Toutes les Publications De Books'nJoy

Les Miracles du bazar Namiya, Keigo Higashino : faille spatio-temporelle et voyage dans le passé, magic is in the air

« Eh bien… je n’arrive pas à le dire clairement, mais il y a un lien entre le bazar Namiya et le foyer Marukōen. Comme un fil invisible. J’ai l’impression que quelqu’un dans le ciel s’en sert pour tout manipuler. » La nuit du 12 au 13 septembre 2012, Atsuya, Kōhei et Shota vont effectuer un voyage dans le temps. Après un cambriolage ayant mal tourné, les trois adolescents trouvent refuge dans une bicoque délabrée. L’atmosphère y est singulière. La densité de l’air légèrement plus élevée. D’ailleurs, entre l’intérieur et l’extérieur du bâtiment, le temps s’écoule différemment. Dans ce lieu nimbé de mystère, le propriétaire, monsieur Namiya, a répondu pendant des années aux courriers d’inconnus ayant perdu leur chemin ou soumis à des dilemmes personnels cornéliens. Le procédé était simple, l’anonymat conservé : la lettre déposée dans la fente du rideau métallique recevait une réponse le lendemain matin dans la boîte à lait. Afin de reposer l’âme en paix, le propriétaire avait prévu qu’au trente-troisième anniversaire de sa disparition, le bazar reprendrait du service. Une  nuit seulement. Au cours de laquelle, tous ceux ayant bénéficié de ses conseils dans les années 80 sont invités à lui écrire si son avis leur a servi et si la trajectoire qu’a pris leur vie depuis s’en est ressentie. Ignorant tout de ce rendez-vous du calendrier, les délinquants du foyer Maruoköen plongent dans une faille spatio-temporelle et se prêtent au jeu de répondre aux sollicitations qui leur sont adressées, réalisant avec stupéfaction que, tel un effet papillon, les conseils dispensés bouleversent le cours des événements, mais également que tous leurs correspondants semblent étroitement liés au foyer. Dès lors, la présence des trois amis en ce lieu mystérieux est-elle le fruit du hasard ou plutôt l’acte volontaire d’un vieillard malicieux ? En apportant une touche de fantastique à ce conte initiatique, ponctué par les échanges épistolaires entre un groupe d’adolescents paumés et des êtres esseulés appartenant au passé, Keigo Higashino nous offre un roman japonais savoureux plein d’humanité.


Mon appréciation : 4/5

Date de parution : 2012. Éditions Actes Sud, collection de poche Babel, traduit du japonais par Sophie Refle, 384 pages.

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La papeterie Tsubaki, Ito Ogawa : un feel-good book japonais qui fait l’éloge de la lenteur pour cheminer vers le bonheur

« Plutôt que de chercher ce qu’on a perdu, mieux vaut prendre soin de ce qui nous reste. » Douceur, réconfort et éloge de la lenteur sont les ingrédients du succès de l’autrice nippone Ito Ogawa, qui nous enveloppe avec des romans pleins de bons sentiments. Le cœur lourd de la disparition de l’Aînée – sa grand-mère qui l’a élevée, Hatoko revient au pays où elle hérite de la papeterie Tsubaki ; refusant de sacrifier aux rites sacrés qu’elle entend perpétuer. En s’installant dans la maison traditionnelle en bois, la jeune femme de vingt-cinq ans s’inscrit dans la lignée des femmes de sa famille, écrivains calligraphes depuis l’époque d’Edo. Mais Hatoko n’arrive pas à faire le deuil de sa relation avec l’aînée, qui conserve un goût d’inachevé. Le conflit générationnel s’est cristallisé autour d’une enfance passée à se plier à des exercices de calligraphie sous la surveillance d’une grand-mère autoritaire à la discipline de fer. Non loin de Tokyo, c’est dans la petite ville côtière de Kamakura, riche de temples et sanctuaires shinto, que Hatoko fera la paix avec son passé. Le lieu invite à la réconciliation et à la contemplation. La vie y est douce. Les saisons marquent le passage du temps, qui s’y écoule lentement. Le bonheur s’éprouve dans l’instant présent. Dans les petits riens : le soin mis à trouver le bon papier, la plume, l’encre et la calligraphie pour refléter au plus près l’intention exprimée par la personne qui l’a missionnée. Au fil des missives rédigées, Hatoko se lie d’amitié avec ses voisins et trouve sa place. Son statut d’écrivain public lui offrant une fenêtre privilégiée sur l’intimité des habitants du quartier venus lui confier leurs secrets, en sirotant une tasse de thé. Hatoko transforme la papeterie en un lieu chaleureux. Au gré des floraisons des cerisiers et des plats savoureux d’anguille dégustés, une année passe, lissant les sentiments ambivalents qui la traversaient depuis des années. Atténuant aussi la culpabilité de n’avoir pas pu dire adieu à celle qui, malgré sa sévérité, lui a transmis la faculté d’entrer en empathie, de se glisser dans la peau d’autrui, soulageant les âmes en mettant les sentiments par écrit.


