Empire d'une famille sur cinq gĂ©nĂ©rations. #LafortunedesRougon initie la sĂ©rie et pose les bases de ce que les dix-neuf autres volumes dĂ©velopperont. Et c'est ce qui rend ce premier volet si savoureux : assister Ă  la genĂšse d'une lignĂ©e, soupeser le poids du dĂ©terminisme gĂ©nĂ©tique (intĂ©rieur) - les lois de l'hĂ©rĂ©ditĂ© et du sang comme explication Ă  la transmission des tares entre les gĂ©nĂ©rations, et la dĂ©liquescence d'une race sur le temps - et social (extĂ©rieur) - l'influence du milieu. AdĂ©laĂŻde Fouque, l'aĂŻeule de la famille, qui a hĂ©ritĂ© de son pĂšre un dĂ©traquement des nerfs, a un premier fils Pierre Rougon, nĂ© de son mariage avec un paysan frustre, puis deux autres enfants illĂ©gitimes, avec Macquart, son amant. Un contrebandier et braconnier qu'il est mal vu de frĂ©quenter. HystĂ©rie, lourdeur et tempĂ©rament colĂ©rique, serviront d'engrais aux hĂ©ritiers. Telles des mauvaises herbes, les ramifications qui partent de ce tronc pourri se dĂ©ploieront et s'illustreront dans ce qu'il y a de plus mesquins : ambition, avarice, jalousie, meurtres, combines politiques... Leur mĂ©diocritĂ© n'a d'Ă©gale que leur opportunisme dans cette lente Ă©lĂ©vation sociale Ă  laquelle nous assistons mĂ©dusĂ©s par tant de faussetĂ©. DĂ©nuĂ©s des qualitĂ©s innĂ©es qui leur permettraient de se distinguer, les Rougon manƓuvrent habilement, entrevoyant dans les Ă©vĂ©nements de quoi servir leurs intĂ©rĂȘts. Le coup d'État de 1851 les propulsera, leur offrant enfin l’opportunitĂ© de briller. Chef de file du naturalisme, Zola fait s'enchĂąsser une histoire d'amour fauchĂ©e dans ses balbutiements avec l'ascension des Rougon, tout en peignant une sociĂ©tĂ© dont les traits : versatilitĂ© des foules, dĂ©magogie, opportunisme politique et mĂ©diocritĂ© humaine...sont plus que jamais d'actualitĂ©. #Classique đŸ’«
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