Accusé à tort d’avoir violé puis tué sa sœur ainsi que ses parents, Louis Dantezzi est envoyé en hôpital psychiatrique en 1937 à seulement dix-sept ans. Passé les premières semaines abominables où lui seront infligées humiliations, tortures et pressions psychologiques, il se retrouve dans le quartier des criminels dangereux, dirigé par un certain Tony et sa clique, qui y font régner l’ordre à leur manière. Louis a beau clamer son innocence, rien n’y fait. Il doit se résigner à rester dans cet asile d’aliénés où ceux qui le dirigent se révèlent plus atteints que les patients eux-mêmes. Tel un Comte de Monte-Cristo moderne, Louis imagine un plan pour s’évader. À l’instar de son modèle Edmond Dantès, il met son ingéniosité au service de sa mission et observe assidument le fonctionnement de l’établissement dans lequel il se trouve. En peu de temps, il parvient à gravir les échelons hiérarchiques jusqu’à se rendre parfaitement indispensable à son bon fonctionnement. Flattant les uns, tout en ne froissant pas les autres. Il parvient à tirer son épingle du jeu. Mais c’était sans compter sur la guerre qui éclate et l’arrivée d’un régiment de soldats allemands. La cohabitation entre les malades mentaux, les collabos, les résistants, les soldats allemands et des légionnaires sous la férule du régime de Vichy ne sera pas de tout repos. Dans ce climat explosif, Louis rencontre Louise dont il tombe éperdument amoureux. Entre humour et descriptions d’une horreur absolue des sévices pratiqués sur les internés leur ôtant toute leur humanité, ce roman est une très belle surprise. Hôpital psychiatrique est une fiction romanesque qui mêle intrigue bien ficelée, histoire d’amour et observations sur le traitement des malades mentaux sur fond de contexte historique détonnant. Le rythme est soutenu, péripéties et rebondissements se succèdent nous entraînant dans la vie de personnages aussi fous qu’attachants. L’hôpital au fil du temps deviendra une véritable poudrière dont l’issue funeste semble inévitable. Un roman passionnant inspiré de faits réels !
Un asile de fous !
C’est le moins que l’on puisse dire, l’asile dans lequel Louis est interné regorge de personnalités loufoques. Entre Tony qui se prend pour le chef de la mafia locale et ses deux sbires au QI avoisinant le néant. Sabine, dont la fonction officielle est chef du personnel soignant des femmes, mais qui exerce entre autre la fonction de mère maquerelle. Un malade qui se fait appeler Jésus, habité par la mission qui lui a été conférée. Et le directeur qui se gargarise de l’aura que lui accorde ses responsabilités. Louis devra redoubler d’ingéniosité pour ne pas se laisser contaminer par la folie ambiante. Heureusement le docteur Bronstein, juif allemand naturalisé français, sauve le tableau. Homme de valeurs, il exerce son métier avec dévotion. Ce dernier rehausse le niveau d’humanité de l’hôpital psychiatrique. Afin de mettre à exécution son plan d’évasion, Louis va se familiariser avec chacun des recoins de l’établissement et prouver son dévouement. Certaines scènes de torture sont à la limite du soutenable faisant l’objet d’une description clinique. La population de l’hôpital fait office de cobaye humain. La réalité de la vie en HP est à vous glacer les sangs. Pour écrire son roman, l’auteur s’est inspiré du fait que collabos et résistants ont effectivement vécu au même moment dans ces établissements. Une cohabitation périlleuse propice aux débordements. La trame du roman est le désir de vengeance qui anime Louis, qui ne cesse de se revendiquer innocent face aux charges qui pèsent sur lui. Mois après mois, on assiste à sa prise de contrôle. Parvenant à manipuler chaque pion habilement.
Conclusion
Je n’avais pas entendu parler de ce roman avant qu’il me soit conseillé par mon libraire, et je dois dire que je suis agréablement surprise. Ne vous fiez pas à la couverture, dont le graphisme est discutable, et plongez-vous dans cet univers complètement barré. Un très bon moment de lecture en perspective, je vous l’assure ! 😉
No Comments