Mon évaluation : 4/5

Date de parution : 2018. Éditions Philippe Picquier traduit du japonais par Myriam Dartois-Ako, 384 pages.

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La légende des filles rouges, Kazuki Sakuraba : les héritières de la dynastie Akakuchiba, trois générations de femmes dans un Japon en mutation

« Pour les adultes de leur génération, le pays comme la famille étaient des notions absolues qui seules soutenaient l’individu. Mais, quelque part, il lui vint comme l’intuition que ce ne serait peut-être pas toujours ainsi. Sans doute cela était-il aussi une vision. » Dans le Japon en reconstruction post Seconde Guerre mondiale, une enfant est abandonnée par « Ceux des Confins » – le peuple des montagnes. Recueillie dans le village de Benimidori par un couple d’ouvriers, rien ne prédestinait Man’yô à épouser l’héritier de la dynastie Akakuchiba, destiné à reprendre les Aciéries. L’arrivée de « la Voyante des Akakuchiba », que la réalisation de prophéties prédisant les morts violentes des membres du clan nimbe d’une aura mystique, initie le début de l’âge du mythe dernier. Le vent de la modernité souffle, faisant de Man’yô le dernier maillon d’une tradition millénaire où les femmes avaient pour mission de « protéger la dynastie et veiller à sa pérennité ». Sa fille Kemari, à la tête d’un gang de filles : les Iron Angels, troque le kimono pour foncer à toute allure sur sa moto. En faisant tournoyer sa chaîne d’acier, l’enfant terrible, loubarde de légende et mangaka à succès, envoie valdinguer des siècles de soumission. Liberté que sa fille cultive en refusant de perdre son identité en se pliant aux diktats du salariat dans une société nippone lancée dans une course effrénée à la réussite. Modèle éducatif ayant pour corollaire craquage scolaire et suicide d’adolescents pressés comme des citrons. Sous la forme d’une fresque sociale instructive et d’une saga familiale addictive, retraçant le destin de trois générations de femmes de la branche aînée d’une famille fortunée, Kazuki Sakuraba embrasse un demi-siècle de l’histoire du Japon en pleine mutation : de l’âge des mythes à un monde désacralisé, plongeant les jeunes générations dans un gouffre d’interrogations. En rédigeant la chronique des femmes de sa famille, enrobée d’une touche de réalisme magique qui n’est pas sans rappeler la patte de Murakami, Tokô interroge brillamment l’évolution des notions de féminité et de virilité, remettant en question les fondements de notre société.

À l’époque, il y avait deux grandes familles au village de Benimidori, département de Tottori. Au pays, on les appelait “les Rouges d’en haut” et “les Noirs d’en bas”. L’histoire que je raconte se passe chez les Rouges d’en haut, dans la vieille famille des Akakuchiba, les “feuilles mortes rougeâtres”, où ma grand-mère devrait plus tard entrer comme épousée et dans laquelle je suis née et j’ai grandi.

Les “les Rouges d’en haut” & “les Noirs d’en bas”

Au pied des monts du Chûgoku et en haut de la montée de Takami, trône souveraine et majestueuse depuis des temps immémoriaux la cité céleste des Akakuchiba. Tandis qu’au bas du chemin, bordé par des logements ouvriers, s’est installée la résidence des Kurobishi. Le noir et or – nouveaux riches – comme un pendant au rouge éclatant d’une lignée ancestrale. Contrairement aux Akakuchiba, dont les aciéries après la Seconde Guerre mondiale ont tourné à plein régime grâce à l’essor de la sidérurgie, les Kurobishi se sont récemment enrichis. Leurs ancêtres, pauvres constructeurs de bateaux, ayant profité de l’essor économique et de la politique militariste du Japon. Bien que rivales, à travers les destins de leurs héritières : Man’yô, belle-fille de Tatsu et épouse de Yôji et Midori, surnommée Gros Yeux, les deux familles verront leurs histoires intimement liées ; partageant l’essoufflement d’un modèle industriel et l’atomisation de la cellule familiale.


Mon évaluation 4/5

Date de parution : 2017. Grand format aux Éditions Piranha, poche chez Folio, traduit du japonais par  Jean-Louis de la Couronne, 480 pages.

