Les feuilles tombent, les jours raccourcissent, le thermostat chute drastiquement. L’automne est sans conteste la saison idéale pour se lover dans son canapé avec un bon roman entre les mains. Pour vous donner quelques idées de lecture de saison, je vous ai concocté une sélection spéciale Halloween & #PalAutomnale. Classiques de la littérature anglaise, #mustreads, romans gothiques et hypnotiques, huis clos envoûtants, thrillers psychologiques angoissants… Faites votre choix ! 😉
Les forestiers de Thomas Hardy
Rendez-vous manqués & amours contrariées dans un village anglais
Mon premier conseil est un roman À LIRE ABSOLUMENT : Les forestiers de Thomas Hardy. Un classique de la littérature anglaise découvert grâce à ma participation au club de lecture – #LesLivresEtParlotte – animé par Charlotte Parlotte. Les forestiers a été mon gros coup de cœur de cette rentrée. Porté par une plume cristalline à même de dissiper le voile altérant la perception des sentiments, ce chef-d’œuvre au charme bucolique est une tragédie sociale et sentimentale, d’une beauté à couper le souffle sublimée par le style élégant, délicieusement anglais du romancier. À l’instar des sœurs Brontë, l’écrivain victorien, qui égratigne avec férocité les liens du mariage, sonde avec pénétration les tréfonds de l’âme humaine, et retranscrit avec limpidité, justesse et subtilité ses plus infimes variations. La nature joue un rôle essentiel, la vie intérieure de la forêt évoluant au diapason des émotions des habitants. Un roman à lire pour tous les lecteurs désireux de se plonger dans une lecture immersive et dépaysante, de découvrir un très grand classique de la littérature anglaise. Et évidemment pour tous les amoureux des sœurs Brontë, de Jane Austen, Charles Dickens… (Lire la suite)
Jane Eyre de Charlotte Brontë et Les Hauts de Hurlevent d’Emily Brontë
Influences ROMANTIQUES VS. GOTHIQUES
Deux sœurs, deux classiques de la littérature victorienne, deux histoires d’amour diamétralement opposées mais dotées du même charme magnétique et portées par un souffle romanesque d’une puissance inouïe. Si le succès rencontré par Jane Eyre a éclipsé l’unique roman écrit par sa cadette, Les Hauts de Hurlevent n’a cessé de fasciner par son caractère subversif et la noirceur des personnages. À sa parution, le roman mâtiné d’un parfum de scandale provoqua un tollé et fut qualifié de texte sulfureux à même de froisser les bonnes mœurs de la société victorienne. Emily Brontë peint avec ardeur des êtres en proie à des passions violentes, voire gouvernés par celles-ci. La plume de l’auteure rend compte avec une justesse rare du feu intérieur qui embrase des êtres tourmentés jusqu’à les consumer tout entier. (Chronique complète)
Charlotte Brontë, avec Jane Eyre, explore davantage la maturation des sentiments à travers l’histoire d’amour entre un châtelain – archétype du héros byronien – et sa jeune gouvernante orpheline. Influences gothiques vs romantiques : je vous laisse trancher (tout en vous conseillant chaudement de lire ces deux romans au moins une fois dans votre vie) 😉
Rebecca de Daphné du Maurier et Du bout des doigts de Sarah Waters
Thrillers gothiques et atmosphères nimbées de mystère
Publié en 2003, Du bout des doigts de Sarah Waters pourrait passer pour un roman écrit à l’ère victorienne, tant l’auteure maîtrise son sujet. Tout y est. Le manoir perdu dans la campagne anglaise, l’atmosphère nimbée de mystère, les mensonges et les trahisons à répétition, les quartiers malfamés de Londres, des personnages peu recommandables guidés par l’appât du gain…Toutefois, ce serait réducteur de n’en faire qu’un énième roman anglais tentant de ressusciter cette époque dotée d’un charme certain. Sarah Waters ne se contente pas de réitérer un procédé maintes fois éprouvé, et ne nous sert pas une pâle copie de Charles Dickens, des sœurs Brontë ou de Jane Austen. Elle renouvelle le genre en le modernisant. En abordant le sujet de l’homosexualité féminine et en faisant de ses deux héroïnes des femmes complexes dotées d’une pluralité de facettes. C’est à un jeu de dupes parfaitement maîtrisé auquel on assiste, dans un Londres sordide, à l’air vicié. Sarah Waters conçoit des scénarios diaboliques, qu’elle imbrique sur le modèle des poupées russes. Un roman victorien sombre, foisonnant et terriblement addictif ! (Lire la suite)
Roman policier, histoire d’amour, thriller psychologique, intrigue à suspense…pour écrire son chef-d’œuvre Rebecca, Daphné du Maurier a su s’inspirer et puiser dans le meilleur des romans victoriens pour insuffler une aura de mystère à son intrigue policière. Une jeune femme ingénue travaillant comme demoiselle de compagnie pour une vieille femme acariâtre rencontre à Monte-Carlo Maximilien de Winter, dont l’épouse est décédée dans des circonstances tragiques. Alors qu’on le dit inconsolable, toujours éperdument épris de sa femme, le jeune veuf demande en mariage la jeune femme. Après la lune de miel, la réalité les rattrape à Manderley – sublime manoir en Cornouailles, où la présence insidieuse de Rebecca continue de planer. Une lecture envoûtante.
