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14 juillet, Éric Vuillard : un récit historique indigeste

9 décembre 2017
booksnjoy-14 juillet, Éric Vuillard : un récit historique de la prise de la bastille

Que dire de ce « roman » ou plutôt devrais-je dire de ce court essai portant sur la prise de la Bastille – le 14 juillet 1789 – qui inaugura la révolution française et marqua la fin de la monarchie ? Que ce fut pour moi une amère déception. Amère, puisque j’avais été totalement conquise par son dernier ouvrage couronné par le prix Goncourt de cette année. Déception, puisqu’on assiste sur 200 pages à un gigantesque name dropping révolutionnaire. Tout le peuple de Paris est passé au peigne fin par l’auteur, qui s’est donné pour mission de recenser tous les sobriquets grotesques présents ce jour-là. Le projet de l’auteur consiste à adopter le point de vue des « petites gens », des oubliés de l’histoire qui n’ont pas résisté à la postérité. 14 juillet est une sorte de gros bottin révolutionnaire, touffu, dense, étouffant voire plombant.Le rendu est indigeste. Ma lecture fut fastidieuse. Je me suis ennuyée page après page. J’avais la désagréable impression d’assister à un cours d’histoire mal digéré. L’auteur a souhaité réalisé une démonstration de force, étaler ses connaissances et briller par son savoir encyclopédique, mais cette fois-ci ça n’a pas pris. Le style d’Éric Vuillard dans L’ordre du jour m’avait enchanté par sa concision, sa férocité, dans 14 juillet je le trouve boursoufflé, ampoulé, sur-travaillé. Certes le sujet ne m’attirait pas particulièrement, mais tout sujet traité selon un angle original et intéressant saurait convaincre un lecteur initialement récalcitrant. Maylis de Kérangal parvient bien à rendre passionnant le récit d’une transplantation cardiaque racontée étape après étape sous une plume nerveuse. 14 juillet n’a pas su me transporter, je suis restée parfaitement hermétique au projet de l’auteur. cet ouvrage jouit d’une presse dithyrambique, par conséquent je ne peux que vous conseiller de vous faire votre propre avis 😉 .

Une idée astucieuse plombée par une érudition qui alourdit le propos

De la première à la dernière page, je n’ai eu de cesse de pousser des cris d’ennui. J’avançais péniblement, comptant les pages qui me séparaient de la fin. C’était à peine si je parvenais à sortir la tête de l’eau, pour prendre une bouffée d’air frais et me replonger dans cet amas d’informations formant une masse informe dans laquelle je ne parvenais pas à me diriger. 14 juillet s’ouvre sur les conditions de vie misérables des parisiens sous le règne de Louis XVI. La famine qui sévit, les salaires insuffisants pour se nourrir, tandis qu’à Versailles, l’on festoie allègrement. L’angle adopté, est celui des individus qui bientôt se rassembleront pour former une foule titanesque qui se déversera dans les rues de paris et prendra d’assaut la Bastille. Cette date emblématique de l’histoire de France qui a marqué un tournant inéluctable n’avait jamais encore été abordée sous cet angle. Éric Vuillard en faisant de cette foule, cette somme d’individualités, le cœur de son roman, a cherché à leur rendre hommage. Ce sont eux qui ont fait l’histoire, qui ont balayé des siècles de soumission passive au pouvoir monarchique. Ce qui était impensable fut fait. En cela, l’idée ne peut être que saluée. Sauf qu’une idée astucieuse ne fait pas tout. Loin de là. Encore aurait-il fallu que l’auteur ne nous abreuve pas d’une liste de noms sans fin ne présentant aucun intérêt. Qu’il dessine un schéma narratif clair, qu’il suive un fil directeur. Car la question qui reste en suspens est la suivante : où l’auteur souhaite t-il nous mener ? Que doit-on retenir de ce trop plein de détails historiques ? En ce qui me concerne, pas grand chose. Sinon que la prise de la Bastille n’est pas un sujet littéraire qui me passionne. Sur ce point, je ne suis pas plus avancée qu’avant d’ouvrir le roman d’Éric Vuillard. Les phrases sont alambiquées, inutilement longues. Le style est lourd. Le résultat est tout simplement décevant.

Conclusion

Je pense que vous l’aurez compris, mon avis concernant 14 juillet est plutôt tranché. Il m’est tombé des mains mais peut-être que vous trouverez à la lecture de cet ouvrage un texte riche et passionnant. N’hésitez pas à me donner votre avis. Qu’il soit positif ou négatif, je serai ravie de le connaître.

>>> Chronique de L’ordre du jour, lauréat du Prix Goncourt 2017, par ici !

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