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Où es-tu, monde admirable ?, Sally Rooney : « Lorsque nous avons démoli ce qui nous enfermait, qu’avions-nous en tête pour le remplacer ? »

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« C’est tellement dur d’y voir clair parfois, quand les choses que je croyais essentielles dans la vie se révèlent n’avoir aucune importance »/« La vie change plus vite que je ne le croyais. On peut avoir une existence misérable pendant longtemps, puis heureuse. Ce n’est pas tout l’un ou tout l’autre. La vie n’est pas gravée dans un sillon appelé « personnalité » qu’on suit jusqu’au bout. » Entre ces deux déclarations, dix-huit mois se sont écoulés. Alice, autrice à succès, fragilisée par sa récente célébrité, se remet d’une dépression dans un village d’Irlande. Tandis qu’Eileen occupe un poste sous-payé dans une revue littéraire à Dublin. Au fil de discussions cérébrales engagées par mails interposés, les deux meilleures amies d’une trentaine d’années échangent aussi bien sur leurs couples en construction, que sur la crise de la modernité. Plus abouti ; moins virulent que Conversations entre amis, davantage enveloppé de mélancolie ; moins pessimiste que Normal People, plus posé ; Où es-tu, monde admirable ? consacre Sally Rooney comme l’autrice géniale d’une génération désabusée. Celle des millennials en proie à l’anxiété face à une solitude contemporaine incarnée par des héroïnes hypersensibles, touchantes dans leur vulnérabilité. Porosité au monde, comportements passifs-agressifs, refus de s’engager, précarité, crise écologique et politique, abolition de « la monogamie hétérosexuelle coercitive », amitiés ambiguës et notion du couple à réinventer… on retrouve ici tous les ingrédients qui font le succès des romans de Sally Rooney. Reste que ce dernier est celui de la maturité. La bonne distance est trouvée. Que ce soit dans l’analyse introspective des états d’âme de ses personnages, ou lorsqu’ils interrogent la bonne façon d’aimer, arbitrant entre respect de l’intimité et crainte d’être abandonné. D’une focale micro : la vie banale d’un groupe d’amis, elle capture un instantané de notre société en chantier. Comme si le monde était une scène de théâtre où chacun fait son entrée, fort de sa singularité, évolue sur la brèche, puis tire sa révérence en ayant gagné en humilité. Le tout restant de continuer (maladroitement) à avancer.


Mon évaluation : 4,5/5

Date de parution : 2021. Éditions de l’Olivier, traduit de l’anglais (Irlande) par Laetitia Devaux, 384 pages.


Idées de lecture…

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Dans les forêts de Sibérie, Sylvain Tesson : journal d’ermitage sur les rives du lac Baïkal {Prix Médicis Essai 2011}

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« Au fond de la taïga, je me suis métamorphosé. L’immobilité m’a apporté ce que le voyage ne me procurait plus. Le génie du lieu m’a aidé à apprivoiser le temps. Mon ermitage est devenu le laboratoire de ces transformations. » De février à juillet 2010, l’écrivain-voyageur Sylvain Tesson troque la vie d’aventurier nomade pour celle encabanée d’ermite en Sibérie sur les rives du lac Baïkal. La solitude, le silence et l’immobilité visant à régénérer une paix intérieure malmenée par le mouvement permanent. Après avoir conquis l’espace en traversant les steppes d’Asie centrale à cheval ou l’Himalaya à pied, cherchant par ces expéditions à ralentir la marche du temps, Sylvain Tesson décide de le mettre à l’arrêt pour se le réapproprier. Émaillé d’aphorismes fulgurants, son « journal d’ermitage » se révèle, par le choix fait d’un pas de côté, un exercice d’humilité et une critique de la modernité. Un acte militant également, puisque « la retraite est révolte ». Échapper à la société étant une manière non-violente certes, mais ô combien signifiante, d’affirmer son refus d’adhérer au système de valeurs en vigueur, issu d’une tradition prométhéenne et anthropencentée, aux antipodes de la vision spinoziste invitant à contempler la nature, à la respecter en ne cherchant ni à l’exploiter, ni à la transcender, à exercer son œil à l’observation d’un paysage inchangé à travers la fenêtre d’une cabane en forêt. Des cigares, des litres de vodka, une liste idéale de 60 ouvrages pour la vie robinsonne, suffisent au quotidien sibérien ; une vie d’ascèse (ou presque) régulièrement perturbée par des invités avec qui partager la pêche du jour arrosée d’alcool à 40 degrés ; soit une vie à l’économie, où l’impact humain est minimisé, l’acuité et la sensibilité décuplés. Au fracas du monde lancé dans une course effrénée, Sylvain Tesson oppose une poétique de l’instant et « préfère moissonner les instants de félicité que s’enivrer d’absolu ». De son poste d’observation privilégié, le reclus volontaire en tire un enseignement : de maître et acteur, l’homme ferait mieux de redevenir spectateur, en acceptant que la seule certitude vérifiée reste que nous ne faisons que passer.