Le complexe d’Eden Bellwether de Benjamin Wood, Les frères Holt de Marcia Davenport, Les braises de Sándor Márai & Dans les angles morts d’Elizabeth Brundage
Huis clos et thrillers psychologiques
Virtuose, hypnotique, envoûtant…Le Complexe d’Eden Bellwether de Benjamin Wood est un roman d’atmosphère empreint de mystère, qui s’inscrit dans la lignée des grands maîtres du campus novel anglo-saxons, tels que Donna Tartt ou David Lodge. Benjamin Wood tisse un huis clos haletant, au rythme lent, parfaitement dosé, où chaque scène travaillée à la perfection contribue au sentiment lancinant à la lecture du roman. Le suspense est implacable, bien que finement amené. Un premier roman éblouissant sur l’emprise, la manipulation et l’ambition démesurée d’une personnalité narcissique, dont l’exaltation amplifie le pouvoir de fascination ! (Lire la suite)
Pour élaborer l’intrigue des Frères Holt, Marcia Davenport s’est inspirée d’un fait divers sordide ayant défrayé la chronique au début du XXe siècle : le destin tragique des frères Collyer, tous deux atteints de syllogomanie – syndrome d’accumulation compulsive. Dans un roman anxiogène à souhait, l’autrice américaine retrace l’enchaînement de circonstances conduisant deux héritiers issus de la bourgeoisie new-yorkaise à moisir dans une bâtisse décrépite. Une tragédie d’un noir absolu. (Lire la suite)
Aux confins de l’Empire austro-hongrois, dans un château reculé au milieu d’une forêt, Sándor Márai met en scène des retrouvailles entre deux anciens amis au crépuscule de leur vie. Quarante années se sont écoulées depuis le drame qui a fait basculer leur amitié. Ce face-à-face, ils l’ont attendu toute leur vie. Plus qu’un roman psychologique sur les vestiges d’une amitié, Les braises est une réflexion virtuose sur l’altérité. Sur la part de nous que l’on consent à dévoiler et ce qui de notre personnalité restera à jamais caché. Si vous affectionnez les écrivains centre-européens, tels que Stefan Zweig, Franz Kafka, Rainer Maria Rilke…alors je ne peux que vous conseiller ce huis clos entre deux amis que les drames de la vie ont irrémédiablement séparés. (Lire la suite)
Il faut reconnaitre à Elizabeth Brundage, un sens aigu du suspense. Tous les ingrédients du roman noir sont réunis et fonctionnent à merveille. L’intrigue se déroule dans une petite ville américaine, dont les fermiers à court de ressources, laissent la place à de riches new-yorkais. Une nuit, une femme est assassinée sauvagement. Tout tend à désigner le mari comme suspect. Tout le suspense du récit va reposer précisément sur la personnalité psychotique du mari, dont l’auteure dresse un portrait psychologique saisissant. Frissons garantis ! (Lire la suite)
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