« Nous ne renonçons pas à découvrir les secrets de cette civilisation qui nous vient de la nuit des temps. » Livre culte d’un des précurseurs de la science-fiction, La Nuit des temps est considéré comme l’une des plus belles histoires d’amour de la littérature. Dans ce récit d’anticipation écrit en 1968, René Barjavel imagine une histoire d’amour à la Roméo et Juliette vieille de 900 000 ans et montre à quel point il était en avance sur son temps. Alors qu’une expédition polaire capte un signal émis du centre de la terre, les scientifiques venus de tous horizons pour éclaircir le mystère sont à mille lieues d’imaginer la déflagration qu’engendrera sa révélation. Un couple d’humains congelés en parfait état de conservation est exhumé. Les corps sont intactes, comme s’ils avaient échappé aux ravages du temps. Et pourtant, les prélèvements sont formels, ce sont les derniers survivants d’une civilisation qui s’est éteinte il y a 900 000 ans. Quel secret ce peuple disparu est-il parvenu à percer lui permettant d’atteindre l’immortalité ? Alors que le passage du temps est synonyme de progrès, comment une civilisation qui nous a précédés a-t-elle pu atteindre un tel degré de progrès ? Cette découverte exceptionnelle va bouleverser le cours du temps, remettant en question la théorie de l’évolution et balayant nos illusions d’êtres égocentrés. À travers les yeux de la sublime Eléa – que les scientifiques sont parvenus à extirper du sommeil dans lequel elle était plongée – c’est tout un monde qui renaît. Un monde utopique qui, bien qu’étant le fruit de l’imagination d’un romancier, ne semble finalement pas si éloigné. La tentation qu’à l’homme d’asseoir sa domination, le condamnant inéluctablement à la destruction, et in fine à sa disparition, résonne toujours autant quelles que soient les générations. Porteur d’un message politique et écologique plus d’actualité que jamais, ce roman si clairvoyant porte sur l’incapacité de l’homme à étouffer ses velléités expansionnistes, cette inclination naturelle le conduisant à être l’artisan de sa propre extinction, entrainant avec elle celle des autres êtres vivants.
Et nous savons déjà au moins une chose, c’est que l’homme est merveilleux, et que les hommes sont pitoyables, et que chacun de notre côté, dans notre morceau de connaissance et dans notre nationalisme misérable, c’est pour les hommes que nous travaillons.
Mon évaluation : 4/5
Date de parution : 1968. Poche aux Éditions Pocket, 416 pages.
Mes recommandations
- La Horde du Contrevent, Alain Damasio
- Gagner la guerre, Jean-Philippe Jaworski
- Des fleurs pour Algernon, Daniel Keyes
- Dans la forêt, Jean Hegland
- L’aveuglement,José Saramago
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