« L’homme libre possède le temps. L’homme qui maîtrise l’espace est simplement puissant. »

Je voulais régler un vieux contentieux avec le temps. J’avais trouvé dans la marche à pied matière à ralentir. L’alchimie du voyage épaississait les secondes. Celles passées sur la route filaient moins vite que les autres. La frénésie s’empara de moi, il me fallait des horizons nouveaux. Je me passionnais pour les aéroports où tout invite à la sortie et au départ. Je rêvais de finir dans un terminal. Mes voyages commençaient comme des fuites et se finissaient en course-poursuite contre les heures.

Il suffisait de demander à l’immobilité ce que le voyage ne m’apportait plus : la paix.

Je me fis alors le serment de vivre plusieurs mois en cabane, seul. Le froid, le silence et la solitude sont des états qui se négocieront demain plus chers que l’or. Sur une Terre surpeuplée, bruyante, une cabane forestière est l’eldorado.

L’ennui est un compagnon passé de mode. On s’y fait, pourtant. Avec lui, le temps a un goût d’huile de foie de morue. Soudain, le goût se dissipe et l’on ne s’ennuie plus. Le temps redevient cette procession invisible et légère qui fraie son chemin à travers l’être.

L’ermite une figure contestataire non révolutionnaire…

Une fuite, la vie dans les bois ? La fuite est le nom que les gens ensablés dans les fondrières de l’habitude donnent à l’élan vital.

Un ermite ne menace pas la société des hommes. Tout juste en incarne-t-il la critique. Le vagabond chaparde. Le rebelle appointé s’exprime à la télévision.

…dont la réclusion aiguise l’acuité et la sensibilité

Le non-agir aiguise la perception de toute chose. L’ermite absorbe l’univers, accorde une attention extrême à sa plus petite facette.

Cette vie procure la paix. Non que toute envie s’éteigne en soi. L’ermitage resserre les ambitions aux proportions du possible. En rétrécissant la panoplie des actions, on augmente la profondeur de chaque expérience.

Les villes : un espace coercitif, la cabane : un espace de reconquête de liberté

Pour parvenir au sentiment de liberté intérieure, il faut de l’espace à profusion et de la solitude. Il faut ajouter la maîtrise du temps, l’âpreté de la vie et le côtoiement de la splendeur géographique. L’équation de ces conquêtes mène en cabane.

La cabane n’est pas une base de reconquête mais un point de chute. Un havre de renoncement, non un quartier général pour la préparation des révolutions. Une porte de sortie, non un point de départ.

L’homme, un loup pour l’homme

Il faudrait nous enlever un petit bout de néocortex à la naissance. Pour nous ôter le désir de détruire le monde. L’homme est un enfant capricieux qui croit que la Terre est sa chambre, les bêtes ses jouets, les arbres ses hochets.


 

Mon évaluation : 4/5

PRIX MÉDICIS ESSAI 2011

Date de parution : 2011. Grand format aux Éditions Gallimard, poche chez Folio, 304 pages.


Idées de lecture…

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Indian Creek, Pete Fromm : un hiver en solitaire au cœur des grands espaces américains

« J’étais venu ici pour avoir une histoire à raconter, mais il se passa un certain temps avant que je ne trouve quelque chose à dire. » 1978. Pete Fromm entame sa troisième année de biologie à l’université de Missoula dans le Montana. De ses étés à camper en famille et après avoir boulotté les récits épiques de trappeurs chevronnés, l’étudiant de 20 ans se rêve aventurier. Homme des montagnes, le fusil à l’épaule, prêt à chasser l’élan, le dépecer, en faire son dîner et conserver la peau à tanner. Alors quand, suite à un désistement, un poste de saisonnier dans l’Idaho, consistant à surveiller des œufs de saumon avant qu’ils n’entament leur migration, se révèle vacant, Pete Fromm postule immédiatement. La tente où il logera pendant sept longs mois se situe à la jonction de la Selway et d’Indian Creek. Sa mission ne l’occupera qu’une poignée de minutes par jour, le temps de s’assurer que le lac où couvent les œufs n’a pas gelé. Avec pour seule compagnie sa chienne Boone, Pete Fromm expérimente l’extrême solitude au cœur des grands espaces américains. Le refuge isolé est niché dans un étroit canyon à des milliers de miles de la prochaine habitation. Les journées s’écoulent lentement, entrecoupées uniquement du passage des rangers, du garde forestier lui livrant le courrier ou des braconniers. Le temps comme en suspens lui permet d’apprivoiser le monde sauvage. Sous la forme d’un journal de bord savoureux, dans la veine des écrits de nature writing, l’apprenti homme des bois nous confie autant ses succès de chasse – la prise d’un élan, que ses revers de fortune – une intoxication alimentaire carabinée ou l’échec de l’expédition à Thanksgiving entreprise par son père et son frère restés bloqués par des congères. Le ton est à l’autodérision, le regard porté sur la nature sauvage doux et précautionneux. Le succès de ce récit autobiographique d’un hiver en solitaire dans les Rocheuses tient davantage à la tendresse de l’aventurier en herbe, à une certaine forme d’honnêteté et de candeur dans la manière de témoigner, qu’au style relativement plat qui ne m’a pas transportée. Reste que l’aventure mérite d’être racontée et pourquoi pas tentée.


Mon évaluation : 3,5/5

PRIX DES JEUNES LIBRAIRES 2020 / PRIX LITTÉRAIRE DE LA PACIFIC NORTHWEST BOOKSELLERS

Date de parution : 1993. Aux Éditions Gallmeister, traduit de l’anglais (États-Unis) par Denis Lagae-Devoldère, 256 pages.


Idées de lecture…

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Conversations entre amis, Sally Rooney : les jeux du polyamour et de l’adultère

« Il faut vivre certaines choses pour les comprendre. On ne peut pas toujours tout analyser. » Sexualité et cérébralité ; certitudes, quant à la nécessité de trouver une alternative au capitalisme libéral, de déconstruire le système patriarcal, l’hétéronormativité et son apparente stabilité ; doutes, quant à la place que l’on occupe dans une société où toutes les valeurs structurantes vacillent, toute la subtilité de la plume de l’autrice irlandaise Sally Rooney réside dans son habileté à mettre le doigt sur le malaise des jeunes générations. Celle que beaucoup considèrent – à juste titre – comme un génie précoce des lettres, et qui m’avait déjà éblouie avec Normal People, campent des héroïnes engagées, subversives, tout en étant dotées d’une extrême sensibilité, d’une porosité à un monde qu’elles critiquent ouvertement. Frances et Bobbi se produisent sur les scènes littéraires dublinoises. Poètes-performeuses et étudiantes, amies et anciennes amantes, les deux jeunes femmes expérimentent une amitié amoureuse aux contours flous. Faite d’admiration, d’interprétations, de jalousie aussi, mais surtout d’une tendresse infinie, leur relation est à l’image de leur identité (sexuelle) : mouvante. Lors d’une soirée, elles rencontrent Melissa – photographe – et Nick, son mari – acteur. Alors qu’entre Melissa et Bobbi – grande gueule charismatique aux prises de positions féministes tranchées, le courant passe immédiatement, Frances – plus effacée avec une tendance à se dévaloriser, s’étonne de la complicité qui se crée avec Nick. Par le biais de la relation adultérine entre Frances et Nick, c’est le couple comme lieu de pouvoir qui est ausculté. Les rapports de domination, reposant sur la séduction, la fascination intellectuelle, la honte sociale…sont principalement alimentés par les subterfuges de Frances visant à cacher sa vulnérabilité et par l’idée que l’autre posséderait ce qui lui ferait défaut. Se laissant prendre aux jeux du polyamour et de l’adultère, les héroïnes de Sally Rooney testent leurs limites, s’oublient, pour mieux se rebeller, comme si c’était pour elles le moyen de voir jusqu’où l’influence de l’autre sur l’estime de soi peut mener.

J’étais sérieuse avec Philip quand je lui avais dit ne pas vouloir de travail. Je n’en voulais vraiment pas. Je n’avais aucun projet d’avenir financièrement viable : je n’avais jamais voulu gagner de l’argent en échange d’un travail. […] Je savais que je serais bien obligée d’avoir un jour un boulot à plein temps, mais je n’avais jamais imaginé un avenir radieux dans lequel je serais payée pour participer au fonctionnement de l’économie. Parfois, ça me semblait traduire une incapacité à m’intéresser à ma vie, ce qui me déprimait. D’un autre côté, j’avais le sentiment que mon désintérêt pour l’argent était idéologiquement sain. J’avais cherché quel serait le revenu de chacun si on divisait le PIB mondial par le nombre d’habitants sur terre, et d’après Wikipédia, on aboutissait à 16 100 dollars. Je ne voyais aucune raison, qu’elle soit politique ou financière, de gagner davantage que cette somme.

Je ne savais pas que tu me voyais à ce point subversive. En réalité, je n’ai aucun mépris pour ta maison. J’aurais rêvé que ce soit la mienne. Je rêvais de ta vie tout entière. Peut-être que je t’ai fait des crasses à cause de ça, mais je suis pauvre, et toi, tu es riche. Je n’ai pas essayé de détruire ta vie, j’ai essayé de te la voler.


Mon évaluation : 3,5/5

Date de parution : 2017. Grand format aux Éditions de l’Olivier, poche chez Points, traduit de l’anglais (Irlande) par Laetitia Devaux, 352 pages.


Idées de lecture…

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Lovesong, Jane Sanderson : la mélodie du bonheur

Publié sur

« Make me dance, I want to surrender. Your familiar arms I remember. » 1978, Sheffield. Alison, en transe sur la piste de danse, yeux fermés, pieds nus, d’une beauté magnétique, oscille sur “Pump it up”. Tandis que Daniel, les yeux rivés sur elle, est subjugué par le naturel avec lequel son corps épouse les accords. Elle a 16 ans, lui 18. Ils sont fous amoureux et savourent leur bonheur sans avoir pleinement conscience de la force du lien qui existe entre eux. 2012, Édimbourg/Australie. Les années ont passé. Et si certains souvenirs se sont émoussés, les braises de leur histoire d’amour empêchée n’attendent que d’être soufflées. Quand Alison, devenue romancière à succès en Australie, où elle vit avec ses filles et son mari, reçoit un lien vers la chanson d’Elvis Costello, c’est tout un pan du passé qui ressurgit. Les accords entraînants la propulsent trente ans en arrière, lui faisant remonter le temps aux côtés du garçon qu’elle a abandonné sans explications. À l’époque, les mots lui manquaient pour exprimer toute la honte que sa famille dysfonctionnelle lui inspirait : une mère alcoolique, un beau-père violent et un père ayant déserté le foyer. Un soir de juillet, alors qu’elle devait assurer un concert avec Daniel, Alison disparaît, laissant ce dernier démuni, seul, le cœur brisé. Faute d’avoir su communiquer, leurs chemins ont bifurqué, mais les sentiments sont restés, ne demandant qu’un signal pour être réactivés, qu’une musique bien choisie pour faire basculer leur vie. Après Costello, c’est au tour de Bowie, Blondie, Artic Monkeys, Rory Gallagher…toute une playlist rock-indie-pop mythique d’y passer et une conversation laissée en suspens de reprendre là où elle s’était arrêtée. Par le biais des chansons envoyées, se dessine la possibilité d’une seconde chance : celle de l’amour comme une évidence. D’une douce nostalgie, Lovesong de Jane Sanderson questionne la place que l’on occupe et les choix faits qui déterminent notre vie. Mais quand l’imprévu surgit, encore faut-il avoir le courage de tout lui sacrifier, de prendre le risque de ne pas laisser filer une seconde fois son premier amour retrouvé.


💞 Lovesong, c’est une très belle histoire d’amour…

Les amours manquées en littérature, c’est un sujet galvaudé, vu et rebattu. Et pourtant, ici la nostalgie d’un temps perdu, d’une époque où les cassettes/CD que l’on composait minutieusement permettant d’exprimer en musique ce que les mots peinaient à formuler, nous entraîne dans un voyage à remonter le temps d’une douceur infinie. D’une nostalgie et d’une mélancolie enveloppantes. Par pudeur, timidité ou tout simplement parce qu’à l’adolescence mettre des mots sur des sentiments n’est pas l’exercice le plus évident, Ali et Dan communiquaient en musique. Trente ans après, un monde les sépare : lui, a fait de sa passion son métier en devenant journaliste musical à Édimbourg ; elle, autrice d’un best seller Tell the story, sing the song connaît une ascension fulgurante à Adélaïde, en Australie. Chacun a fait sa vie, s’est marié, eu des enfants, s’est construit, mais n’a jamais oublié la soirée de Noël chez Kev Carter, le jive maladroit dansé dans une chambre du haut, les baisers mouillés, la première fois, l’évidence d’un premier amour, la simplicité avec laquelle l’autre se glisse dans votre univers, le modifiant imperceptiblement, jusqu’au jour où son absence fait tout chavirer. Alison avait pourtant tout bien compartimenté dans sa vie : la famille compliquée d’un côté, les soirées à ramasser sa mère ivre et les tessons de bouteille, le ventre noué à l’idée de ce qu’elle s’apprête chaque jour à découvrir la porte d’entrée poussée, de l’autre. Son quotidien à Attercliffe – un quartier ouvrier « complètement dégradé, le couloir de la mort de Sheffield » – Dan n’en a aucune idée, puisque Alison pétrifiée par la honte ne parle pas.

Après tout, il était entièrement protégé de la réalité honteuse de sa vie ; elle s’était tant évertuée à garder la frontière intacte entre son monde et le sien, à masquer le chaos. Comment pouvait-elle à présent tout lui déverser dessus : tous les détails misérables, intimes et bordéliques qui faisaient sa vie ; toutes les sorties de route de Catherine, de Martin, de Peter.

Lui qui a toujours connu la sécurité d’un foyer fiable, aimant, un endroit chaleureux qu’elle adore fréquenter, ne comprendrait pas. À cela s’ajoute les inquiétudes d’une mère (trop) protectrice flaire en Alison « un nid à problèmes ; une jeune fille chargée de trop de secrets ». En somme, un poids qui risque de peser sur son petit dernier, qu’elle ferait mieux d’écarter. Une famille défaillante, une mère intrusive, des non-dits, et un jour l’incident de trop. Alison s’enfuit de Sheffield sans un mot d’explication. Alors, le jour où Kev Carter, un ancien ami de lycée, envoie à Dan une notification vers le profil Twitter d’@AliConnorWriter, tout se brouille. Le cœur serré, Dan cherche le meilleur moyen de la contacter, lorsque des tréfonds de son esprit une idée de génie se fraye un chemin : un lien, « pas de mot, pas de message. Rien que la chanson, qui en disait long. » Le début d’une longue série de musiques échangées les conduisant dans le passé, là où tout est resté inachevé. Avec peut-être enfin la possibilité de vivre la vie qui les attendait.

Et à quoi il jouait ? Pourquoi c’était si important, même primordial, qu’Alison Connor ne lui file pas entre les doigts pour la deuxième fois ?

L’esprit de Dan filait à cent à l’heure tandis qu’il passait en revue les détails du passé. Ça aurait fait une sacrée différence… Pour lui, pour Alison, pour leur place dans le monde. Elle avait été son rêve en technicolor, son yello submarine, son alpha et son oméga, et ensuite, pendant au moins quelques années, toutes les couleurs s’étaient dissoutes et il s’était retrouvé plongé dans un décor en noir et blanc.


…une playlist rock de folie… 🎸

À écouter sur Youtube ou sur Spotify 🎶


…le livre de l’été ! ☀️

Rendez-vous manqués, amour adolescent, nostalgie des années lycée, douce mélancolie face à nos choix de vie, secrets de famille…tous les ingrédients sont présents dans ce roman pour en faire un livre parfait pour l’été ! À cela s’ajoute, ce charme si particulier que Jane Sanderson a su insuffler, par le biais de personnages incarnés et attachants que l’on suit à travers leurs difficultés à composer. Dans leurs questionnements existentiels, tel que : l’arbitrage entre liberté et responsabilité. Jusqu’où peut-on aller par amour sans blesser, ni trahir, les êtres que l’on a aimés à un moment de notre vie ? Sous ses airs faussement légers, Lovesong abordent des sujets plus profonds qu’il n’y paraît. Avec en fond, toujours, une playlist de qualité.


Mon évaluation : 4,5/5

Date de parution : 2022. Éditions Actes Sud, Trad. de l’anglais par Maya Blanchet, 384 pages.


Idées de lecture…

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Sur les chemins noirs, Sylvain Tesson : en marche !

« Non contents de tracer un réseau de traverse, les chemins noirs pouvaient aussi définir les cheminements mentaux que nous emprunterions pour nous soustraire à l’époque. » Après vingt ans de vagabondage, des montages de l’Himalaya aux immensités de la taïga, il aura fallu une nuit d’ivresse se soldant par une chute de 8 mètres d’un chalet alpin, pour stopper net la course effrénée de Sylvain Tesson. À cela, s’ajoute le décès brutal de sa mère. La gueule cassée, le corps en miettes, l’écrivain-voyageur se fait la promesse sur son lit d’hôpital d’arpenter la France à pied s’il se remet de son accident. Chose promise, chose due. En partant du Mercantour, direction le Cotentin, en passant par les Cévennes, le Massif Central, la Touraine et la Normandie, Sylvain Tesson, entreprend un voyage cathartique. Un pèlerinage initiatique à travers les sentiers ombragés de la France de l’hyper-ruralité. D’une topographie des « pistes oubliées », à une géographie de l’intime, l’écrivain-voyageur nous donne les outils d’une « disparition désirée, antidote contre la servitude volontaire ». Une fugue orchestrée. Traversée de fulgurances poétiques et d’aphorismes philosophiques, cette « cartographie de l’esquive et du temps perdu », est un récit de voyage conçu comme un manuel de survie à l’usage de ceux chez qui cette phrase de Cocteau ferait écho : « il est possible que le progrès soit le développement d’une erreur ». Un livre de chevet développant une stratégie de l’évitement, chantant les vertus d’une « dissimulation existentielle ». Aux chantres d’un monde global, mobile, ultra-connecté, Sylvain Tesson oppose le constat d’une société emmaillotée et fracturée. Se dessine au fil des chemins noirs le tableau d’une France à deux vitesses. Pour ne pas céder à la nostalgie, Sylvain Tesson se donne un défi : « déposer sur les choses le cristal du regard sans la gaze de l’analyse, ni le filtre des souvenirs ». La simplicité, par le biais de sa traversée de la France à pied, sera la clef de la reconquête de sa liberté. Et le voyage la condition de sa rémission. Sur les chemins noirs est un petit traité essentiel au message universel.

Pendant ces semaines de marche, j’allais tenter de déposer sur les choses le cristal du regard sans la gaze de l’analyse, ni le filtre des souvenirs.

Non contents de tracer un réseau de traverse, les chemins noirs pouvaient aussi définir les cheminements mentaux que nous emprunterions pour nous soustraire à l’époque. Dessinés sur la carte et serpentant au sol ils se prolongeraient ainsi en nous-mêmes, composeraient une cartographie mentale de l’esquive. Il ne s’agirait pas de mépriser le monde, ni de manifester l’outrecuidance de le changer. Non ! Il suffirait de ne rien avoir en commun avec lui. L’évitement me paraissait le mariage de la force avec l’élégance. Orchestrer le repli me semblait une urgence. Les règles de cette dissimulation existentielle se réduisaient à de menus impératifs : ne pas tressaillir aux soubresauts de l’actualité, réserver ses colères, choisir ses levées d’armes, ses goûts, ses écœurements, demeurer entre les murs de livres, les haies forestières, les tables d’amis, se souvenir des mots chéris, s’entourer des siens, prêter secours aux êtres dont on avait connu le visage et pas uniquement étudié l’existence statistique. En somme, se détourner. Mieux encore ! disparaître. « Dissimule ta vie », disait Épicure dans l’une de ses maximes (en l’occurence c’était peu réussi car on se souvenait de lui deux millénaires après sa mort). Il avait donné là une devise pour les chemins noirs.


Mon évaluation : 5/5

Date de parution : 2016. Grand format aux Éditions Gallimard, poche chez Folio, 176 pages.


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Homesman, Glendon Swarthout : il était des femmes dans l’Ouest

« Elles rentraient chez elles, fantômes de ce qu’elles avaient été, bien sûr, mais elles rentraient chez elles pour retrouver leurs racines en femmes libérées, retrouver les bras de leurs proches et la clémence de leur Créateur. » Idyllique la conquête de l’Ouest pour les femmes de pionniers ? La quête d’aventure et de liberté, ainsi que le rêve de se réinventer, une fois confrontés à la rudesse des hivers en solitaire passés à la Frontière s’émoussent.  Au milieu du 19e siècle, quatre femmes : Theoline Belknap, Arabella Sours, Hedda Petzke et Gro Svendsen en font les frais. Ainsi, la première, après avoir accouché seule, décide de se débarrasser du nouveau-né. La seconde, âgée d’à peine dix-neuf ans, vrille lorsque que ses trois enfants meurent coup sur coup de la diphtérie. La troisième, traumatisée par une attaque de loups, dont les cadavres criblés de balles sont retrouvés au pied de son lit par son mari, se réfugie dans la folie. Quant à la quatrième, ivre de rage suite aux assauts répétés de son mari qui s’acharne à la traiter comme une terre à labourer, se rebelle et tente de le tuer. Face à la nécessité de reconduire ces quatre femmes brisées dans leur famille et au désistement de maris lâches et démunis, une femme seule, courageuse et célibataire, se porte volontaire pour effectuer un voyage requérant de traverser à chariot d’Ouest en Est les États-Unis. Pour la seconder : Briggs, un déserteur, voleur de surcroît, hissé en haut d’une corde par les habitants de la communauté, qu’elle sauve in extremis en échange de sa promesse de les conduire jusqu’au Missouri. Portrait d’une femme émancipée et d’un “fruit pourri” au départ aussi sec que les routes qu’ils s’apprêtent à arpenter, Homesman (“Rapatrieur” en français) de Glendon Swarthout est un western sensible. Une épopée initiatique mettant en scène des femmes aux destins tragiques. Comme toujours dans les westerns, seul le chemin parcouru compte. Les épreuves endurées modifient en profondeur les êtres, qui au contact de leurs compagnons de route gagnent en humanité.


Mon évaluation : 4/5

Date de parution : 1988. Aux Éditions Gallmeister, traduit de l’anglais (États-Unis) par Laura Derajinski, 288 pages.


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